Crise de joie
de René

critiqué par Victoire, le 15 décembre 2006
( - 49 ans)


La note:  étoiles
Quelle force poétique diaphragmatique et désopilante !
Au beau milieu du plus improbable lieu : un match de foot du mondial, il est arrivé à René quelque chose d’impensable. Au plus profond des ténèbres de la meute hurlante excitée est montée… quelque chose qui a dégommé toutes les turpitudes de sa vie.

Dans un rythme fou, à voix haute haletante; à gorge déployée, on est aspiré par un mouvement convulsif du diaphragme des mots. Ivre de l’entrechoquement syntaxique, au plus juste de son tintement, cette poésie nous rit en tordant tout conditionnement.

D’ailleurs nous rions jaune au début peut être, tout comme ceux qui empoignèrent René pour l’expédier à l’hôpital psychiatrique, tant il y a quelque chose d’insupportable dans cette joie sans mobile pour ceux qui dorment dans la crasse d’une vie morne.

Mais à bien s’y laisser regarder, cet homme est-il fou, lecteur, si on n’y comprend guère, n’est-ce pas que chaque goutte infinitésimale parle d’un autre lieu?
Il faut déjouer le filtre de nos pensées qui attendent leur routine pour laisser se décanter la saveur de ce champagne poétique. Et alors… c’est après… l’ivresse qui pétille, vertige dans la tête, chaleur suave qui emplit le corps, dilatation des pupilles.

Jamais poète n’avait dit ainsi la joie qui nous respire.