La cité
de Claude Darbellay

critiqué par Sahkti, le 20 janvier 2007
(Genève - 50 ans)


La note:  étoiles
L'ordre jusqu'à l'absurde
Un recueil de nouvelles pour démontrer l'absurdité de l'ordre lorsque celui-ci est poussé à outrance et transforme l'homme en esclave au lieu de lui faciliter la vie. Pas de récits d'une vie quotidienne telle que nous la connaissons mais des textes frôlant le surréalisme et évoquant des êtres évoluant dans des sociétés policées, lisses et complètement artificielles. Sous ces apparences quasi-fantastiques se cachent en réalité tous nos travers et ceux des systèmes que nous avons mis en place.
Avec pas mal d'humour, féroce par moments, Claude Darbellay illustre comment ce qui devrait rendre service peut se révéler être un enfet et nous enfermer dans un cercle que nous ne contrôlons plus. L'impression, dans certains récits, de retrouver des idées chères à Orwell dans "1984" et d'autres thèmes que Kafka n'aurait pas renié. L'écriture de Darbellay est vive, légère et n'en est que plus grinçante, car sous ses aspects légers, elle met le doigt sur le plus grave: notre esclavagisme à nous-mêmes.
Coup de coeur pour le dernier texte "Les dangers de la lecture", démonstration d'un raisonnement poussé à l'extrême qui peut bouleverser une vie.
Un recueil plaisant et intéressant, une écriture agréable et des thèmes qui poussent à la réflexion.