La mosaïque de Sarance, Tome 2 : Le seigneur des Empereurs
de Guy Gavriel Kay

critiqué par Calepin, le 13 décembre 2006
(Québec - 42 ans)


La note:  étoiles
Encore mieux que le premier !
Alors que le mosaïste Crispin atteint les sommets de son art en décorant le gigantesque dôme du sanctuaire érigé par l'empereur Valérius II, ce dernier met en place des stratagèmes afin de conquérir, à l'occident, la Batiare, terre natale de Crispin, et de déstabiliser, à l'orient, Shirvan le Grand, le Roi des rois de Bassanie.
Mais ce dernier n'est pas inattentif aux préparatifs de guerre qui monopolisent l'Empire sarantin et, en secret, il a confié une mission à Rustem de Kérakek, un médecin qui lui a sauvé la vie. Et voilà que, tout comme Crispin, Rustem fait « voile vers Sarance », pour le meilleur ou pour le pire.
Dès son arrivée dans la cité des cités, le médecin est happé par l'incroyable complexité des intrigues sarantines et, tout comme Crispin, Rustem devient l'un des pivots autour duquel se joue le destin de tout un monde, mais aussi celui d'un empereur et de son impératrice...
Seigneur des Empereurs : la conclusion de la plus ambitieuse des reconstitutions historiques de Guy Gavriel Kay, celle de la Mosaïque sarantine.

Ma lecture de Seigneur des empereurs (version québécoise des éditions Alire) a été un pur bonheur. J'ai retrouvé le même ton et le même style du premier (et merveilleusement bien rendu par madame Vonarburg). Encore une fois, la sensibilité de l'auteur est magnifique ! Mais ce qui m'a le plus émerveillé demeurera une scène, vue par différents narrateurs, longue d'une quinzaine de pages. Jamais, au grand jamais, je n'ai lu de roman qui aura réussi à rendre un événement aussi glorieux. C'est justement grâce à la multitude de points de vue sur une même scène que Kay arrive à soulever ce sentiment, mais aussi par les différents niveaux de symbolisme qui convergent tous vers l'apothéose d'un moment. Tout simplement magnifique ! Il réussit à unir, une fois de plus, littérature de l'humain et "suspense" alors que défilent les derniers chapitres qui ne peuvent être mis de côté sans être dévorés. Une fin surprenante et émouvante clôture ce que je considère, une fois de plus, comme l'un des livres les mieux écrits dans son genre.

Il a quand même un défaut similaire au premier quant aux passages moins utiles qui ralentissent l'histoire ou qui sont moins chargés de symbolique. Mais sincèrement, ne vous empêchez pas de le lire pour des détails de ce genre.