La maison dans la dune
de Maxence Van der Meersch

critiqué par Guigomas, le 11 janvier 2007
(Valenciennes - 55 ans)


La note:  étoiles
Contrebande du tabac
Maxence Van Der Meersch est un écrivain du nord de la France, né à Roubaix en 1907 et mort au Touquet en 1951. Il est un peu oublié aujourd’hui, lui qui obtint le prix Goncourt en 1936 pour l’Empreinte de Dieu et publia 17 romans, principalement sur le monde ouvrier (Quand les sirènes se taisent, Pêcheurs d’hommes).
La Maison dans la dune est son premier roman, paru en 1932. L’action se passe entre Dunkerque et la Belgique dans le milieu de la contrebande du tabac. Car ce n’est pas d’hier que les français vont acheter leurs clopes en Belgique ! Mais en 1932, il y avait une frontière et des douaniers et il n’était pas rare que les contrebandiers paient leur trafic de leur vie.
Sylvain est l’un d’eux. Ancien boxeur, il est devenu contrebandier pour l’amour de Germaine qui refusait de voir sa belle gueule amochée. Et puis, c’est lucratif. Par hasard, il rencontre Pascaline, la jeune et fraîche Pascaline qui, bien involontairement, va remettre en question toute la vie de Sylvain. Germaine, elle, est irrésistiblement attirée par Lourges, un douanier… Forcément, il y aura du grabuge.
Ce roman d’un jeune homme de 25 ans est tout à fait intéressant. D’abord, le drame qui va se nouer a toutes les allures d’un drame antique. Bien qu’on le sente venir, on ne sait pas s’il finira en tragédie ou en tragi-comédie. Tout est possible jusqu’au dernier instant.
Le milieu dans lequel se déroule l’action ne manque pas d’intérêt non plus : s’imaginer que, du temps de la jeunesse de nos grands-parents, voire de nos parents, il existait un tel trafic de tabac avec la Belgique, que certains y risquaient leur peau ! Les techniques de « passe » sont décrites, avec notamment l’utilisation de chiens chargés de sacs bourrés de tabac et qui devaient livrer bataille aux chiens de la douane, les courses poursuites en bicyclette entre « noirs » et contrebandiers…
Une intrigue intéressante, un milieu qui ne l’est pas moins, un style simple et direct, voilà de quoi passer un bon moment de lecture.