Les frères corses
de Alexandre Dumas

critiqué par Killeur.extreme, le 19 janvier 2007
(Genève - 43 ans)


La note:  étoiles
Dumas en Corse
Ce court roman de Dumas, écrit en même temps que "Ses grands chefs-d'oeuvre" (Les mousquetaires, Monte-Cristo, Reine Margot,....), a plus la taille d'une nouvelle, mais la longueur (ou le faible nombre de pages) n'empêche pas le récit d'être intéressant. L'histoire est simple, Dumas visite la Corse, il décide de dormir chez l'habitant, il fait connaissance de ses hôtes, les Franchi. Des jumeaux (plutôt des siamois) qui n'ont pourtant pas les mêmes idées: Lucien est un vrai corse attaché à ses traditions, prêt à se battre pour que la culture de son pays ne disparaisse pas avec l"invasion" française et Louis devenu avocat à Paris...

Ce roman est différent de la production habituelle de Dumas, déjà il est court, il mélange au fantastique, une description, certes "carte postale", de la Corse, mais c'est cette manière de décrire l'île et ses habitants qui fait qu'on s'attache à eux. Ce roman donne l'impression que Dumas l'a écrit pour se "détendre" entre ses différents autres romans, d'ailleurs ce roman a été écrit sans collaborateurs, donc un travail plus personnel. Un roman méconnu qui gagne à être mieux connu qui vous fera passer un bon moment.
Vendetta et duel 8 étoiles

Pour mettre un pied dans le réservoir des oeuvres d'Alexandre Dumas père, commencer par un de ses courts romans, comme Les frères Corses, peut être de bon augure. On est ainsi initié au style si courtois de Dumas, aux abondantes formules et actes de politesses de ses personnages. Ces derniers sont issus pour l'essentiel de la classe bourgeoise, mais même les brigands corses auront une certaine classe sous la plume de Dumas.

J'ai lu ce livre car il se déroulait pour moitié en Corse. Le personnage principal, si influent à Paris, visite des terres assez reculées de la Corse du Sud, humant le maquis, admirant les villages en pierre rustiques mais charmants, et rêvant de côtoyer des indépendantistes ou à défaut des malfrats corses. La vendetta qui sévit là-bas et à laquelle il sera confronté n'est pas si différente que les duels du continents. Il le réalisera d'ailleurs de retour à Paris.

Bien que le récit soit complètement surréaliste (les 2 frères jumeaux ont des prédictions et rencontrent les morts), il est accrocheur.

Elya - Savoie - 34 ans - 2 novembre 2012


Un traité de savoir vivre et …de mourir 10 étoiles

Cela commence comme un récit de voyage fictif, Alexandre voyage en Corse et fait l’éloge de l’hospitalité Corse en racontant qu’à chaque étape il lui suffit de choisir la maison dans laquelle il souhaite dormir pour se voir accueilli de la meilleure manière. Son chemin le mène à Sollocorta où il est logé chez une veuve qui habite avec l’un de ses fils pendant que l’autre jumeau continue ses études d’avocat à Paris. En comparant les chambres Alexandre devine à quel point les frères sont dissemblables. Le frère corse lui ne compte jamais quitter la Corse et vie toute la journée dans le maquis à gérer ses paysans et à chasser. Le soir de l’arrivée d’Alexandre, le Corse lui propose de l’accompagner dans un rendez vous nocturne afin de régler un conflit de vendetta dans laquelle il se positionne comme intermédiaire à la demande de son frère. Le lendemain Alexandre assistera et participera à la réconciliation officielle des deux parties et peu après Alexandre quitte la Corse.
A Paris, Alexandre rend visite au frère jumeau et l’accompagnera jusqu’au drame où son honneur resté Corse l’amènera. La justice Corse sera en définitive rendue.

J’ai eu la chance de lire ce magnifique livre non loin de Sollocorta près de Propriano, bien que l’hospitalité Corse soit devenu plus mercantile avec l’augmentation des touristes, le maquis et les senteurs elles subsistent bien qu’Alexandre Dumas ne soit jamais venu là.
Ce court roman est intense, les dialogues et la construction sont remarquables, une perfection.
Un très grand plaisir de lecture qui ne vous prendra pas longtemps. Il n’y a donc aucune excuse à ne pas ouvrir ce roman.
"-Mais il me semble que ce que j'ai autour de moi, ici même, et sous les yeux, est un beau et noble tableau des vieilles moeurs corses.
-Oui, et cependant, entre ma mère et moi, en face de quatre cents ans de souvenirs, dans cette même maison à créneaux et à mâchicoulis, l'esprit français est venu chercher mon frère, nous l'a enlevé, l'a transporté à Paris, d'où il nous reviendra avocat... s'il a du talent, il sera même nommé procureur du roi peut-être; alors il poursuivra les pauvres diables qui ont fait une peau, il confondra l'assassin avec le meurtrier"

Bonne lecture

Yeaker - Blace (69) - 51 ans - 27 juillet 2011