Les petits garçons naissent aussi des étoiles
de Emmanuel Dongala

critiqué par ValdeBaz, le 5 décembre 2006
( - 59 ans)


La note:  étoiles
Une bonne dose d'humour pour raconter l'histoire du Congo !
Après la naissance de ses frères (jumeaux ?), Matapari est resté deux jours supplémentaires dans le ventre de sa mère. Son arrivée attisera la haine latente entre les communautés religieuses car l’explication selon celles-ci ne peut être que divine ou mystique ! Cette guéguerre incessante sillonnera le récit avec un humour assez vif.
Toujours est-il que de cette naissance à retardement, Matapari en gardera le goût de l’indépendance et une soif de connaissance démesurée.
Du haut de ses 9 ans, il raconte avec candeur mâtinée de réalisme, l’évolution du monde mais surtout l’évolution politique de son pays, le Congo depuis la colonisation, puis l’Indépendance, le coup d’Etat et enfin la quête de la démocratie.
Il dépeint également tout ce que la nature humaine peut receler à travers son père et son grand-père intègres et son oncle Boula Boula, titulaire d’un « doctorat es agitation et propagande », intrigant et flagorneur. Je mettrais une option particulière sur la description du tonton, au centre de tout le roman car évidemment, il est toujours prêt à changer de position en fonction du vent. Mais grosso modo, tout le monde en prend pour son grade, de façon très innocente…
Il y a beaucoup de tendresse dans ce récit mais aussi énormément d’humour. L’auteur interpelle le lecteur et sans prendre garde on lui répond (en tout cas, c’est ce que j’ai fait !).

Dialogue sur le colonialisme : « …tu regardes cette vieille carte coloniale… », « Est-ce qu’il y avait aussi un empire congolais ou un empire sénégalais en Europe ? En France ? », « Non…la colonisation s’est faite dans un même sens ».

Sur la soif du pouvoir : « La gloire a une trajectoire balistique. Il arrive un point où elle atteint son summum et après, irrésistible est sa chute ».

On assiste également à une scène épique où, en plein meeting politique arrive « l’homme qui voulait tuer l’Impérialisme avec ses flèches et ses sagaies »…

Et puis, pour imiter le journaliste d’une chaîne francophone, je vous laisse méditer là-dessus : « un bout de bois ne se transformera jamais en crocodile quelle que soit la durée de son séjour dans l’eau ».
Un cours d'histoire plein d'humour 8 étoiles

Beaucoup d'humour et de fraîcheur pour décrire l'histoire contemporaine du Congo. Histoire vue à travers les yeux d'un enfant tout à la fois naïf et clairvoyant . Un petit régal.

Elfebretonne - - 49 ans - 19 octobre 2010