Alain Zannini
de Marc-Édouard Nabe

critiqué par Aldus, le 25 décembre 2006
(Nantes - 61 ans)


La note:  étoiles
Du grand Nabe
Quand Marc-Edouard revient au roman, après des livres polémiques qui l'ont un peu dispersé de la littérature. Mais on ne peut pas trop lui en vouloir, avec cette chape de plomb qui le frappe, force est reconnaître qu'il est bien obligé de gesticuler pour se faire voir ! Donc son dernier roman, un pavé énorme de plus de 800 pages, plein d'humour, une magnifique prose. Je vous conseille ce magnifique livre, au bout de quelques pages, on adhère complètement dans l'aventure grecque de notre héros. Bref un régal.
L'universalité au service du néant 8 étoiles

Nabe manie les mots à merveille mais il parvient surtout à s'immerger complètement dans son récit. En effet, "Alain Zanini" pourrait se définir comme une auto-psychanalyse schizophrène rédemptrice. L'Auteur soigne ses maux par les Mots dans un premier temps. Il nous expose sa vie sans pudeur, la seule limite qu'il dresse entre le lecteur et lui c'est la littérature, cet au-delà prosaïque qui créé une distance entre l'auteur et l'écrivain. Il réussit à effacer complètement sa propre personne au profit de son personnage littéraire.

Ce livre immense dont on ne semble jamais sortir reflète le changement d'état d'un cerveau en détresse. Le mystique au service de la didactique, l'exemple personnel au service du manuel théorique, l'autobiographie littéraire au service du Roman Français.

Enfin une des particularités de Nabe c'est également d'être un homme sans racine prédominante. Quand Nabe est en Grèce, il est grec, il s'immerge de toute la Culture de l'endroit où il se trouve, à tel point que ses concitoyens en deviennent étrangers pour lui. Il se retrouve étranger en lui-même ou chez lui à l'étranger et c'est une force dont il faut tirer des leçons. A l'instar de ses romans " Le Bonheur" ou " Printemps de Feu", Nabe est chez lui partout, il est le citoyen de l'endroit où il met les pieds.

Ravachol - - 41 ans - 13 juin 2011