Parpot le Bienheureux
de Alain Monnier

critiqué par Sahkti, le 4 décembre 2006
(Genève - 50 ans)


La note:  étoiles
La saga Parpot
Revoici Barthélémy Parpot, le héros fétiche de Alain Monnier. Un bonhomme assez amusant que le lecteur avait pu suivre à la recherche de l’amour et du travail. Cette fois, Barthélémy Parpot part à la recherche de Dieu ! Rien que ça.
Pour ce faire, Parpot va s’adresser aux hauts dignitaires des quatre grandes religions et leur demander, avec cette naïveté si touchante qu’on retrouve au fil des récits, comment il doit faire pour croire en Dieu. Chacun lui répondra, l’encouragera mais très rapidement, la personnalité si folklorique de Parpot leur fera prendre un certain recul. Non, décidément, ce Monsieur Parpot est un bien piètre sujet ! Qu’à cela ne tienne, le créateur de l’Univers aura pitié de cette pauvre brebis égarée et lui fera savoir, de manière étonnante, qu’il existe et le regarde.

Alain Monnier nous revient en grande forme, maniant à nouveau la plume avec l’humour et la causticité qu’on lui connaît. J’ai souvent ri de bon cœur, désarmée par la franchise et la candeur de ce Barthélémy Parpot qui n’a peur de rien. Ce Parpot, c’est vraiment l’archétype du pauvre gars à qui rien ne réussit, le type qui collectionne toutes les maladresses et les ennuis du monde.
A travers les lettres, les coupures de presse et divers documents qui composent ce nouveau récit de Alain Monnier, on retrouve cette affection jadis ressentie pour le héros malheureux. D’autant plus que cette fois, c’est à la religion que Monnier/Parpot s’attaquent, avec quelques grincements de dents bienvenus face aux dogmes immuables et la croyance téléguidée par les conventions sociales.
Très joli roman 9 étoiles

Revoici Barthélémy Parpot dans ce troisième (et dernier ?) opus de la série d’Alain Monnier. Parpot, seul et pauvre comme à son habitude, semble avoir perdu le moral. Il aimerait tant avoir la Foi pour donner un peu de sens à sa vie, lui qui n’a ni travail ni amour (sans parler de « sa Claudine Couvoisier de novembre 1990). Il aimerait juste un petit miracle pour le guider. Juste une petite apparition de la Vierge Marie pour lui tout seul…
Il écrit donc au Pape, mais aussi à l’Imam du coin et au centre bouddhique.
Sa seconde occupation, c’est de se rendre chaque jour à la gare et de guetter l’arrivée de celle qu’il attend – à ceci près qu’il n’attend personne en particulier.
Mais un jour, il rencontre dans un train à l’arrêt en partance pour Lourdes Galipsina, une charmante nonne « en CDD », qui pourrait bien changer sa vie…
Un très joli roman. L’intrigue est plaisante avec les croisements de lettres de documents. Les décalages du « bienheureux » Parpot entrainent des scènes désopilantes, et la fin du roman est touchante et tendre. On a même droit à quelques pages de réflexion autour de la création littéraire. La thématique religieuse, au centre, est traitée avec humour, et son aspect satirique se garde bien d’être méchant. Un éloge de la gentillesse et une leçon d’humanité au final, mais avec plus de tendresse que de didactisme. Merci à l’auteur pour ce très joli roman !

Cecezi - Bourg-en-Bresse - 44 ans - 27 décembre 2011