L'homme de gingembre
de James Patrick Donleavy

critiqué par Pendragon, le 31 juillet 2001
(Liernu - 54 ans)


La note:  étoiles
Miller, Bukowski, Gainsbourg... et Donleavy
Et bien, voilà une oeuvre que l'on peut qualifier de bizarre. Si le style et le contenu (surtout celui-ci) se rapprochent de Miller ou de Bukowski, il y a chez Donleavy une dimension en plus, la poésie.
Non qu'elle soit absente chez les deux auteurs précités, non, mais, dans ce cas, elle fait partie intégrante du texte, elle le rend plus lisible, plus facile à lire, moins abrupt. Car le texte est lourd, c'est parfois malsain, toute cette misère, ce laisser-aller, cet abandon de soi, cette pauvreté, cette vulgarité, cette débauche, ... c'est dans un univers on ne peut plus glauque que l'auteur nous fait voyager. Il nous décrit toute une ambiance, peuplée d'excès de toutes sortes. Quant au style, il suffit d'ouvrir une page au hasard et de lire une phrase pour se rendre compte que c'est une étrange manière d'écrire. Alliant poésie, réflexions inhérentes au héros, remarques anodines, dialogues entremêlés et autres phrases ne voulant rien dire et n'ayant rien à faire au sein du texte, Donleavy nous montre une belle prouesse littéraire. L'histoire, car il faut bien parler d'elle, n'a pas d'importance, ce ne sont que de courts épisodes de la vie d'un marginal... à moins que ce ne soit ça, la vraie Histoire, celle de tous les jours, la nôtre, la vôtre...