Droits de l'homme et libertés publiques
de Jean Morange

critiqué par Veneziano, le 25 décembre 2006
(Paris - 46 ans)


La note:  étoiles
Très clair, lumineux
L'auteur explique les variations sémentiques de la notion, droits de l'homme, libertés publiques, libertés fondamentales. Il apprécie la présentation théorique et historique des choses, ce qui se justifie vu ici vu son objet et du fait que, outre les Britanniques et les Allemands, les Français ont construit un pan non nul de la réflexion en la matière, ce dont on se targue aujourd'hui, souvent avec lyrisme et parfois sans grande mesure - la France n'est pas en exactement en effet l'inventeur des droits de l'Homme - .
Ces libertés reflètent les valeurs d'une société : elles constituent un droit moral et donnent l'idée de la place du citoyen qui doit y être donnée, voire de celle qui y est faite. Ce livre expose le droit français, respectueux de l'Etat de droit, et cette matière permet de le voir dans quelle mesure.
Les libertés fondamentales sont ici distinguées en deux grandes catégories simples, les libertés individuelles et les libertés collectives. Et c'est là qu'intervient l'importance de leur apparition historique, en trois générations. Grossièrement, les libertés individuelles sont apparues au XVIIIème siècle, les libertés collectives à partir de 1945, et d'autres, plus diffuses, à partir des années 1970.
Les libertés individuelles sont notamment les libertés d'expression, d'opinion, d'aller et venir, le droit à la sûreté (celui de ne pas être détenu arbitrairement), notamment, la protection de la vie privée et de la propriété, la libre disposition de soi (et les débats sur la bioéthique).
Les libertés collectives correspondent aux libertés de se grouper, de religion, les libertés médiatiques.

Cette matière, essentiellement juridique, est transdisciplinaire : toutes les branches du droit y participent, le droit civil (liberté d'association, propriété, vie privée), le droit pénal et la procédure pénale (sûreté, répression), le droit administratif, de la santé, de la communication, le droit social.

L'ouvrage finit sur les limites de la définition nationale de ces libertés avec l'émergence de protections supra-nationales de ces garanties, notamment au niveau du Conseil de l'Europe, et ême, de manière moins prégrante, des Nations Unies.

Cet ouvrage est complet, clair et synthétique, et même enthousiasmant : on en apprend beaucoup sur ses droits et pourrait servir de belle introduction au droit, en sus des cours et manuels d'introduction général. On peut rapidement se faire une idée précise des questions abordées, et estimer les quelques prises de position, rares dans ce livre, de l'auteur.
Ce livre est très bon et très clair, pour une matière passionnante.