Battle Royale
de Kōshun Takami

critiqué par Cokyett, le 24 décembre 2006
(Guignes - 45 ans)


La note:  étoiles
Violent, sanglant
D'abord la définition de Battle Royale. A la base, c'est un match de catch dans lequel plusieurs concurrents se battent entre eux jusqu’à ce qu’il ne reste qu’un seul gagnant. Heureusement, l’auteur nous le dit au début car je n’ai jamais regardé de catch et donc je n’aurais jamais deviné le rapport entre le titre et le contenu du roman.

L’histoire se déroule à notre époque dans un Japon dirigé par une dictature. L’ennemi est l’Amérique de la liberté. Dans cette dictature, une cinquantaine de classes de 3ème sont sélectionnées au hasard pour participer au Programme. Ce Programme est un jeu violent dont l’analyse permet de réaliser des statistiques à buts militaires.

Les quarante-deux élèves d’une classe de 3ème partent en voyage de fin d’année en bus. Personne n’imagine que leur classe est sélectionnée pour le Programme jusqu’au moment où un gaz soporifique se diffuse dans le bus. Les élèves se réveillent peu de temps après dans une salle de cours d’une école inconnue située sur une île. Une personne arrive dans la classe et se présente comme étant leur nouveau professeur. Il leur apprend alors qu’ils sont sélectionnés pour le Programme et qu’ils vont devoir participer à un jeu dont voici la règle : tous les élèves devront s’entretuer jusqu’à ce qu’il ne reste qu’un seul élève. Pour les aider à s'entretuer, un sac contant une arme est donné à chaque élève (armes à feu, couteaux, fourchette). De plus, si personne n'est tué au bout d'un certain temps, ils mourront tous.

A partir de là, des alliances se font tandis que certains décident de rester seuls, certains décident de participer pleinement au jeu alors que d’autres ne veulent pas. Comme on s’en doute, les morts sont semés tout au long du roman. D’ailleurs, on assiste à toutes les morts toutes aussi violentes et sanglantes que les autres.

L’histoire est toute simple et ça ne va pas vraiment plus loin. Le gros problème concerne les personnages trop caricaturaux. Nous avons le héros que tout le monde aime, la jeune fille qui aime le héros et le retarde car elle est blessée, le méchant qui a en réalité un cœur d’or, le tueur psychopathe doué en tout et que l’on ne peut pas tuer, ... De plus, les dialogues paraissent souvent inappropriés. Tout le monde s’entretue mais ils(elles) prennent le temps de dire « je suis amoureux(se) de machin(e) et toi de qui es tu amoureux(se) ? ». D’ailleurs, merci au traducteur qui utilise « j’ai le béguin pour » au lieu de « je suis amoureux de ». Je ne vois pas un jeune de 3ème dire « j’ai le béguin pour ».

Quand aux points positifs, ils sont suffisants pour gommer les défauts de ce livre sans pour autant le rendre exceptionnel. Il y a d’abord la carte de l’île et la liste des étudiants au début du livre qui nous aide à rentrer plus facilement dans l’histoire. Ensuite le fait d’écrire à la fin de chaque chapitre le nombre d’élèves restant est une bonne idée. Et enfin, le plus important des points, l’histoire se passe à 100 à l’heure. On ne voit pas le temps passer et on a envie de finir ce livre. C’est vraiment captivant dès le début même si il y a une petite perte d’intérêt au fur et à mesure.

Au final, on a un roman plutôt moyen dont le seul véritable intérêt est le même que celui de voir un film d'horreur : l'envie de voir des gens se faire tuer de façon violente. Bref, ce n'est pas un roman grandiose mais il se laisse lire.
Violent certes, mais surtout original 7 étoiles

Ce roman propose des scènes d'action bien écrites et des situations différentes les unes des autres, ce qui évite les répétitions et donc la monotonie.
Le récit est rythmé et plutôt agréable, et même si le suspense n'est pas l'attrait principal, l'auteur nous captive autrement, en dénonçant bien évidemment la dictature de ce pays imaginaire et ses méthodes inhumaines pour soi-disant protéger le plus grand nombre au prix de quelques sacrifices, mais également sur les différentes attitudes des collégiens qui pour sauver leur vie et donc gagner n'ont d'autres choix que de perdre une partie de leur humanité.

L'auteur donne à chacun des personnages une histoire, ce qui n'est pas si facile vu leur nombre, et les principaux protagonistes bénéficient de profils psychologiques intéressants.
Si de rares dialogues paraissent niais et cousus de fil blanc, du moins de notre avis, c'est peut-être dû à l'âge des participants qui sont des adolescents d'une quinzaine d'années, et peut-être également à la culture japonaise pour qui les conventions ont une signification bien différente des nôtres.

Toujours est-il que cette histoire ne laisse pas indifférent et interroge entre autres sur le peu de choix auxquels sont soumis ces collégiens, tout comme les méthodes employées pour les contraindre à participer à ce "jeu" de massacre. Cruel dilemme devant lequel les malheureux participants n'ont que quelques instants pour faire face et choisir les meilleures options.

En revanche l'adaptation cinématographique est totalement ratée, ridicule et mal interprétée, du moins selon nos critères occidentaux.

Ayor - - 52 ans - 17 août 2015


Livre dur mais pas sans espoir 6 étoiles

La peur panique engendre la méfiance et peut conduire au basique instinct de survie individuelle. Au fil des pages, nous rencontrons tous les sentiments susceptibles d’être rencontrés dans des situations extrêmes, de l’altruisme à la folie, de la générosité à la manipulation idéaliste ou intéressée. Des alliances improbables, des découvertes quant au caractère de camarades à qui on parlait peu jusqu’à présent ou qu’on croyait connaître, ces adolescents bénéficient d’une formation accélérée à la vie pendant sa courte durée.

Nous sommes dans un Japon isolationniste coupé du monde et gouverné par une caste d’autocrates. Une classe de collégiens de 15 ans part en voyage de fin d’année. Dans le car, ils sont endormis et ils se réveillent sur une île. Un instructeur leur apprend que leur groupe a été choisi pour s’entre-tuer jusqu’à ce qu’il ne reste qu’un vainqueur. 42 élèves répartis équitablement entre les filles et les garçons, tel est le nombre à la fin du 1e chapitre.

IF-0713-4058

Isad - - - ans - 7 juillet 2013


Thanks, Mégalomedia 4 étoiles

Parabole sur le monde scolaire mais traitant également l'influence du capitalisme (de par son pseudo-message universel du genre "marche ou crève" ou "on vit un monde sans pitié"), Battle Royale de Kōshun Takami n'est pas désagréable à lire cependant sa texture hystérique, vaine presque surannée, est plutôt déplorable et rend cette nouvelle laborieuse à lire. On a surtout l'impression de découvrir une divergence semblant provenir à la base d'un vol de scénario de Roger Corman, et comme le signale très justement Cokyett la très bonne idée de départ, digne des meilleurs B-movies, est évincée dés la fin du premier chapitre: les actions se succèdent ensuite dans un ton global naif ainsi que quelque peu décérébré, machin est méchant, chose est gentil, c'est moi le chef toi non, je ne suis pas un débile, on est les plus forts, etc. et ce, sans explications convenables. De plus les citations anachroniques des pages de garde ne sont vraiment pas à créditer.

Amusant comme jeu de la mort.

Antihuman - Paris - 41 ans - 21 octobre 2012


Différent et déconcertant 9 étoiles

Pour lire ce livre, il faut d'abord passer par le papier crayon, sinon, impossible : nous ne possédons pas assez la culture japonaise pour nous y retrouver dans les noms, prénoms et surnoms des 42 personnages ..... !
Ce livre, que mon fils, âgé de 23ans, m'a offert (sinon, je ne connaitrais pas !) rappelle par certains côtés la terrible ambiance de "Sa majesté des mouches",
à une terrible différence près, ce sont les adultes qui décrètent, chez de jeunes lycéens (garçons et filles, donc là aussi, autre approche), le règne de la violence !
Ils doivent tuer ou mourir, coincés dans une île : pour l'exemple, et les statistiques, dans le cadre d'une société totalitariste !
Une fois le décor planté, c'est l'éternelle réalité de l'humain, pris dans une nasse : organisation, panique, égoïsme, cruauté, abandon, suicide, lutte pour survivre, imagination pour survivre et surtout recherche du sens !

Ils sont intéressants ces jeunes : lucides, arrogants, souvent intelligents, sensibles mais piégés .......

Un livre qu'on n'oublie pas !

DE GOUGE - Nantes - 68 ans - 27 novembre 2011


Batoru rowaiaru 3 étoiles

Voila, je l'ai enfin fini. Il était temps hein, parce que ça commençait à me courir, d'ailleurs à partir du milieu j'ai commencé à sauter quelques passages et lire certaines pages en diagonale. Alors, que retenir de ce livre ?
Tout d'abord, pour ceux qui connaissent les animes, je dirais que les personnages ne sont pas différents, pas plus réalistes ni intelligents, pas moins stéréotypés. J'avais l'impression tout du long de regarder un anime.
Alors oui, la psychologie des personnages est ridicule, mais ça ne nous étonne pas trop, nous, animes spectateurs. Nous qui avons l'habitude de ces personnages surpris de tout, émus de tout, polis à en crever, conformistes sous des airs de ne pas y toucher. L'habitude aussi des personnages typiques ; le type héros, normal, qui se débrouille bien mais sans trop le montrer, modeste mais remarqué, aveugle aux sentiments des autres à son égard. Le type méchant dangereux ; insensible, psychopathe, froid et hyper intelligent, qui sait tout faire et est meilleur que tout le monde dans tout. Et puis la fille. Mais la fille c'est facile, elles sont toutes pareilles, sans personnalité, sans caractère, sans singularité.
Ensuite, bon, côté scénario, vraisemblance, n'en parlons pas. Des jeunes de 15 ans qui tue d'autres personnes de leur classes sans en être trop traumatisés, sinon un peu de peine, mais en se rassurant "c'était lui ou moi !". Des jeunes qui semblent savoir tirer, quand même, qui gardent relativement bien leurs sang froid. Oui, des personnages d'animes. Des héros dans l'âme, des japonais quoi ! Qui ont l'honneur de défendre ce qu'ils aiment, qui se dévouent totalement sans restriction quand ils le décident. Des gens qui savent ce qu'ils veulent et qui ne faillissent pas ! Des jeunes de 15 ans qui pour certains semblent s'être entraînés toute leur vie pour ce jeu, d'autres qui semblent doués d'une acuité psychologique et stratégique hors du commun.

Et bien sûr, n'oublions pas, comme dans tout anime (oui je pourrais dire manga en fait puisque c'en est dérivé, mais je ne lis pas de mangas) qui se respecte, de l'amour ! Oui, comme si tous les élèves, adolescents qu'ils sont, restent jusqu'à leur mort accrochés à leur amour. Leur dernière pensée sera alors inévitablement pour celle (celui) qu'ils aiment, et l'ultime secret, au seuil de la mort, sera la déclaration ultime et décisive : je t'aime.
De la mièvrerie donc, jusqu'au bout du roman (si si, même la dernière ligne). La mièvrerie propre à un shonen banal et sans grand intérêt. Un livre que je ne conseillerai donc pas.
D'autant plus que l'écriture (qui n'est pas uniquement la faute du traducteur je pense) est aussi niaise et gentillette. Bref, l'écart interculturel est trop grand, je crois, pour que nous puissions apprécier. A la limite, un fan de Japon ou d'animes pourrait aimer.
Ce livre se lit comme on regarde un film d'action ; aucun intérêt objectif, mais il se lit, c'est tout, c'est divertissant ; non on ne s'ennuie pas (sauf parfois lors de souvenirs, pensées stupides, etc.) ; et les collégiens, vu qu'ils semblent avoir les connaissances et l'assurance d'adultes, nous offrent un récit d'action et de suspense correct. Mais il ne faut pas chercher plus loin. J'ai cru que la fin relevait un peu le tout, quand même. Mais arrivé aux dernières pages, j'ai vu que non, finalement.

Tommyvercetti - Clermont-Ferrand - 36 ans - 13 août 2010


Se laisse lire, en effet 5 étoiles

J'ai décidé de lire ce livre car je me suis dis qu'il serait très intéressant de voir comment l'auteur se débrouillerait pour nous entraîner dans une pareille histoire.

Hélas, l'écriture (ou la traduction, je ne sais pas) est tout bonnement assez mauvaise. Le vocabulaire ne dépasse pas une certaine limite, les dialogues sont dignes d'une MAUVAISE série B (donc, inutiles, je précise). L'histoire est cousue de fil blanc. La psychologie des personnages est ridicule, ainsi que leurs réactions et leurs réflexions.

Je mettrai deux étoiles et demi, pour l'idée du roman, et l'intérêt qu'on y porte.

Franchement, à éviter. Même les scènes gores prennent une dimension ridicule.

Nouillade - - 33 ans - 12 juin 2008