Noir animal ou la Menace
de Yann Queffélec

critiqué par Aaro-Benjamin G., le 14 mars 2007
(Montréal - 55 ans)


La note:  étoiles
La haine en famille
Un roman avec une prémisse de base intéressante. Charlie, un petit orphelin noir, a la chance d’être adopté par une famille de la banlieue parisienne et la malchance que celle-ci abrite en son sein un adolescent skinhead, admirateur d’Hitler. Bien sûr, le pauvre gosse est malmené, intimidé et doit se débrouiller tout seul puisque sa mère adoptive n’a d’amour que pour son fils naturel. Quant au père, il est totalement indifférent.

La cohabitation impossible donne lieu à de bons moments de sueurs froides. Surtout lors d’un incident clé alors que Charlie est attaché tout nu sur les rails d’un train par Eric le nazillon et sa bande. Toutefois, l’intensité diminue au fil des pages au lieu de s’accentuer.
L’histoire aurait pu explorer la notion de différence ou les racines de l’intolérance, mais finalement elle se transforme en simple parcours initiatique où l’on espère que le héros triomphera dans l’adversité.
Un roman sur le racisme 8 étoiles

Ce roman est un peu court, et il se lit en deux heures, à peine. L'histoire, par contre, est bouleversante. C'est celle d'un enfant de dix ans, noir, et adopté par une famille dont le fils biologique est un raciste invétéré. Cet enfant est le souffre-douleur de sa famille adoptive. Quoi de pire comme vie ? En somme, c'est un bouquin qui porte à réfléchir.

Windigo - Amos - 42 ans - 28 mars 2019


charlie chez les ploucs 2 étoiles

Vous souvenez-vous de Cosette et des Thénardier, dans Les Misérables? Yann Queffélec a plagié Victor Hugo (mais depuis le temps il y prescription) en transformant Cosette en Charlie, un merveilleux petit enfant noir, orphelin comme elle, placé dans une famille d'accueil composée de deux grotesques (Mado, Monsieur Bob) affublés d'un fils skinhead prénommé Erik (avec un k, ça fait plus germanique). Evidemment, Charlie est mis à la portion congrue et ne mange pas à sa faim tous les jours, et le peu d'argent de poche qu'il parvient à gagner en aidant une vieille dame lui est confisqué manu militari par le fiston "casseur de bougnoules". A la fin de l'histoire Charlie meurt dans la cave des Thénardier (pardon, des "sacs", comme il les appelle) d'une balle de Luger dans foie, et Erik, l'auteur du crime, est innocenté. Je veux bien croire en l'anti-racisme de Yann Queffélec, mais trop c'est trop. Cela me fait penser à ces romans et ces films soit-disant anti-militaristes, qui se complaisent à décrire les horreurs de la guerre avec force détails bien saignants. Anti-raciste, Yann Queffélec? Je n'y crois pas une seconde, et puis en 63 pages on n'a guère le temps de s'appesantir sur un sujet aussi complexe, alors il faut y aller à la louche pour plaire au lecteur pressé, avide de bons sentiments. Rassurez-vous, messieurs-mesdames, vous ne ressemblez pas aux Thénardier, alors ne vous faites aucun souci, vous irez droit au paradis. Voilà le message que je reçois à la lecture de ce petit, tout petit roman. C'est un peu mince, non? Alors, dans la famille Queffélec, choisissez plutôt le père, ça c'est de la littérature...

Jfp - La Selle en Hermoy (Loiret) - 76 ans - 8 novembre 2009


L'intolérance des fanatiques 8 étoiles

Quand je l'ai découvert, je l'ai adoré ce livre.
Je l'ai relu depuis et c'est vrai que l'auteur ne va pas loin dans le mécanisme psychologique des personnages.

Néanmoins, on s'y attache à ces personnages! A Charlie tout d'abord, ce petit africain à qui on donne un toit et une famille. Malheureusement, pour lui, la réalité est bien loin du rêve!
Puis à Eric, ce jeune skinhead, trop jeune pour comprendre qu'il est dans l'erreur. Tellement violent que l'on souhaiterait presque, dans un sens, l'aider à comprendre, l'aider à se sortir de cette impasse de haine.

Un livre original, dont le thème est trop peu souvent abordé de manière aussi vive.

Smokey - Zone 51, Lille - 38 ans - 8 septembre 2008