CHUTe! Eloge de la disgrâce
de Alain Soral

critiqué par Aldus, le 25 décembre 2006
(Nantes - 61 ans)


La note:  étoiles
Un très bon livre
Je recommande le dernier livre d'Alan Soral. Son neuvième livre et deuxième roman. Un livre comme il n'en traîne pas beaucoup sur les tables des librairies et c'est bien dommage. L'auteur continue son règlement de comptes dans notre France du déclin. On ne pourra pas dire qu'on n'a pas été prévenus. Soutenez Soral en le lisant, urgence !
Soral dénonce une époque décadente 7 étoiles

Dans un court roman qu'on devine largement autobiographique, Alain Soral, à travers son personnage Robert, (relation avec le père ambiguë, rejet de la figure maternelle, sentiment de déclassement social, idées politiques marquées à gauche, radicalité) attaque violemment la société française actuelle.

Monde de l'entreprise, média, show-biz, sport de haut-niveau, cercles littéraires, banque, relations familiales, tout y passe au cours du récit dans lequel on suit pas à pas la trajectoire descendante d'un journaliste qui aurait pu se retrouver au sommet mais qui, irrémédiablement s'enfonce dans l'échec comme si cette chute était son destin... le sien comme un symbole de celui de sa classe, le petit blanc, issu d'une classe moyenne qui se délite et qui de nos jours lutte, non pas pour grimper dans l'ascenseur social mais pour échapper au déclassement.

Car c'est cela qui guette Robert: la mort sociale qui suit de près l'échec professionnel et celui de l'inadaptation à une mondialisation dominée par une oligarchie apatride et sans morale.

Encore un roman qui dénonce (comment aller contre ce constat?), mais pour une fois on entrevoit un dénouement à la crise: celui de la prédiction d'une révolte qu'on devine proche, voire du déclenchement d'une guerre civile.

Reste le style qui, souvent est brillant mais qui finit par lasser, entre formules chocs et facilités dans l'écriture... on se trouve un peu entre Beigbeider (limite basse) et Houellebecq (que le niveau n'atteint jamais)

Vince92 - Zürich - 47 ans - 8 mai 2014