Les murailles de feu
de Steven Pressfield

critiqué par Voie Lactée, le 3 août 2001
(Annecy - 62 ans)


La note: étoiles
Pour découvrir une part de la Grèce Antique.
Nous suivons le déroulement de la vie d'un jeune grec, Xéon, dont la Cité, Astakos, va être détruite et la population massacrée.
Confronté à cette situation terrible, lors de laquelle il perd ses parents alors qu'il n'est âgé que de dix ans, il prend la décision de devenir un guerrier et d'aller vers la Cité grecque la plus réputée sur ce point, Sparte. Il ira et deviendra le servant d'un jeune guerrier spartiate puis d'un autre plus âgé. Ce faisant, il va être mêlé à une fabuleuse page de l’histoire antique se déroulant 480 ans avant J.C pendant l’invasion de la Grèce par le roi de Perse Xerxès, fils de Darius : la bataille du défilé des Thermopyles, lors de laquelle trois cents spartiates et quatre mille combattants grecs d’autres cités vont bloquer plusieurs jours l’armée perse composée de plusieurs centaines de milliers d’hommes.
Il s'agit d'un roman historique dont l'objectif n'est pas seulement de raconter cette page guerrière de l'histoire antique mais également de porter un regard sur la Grèce Antique, les Cités grecques et leur indépendance les unes des autres, qui conduisait d'ailleurs celles-ci à se livrer des guerres incessantes dont une illustration nous est donnée dès le début de l'histoire lorsque le personnage principal, Xéon, voit sa Cité détruite par les guerriers de la Cité grecque, Argos. Les Citoyens d’une Cité pouvaient être esclaves dans une autre distante de quelques centaines de kilomètres.
Dans ce regard général que l'auteur porte sur la Grèce il a fait le choix de s’intéresser plus particulièrement à une Cité grecque dont l'histoire a retenu le nom plus que toutes autres avec Athènes, à savoir Sparte.
Ainsi, nous apprenons les règles de vie très strictes et martiales de la Cité spartiate. La vie des hommes et des femmes n’était réglée que par rapport à l'organisation militaire et à la guerre, du moins en ce qui concerne ceux qui étaient considérés comme les Citoyens. Il n'y a apparemment aucun doute sur l'importance de cette Cité à cette époque et l’exemple qu'elle pouvait donner au reste du monde antique.
L'auteur a pris comme trame la vie d'un jeune homme qui ne pouvait prétendre devenir l'un de ces guerriers spartiates mais qui en revanche les a servis et approchés de près. Cette astuce permet à l'auteur de nous livrer à la fois une vision extérieure et une vision intérieure sur la philosophie martiale animant cette Cité, dressant ainsi un portrait dont j’ignore s'il est totalement exact mais qui semble être le fruit d'une érudition certaine et au minimum d’une recherche documentaire sérieuse.
La bataille du défilé des Thermopyles étant une glorieuse page de l’histoire de la Grèce (les trois cents spartiates étant morts jusqu'au dernier), cela donne en plus au roman un souffle épique indéniable.
En revanche, le style d'écriture de l'auteur m’a beaucoup gêné dans les premiers chapitres car le ton semble d'emblée plutôt docte, mais au fur et à mesure que l'on pénètre dans l'histoire on admet ce choix, l'auteur semblant avoir voulu nous baigner complètement dans l’époque avec une illustration de la façon dont s’exprimaient probablement les contemporains.
Dans tous les cas, cette gêne disparaît après quelques chapitres, le temps pour le lecteur de pénétrer ce monde surprenant décrit avec beaucoup de précisions tant pour la période de l'histoire que pour les personnages principaux dont on arrive à saisir le fond et les principes d'existence.
Il s'agit d'un livre très intéressant et réussi même si le choix du style peut agacer au début. J'ai redécouvert une part de la Grèce Antique par cette lecture.
Spartan ! What is your prof...ah non merde c'est pas là 8 étoiles

Après avoir vu le fameux 300, j'en voulais plus, j'étais avide de connaissance sur les spartiates. Ces grosses brutes qui se battaient à moitié à poil avec une discipline de fer.

Je suis rapidement tombé sur le roman de Steven Pressfield et je n'ai pas été déçu.

Nous suivons un jeune serviteur d'un guerrier spartiate qui va raconter sa vie, celle de Sparte et la bataille finale des Thermopyles.

Le récit est très bien amené et j'ai trouvé le style plutôt fluide malgré la taille conséquente du livre.

Bien plus qu'un récit guerrier, cette histoire nous plonge dans la découverte de la société spartiate où il fallait être fort et dur pour survivre.

Une histoire comme j'aimerais en lire plus souvent, une histoire épique où les valeurs humaines sont transcendées.

Bref, un joli 4.

Nabu - Paris - 38 ans - 7 décembre 2011
300 6 étoiles

Très bonne analyse et résumé de " voie lactée".
Le style m'a un peu gêné, cela est-il sans doute dû à la traduction.
L'histoire se tient bien et la crédibilité est assurée par une indéniable historicité du récit.
La lecture du livre se trouvera confortée par le visionnage du film 300 qui colle parfaitement au livre ou vice versa.
Chacun à la lecture peut y trouver son compte , de l'histoire épique, de la dévotion, du courage, l 'abnégation d'un peuple pour sauver sa patrie, l'identité, la résignation et le don de soi.
D'autre y verront le formatage d'une société où les êtres sont dédiés inexorablement au combat et la protection des leurs dans un idéal patriotique.
Un bon livre qui réconcilie histoire et roman et jamais l'un au détriment de l'autre.
Dans nos temps d’individualisme et de jouissance consumériste où beaucoup d'êtres ne se développent que dans l'égocentrisme, un livre qui donne à réfléchir.

Hexagone - - 53 ans - 17 avril 2007