L'Amérique
de Serge Kribus

critiqué par Sahkti, le 10 janvier 2007
(Genève - 50 ans)


La note:  étoiles
Jusqu'au bout, l'amitié
L'Amérique de Serge Kribus se vit avant tout dans la tête, ses deux protagonistes n'y mettront pas les pieds, malgré un long voyage de Paris à Bruxelles, avec de multiples détours à Londres et à plusieurs endroits de France. Jo et Babar sont deux potes, deux êtres que tout différencie en apparence mais qu'une étrange amitié a réunis. Un jeune homme assez loubard, "qui boit qui baise qui fume" et un autre jeune homme plutôt timide et maladroit qui a peur de tout. Association hétéroclite de deux êtres qui se cherchent et rêvent d'une certaine forme de liberté, quitte à tout partager pour cela, surtout les mauvais coups et les filles. Puis c'est l'accident, l'hôpital, les blessures de Joe, son besoin désespéré de Babar. Les souvenirs défilent à toute allure et avec eux, une prise de conscience certaine de la vie menée jusqu'alors.

En 70 pages, Serge Kribus passe au crible une passion destructrice, celle d'une amitié qui va jusqu'à la folie. Le ton juste qu'il emploie et la vivacité de ce récit donnent beaucoup de force à ce texte criant de vérité, mettant en scène deux personnages torturés et magnifiques dans leurs souffrances. J'ai été frappée par la sincérité que Serge Kribus place dans ses héros et son histoire, tout cela semble tellement réel. A voir sur scène, assurément!