critiqué par Sahkti, le 26 janvier 2007
(Genève - 50 ans)

La note: étoiles

Survivre et vivre

Roman dur et dense que celui-ci. Des phrases hachées, courtes, brutes, qui traduisent parfaitement l'état d'esprit du principal protagoniste Wu Tse, qui se bat pour survivre. en permanence.
Il fuit une dictature située en Asie où l'on dévore les morts à cause de la faim, pour se retrouver prisonnier d'un cargo prenant l'eau puis d'une tribu mangeuse d'homme et de savants quelque peu dérangés qui testent des virus mortels sur la population avant d'en être eux-mêmes les victimes. Le dangereux périple ne s'arrête pas en si bon chemin et Wu Tse doit affronter, une fois de plus, les brimades de la bureaucratie et les dangers de l'immigration clandestine. Tout au long de ce voyage au bout de l'enfer, il fait preuve d'une détermination sans limites et d'un courage important.

Un roman dérangeant qui interpelle sur la condition des immigrés clandestins et sur certaines dictatures passés sous silence. Mais cela ne va pas très loin à mes yeux. La forme tue le fond et les trop nombreuses phrases teintées de sexe et de sang finissent par prendre le dessus sur ce qui me semblait le plus important: la lutte pour sa propre survie. Ici, au final, ça ressemble presque à un roman d'aventures ou de mauvaise science-fiction (mais ce n'est que mon avis, bien sûr). Je n'ai pas été emballée du tout. La stress et la violence qui se dégagent de toutes ces lignes empêche le lecteur non seulement de respirer mais également de s'impliquer dans l'histoire. C'est dommage parce que l'aspect si sombre de ce roman aurait pu permettre de rebondir sur une réflexion profonde à propos du malaise d'une bonne partie de la planète, le monde des exclus et des opprimés. Le seul bon point est l'universalité de l'histoire. Le récit se déroule dans des endroits non définis et qui pourraient se situer à plusieurs endroits du globe, preuve que la souffrance liée à ce statut d'exilé pour nulle part et la force des dictatures n'ont pas de nationalités.