Le faucon de Malte / Le faucon maltais
de Dashiell Hammett

critiqué par Grass, le 27 novembre 2006
(montréal - 47 ans)


La note:  étoiles
Spade beau salaud
Je me sens un peu tout petit d'être le premier à critiquer un aussi grand livre. Lire Le Faucon de Malte c'est, je crois, un peu comprendre pourquoi les romans policiers. Lire Le Faucon de Malte, c'est aller à la base de tout ça, le privé en costard et chapeau, aux clopes roulées et whisky comme des réflexes, celui qui ne comprend rien aux femmes mais ne peut s'en passer, celui qui se fout de la gueule des policiers, qui est à la fois fin esprit et brute sans façons. Le détective Sam Spade est un homme de légende, et voilà que je suis le premier sur ce site à parler de son enquête la plus connue...

L'écriture de Hammett est, quant à elle, aussi actuelle et pertinente que le personnage de Spade. Contrairement à Chandler lu il y a peu de temps, Hammett va droit au but et fait progresser le lecteur comme si rien d'autre n'importait, alors que l'auteur du Grand Sommeil a tendance à s'étendre. Chandler est un touriste qui s'arrête plusieurs fois en chemin pour contempler et prendre des photos. Hammett, lui, préfère arriver à destination en mettant de la musique dans le tapis.

Je ne veux pas me la jouer trop référence, mais je ne crois pas qu'on puisse se dire amateur de polars sans avoir lu ce livre.
Non Spade n'est pas un salaud .... 5 étoiles

L'histoire par elle-même me fait penser à une aventure des pieds nickelés.

Une statuette de faucon en or qui a circulé de mains en mains depuis des siècles et qu'un groupe d'aventuriers (et aventurière) hétéroclites, maladroits et caricaturaux cherche à s'approprier.

Le talent d'Hammett est d'avoir fait de cette aventure improbable une histoire qui tient la route.

Tout d'abord il noie le lecteur dans le flot de mensonges ininterrompus de la cliente et des interlocuteurs de Spade.
Spade devra faire le tri entre le vrai et le faux.

Et puis il y a la personnalité de Spade.
Contrairement à Grass je ne pense pas que Spade soit un "beau salaud".
Hammet ne l'a pas "conçu" comme cela.
Spade est au contraire scrupuleusement honnête.
Surtout avec lui-même et ce qu'il représente - c'est à dire sa fonction de détective.

Il n'y aura aucun apitoiement pour de la part de Spade pour les autres.
Les autres justement il en a une vision très noire. Sauf de quelques-uns qui gravitent très près autour de lui, et qu'il a choisis, comme Effie et un peu plus loin Iva.
Restent donc les autres, les flics qu'il subit et qu'il utilise et puis ses clients. Il n'a aucune confiance en eux ce sont tous des menteurs, de gros menteurs Spade le sait et les traite comme ils le méritent, c'est à dire avec violence parfois, avec ruse d'autres fois, en maniant mensonge et intimidation. Il n'a aucun respect pour eux.
A la fin du livre il ira même jusqu’à rendre les 1000 $ qu'il aura soutiré à l'un des protagonistes moins pour que la vérité éclate que par respect de sa probité de détective.
Les toutes dernières lignes laissent entrevoir un semblant de sensibilité chez Spade.

Canow - - 68 ans - 30 août 2017


Un bon polar 6 étoiles

Des personnages forts, une atmosphère de "bons vieux polars" , un style vif, sans chichis, sont les caractéristiques principales de ce bon roman policier.
Ecrit il y'a tout de même 80 ans ce roman noir n'a pas pris une ride. Les dialogues sont vraiment percutants, le personnage central, sam Spade, détective privé de son état, charismatique, macho, pas contre un peu de castagne nous embarque avec lui dans un San Francisco des années 20.
Bref on ne s'ennuie pas.
Un pionnier du genre, à lire pour les amoureux de polars.

Sundernono - Nice - 41 ans - 31 mai 2013


Attention: un vrai tournant dans le genre 10 étoiles

Gallimard réédite les chefs d'oeuvre de Dashiell Hammett dans une nouvelle traduction (Bondil et Beunat) et a regroupé les cinq principaux dans un gros volume Quarto dont je me sers pour cette critique.
Dans ce volume, le texte de présentation de Jacques Cabau éclaire de belle manière l'importance de l'innovation apportée par Hammett dans le genre. Au delà du roman policier 'déductif' inauguré par les anglais (Conan Doyle et autres) et Poe, il introduit la dimension noire qui rejoint la Grèce d'Oedipe et donc la capacité de cette littérature à atteindre la dimension tragique. Le déchaînement de passions, de folies, d'amour et de meurtres que contient le Faucon Maltais en est une si précieuse illustration que trois adaptations cinématographiques en ont été faites, la dernière étant la plus célèbre avec l'inoubliable Bogart. Hammett a donné au roman policier cette dimension particulière qui en fait le lieu d'une littérature aussi éclairante sur la société et sur la psychologie des êtres que tout autre. En outre les qualités proprement littéraires de Hammett n'ont rien à envier à bien des Prix Nobel et apportent un immense plaisir de lecture. Je ne comprends toujours pas pourquoi les émissions littéraires traitent le roman policier, quand il est dans cette veine-ci, avec un certain mépris, une fois par an et du bout des lèvres. Il m'en apprend plus sur mes contemporains que bien des romans à succès.

Falgo - Lentilly - 85 ans - 29 avril 2013


Monument noir 10 étoiles

San Francisco, cabinet de détectives privés Spade and Archer.
Effie Perine, l’assistante de Sam Spade, lui annonce la visite de Miss Wonderly, une nouvelle cliente, superbe femme aux yeux bleus. Celle-ci souhaite que l’on retrouve sa jeune sœur qui s’est enfuie avec un certain Floyd Thursby.
Le soir même, l’associé de Sam, Miles Archer prend Thursby en filature. Mais, en pleine nuit, ils sont assassinés tous les deux. Sam, soupçonné par la police, doit donc retrouver Miss Wonderly…
Ce roman mythique date de 1930 et a été porté à l’écran en 1941 par John Huston, avec Humphrey Bogart. Il est l’archétype du roman noir, nouveau style policier dont Dashiell Hammet est l’un des inventeurs.
Ancien détective de l’agence Pinkerton, il décrit dans ces récits les milieux sulfureux et corrompus qu’il a alors côtoyés. Après avoir connu le succès et Hollywood, Hammet s’arrêtera d’écrire dès 1934 avant de sombrer dans l’alcoolisme. Sa vision sombre, sans compromis de l’Amérique, et ses opinions politiques progressistes lui coûteront la prison pendant le Maccarthysme.
Les personnages sont des références du genre. Sam Spade est un dur à cuire (hard boiled), macho, raciste, cynique et fascinant. Brigid O’Shaughnessy, alias Miss Wonderly, est une femme fatale, belle, immorale.
D’une écriture vive, très descriptive, avec un rythme intense, le « Faucon maltais » est un monument incontournable à visiter par tout amateur de polar.

Poignant - Poitiers - 58 ans - 8 janvier 2012


Dur à cuire ! 6 étoiles

Avis aux lecteurs de romans policiers, vous ne pouvez pas passer à côté de l'indispensable Sam Spade, détective privé, dur à cuire.

Avis aux bibliothécaires, vous ne pouvez pas ne pas avoir "Le faucon de malte", première grande enquête policière écrite en 1930.

Avis aux vendeurs du rayon polars, quelle que soit l'enseigne, vous ne devez jamais oublier Mr. Dashiell Hammett précurseur du polar et pionnier de la fameuse Hard Boiled School.

Un nouveau genre de livre est né (certes dans les années 20), a donné ses lettres de noblesse grâce à la qualité de l'écriture, la densité de ses personnages et la profondeur de l'histoire.

Femmes fatales, bandits retors, enquête dangereuse doublé de fausses énigmes font de ce roman noir le classique incontournable.

L'écriture est directe, punchy, dialogues cyniques et ponctués, les chapitres bruts, vision pleine d'amertume en somme ce beau volatile se lit aussi vite que de voir le film de H. Hawks. avec H. Bogart.

Au final, le vice, la corruption, l'argent, les femmes, l'amour, l'oiseau et le privé ne font pas forcement bon ménage mais se concluent par un choix triomphant.

Spade détective privé pour la vie !

Pakstones - saubens - 58 ans - 16 juin 2011


Sensationnel 10 étoiles

Indéniablement un des sommets du roman noir avec "Le Grand Sommeil" et "The Long Good-Bye" de Chandler. A lire absolument ! Le film de Huston est également à voir à tout prix.

Bookivore - MENUCOURT - 42 ans - 5 octobre 2010


Bien rigolé 7 étoiles

Le prédécesseur du roman noir, LE classique du genre. C’est un de mes premiers et je n’ai pas été déçue. Le suspense est bien mené, je ne me suis pas ennuyée. C’est peut-être trop caricaturé, mais ça a été une vraie partie de rigolade. J’aime le nom du détective, Sam Spade, ça en jette, on peut même imaginer la prononciation avec une voix rauque causée par la cigarette. C’est un roman que j’ai trouvé très visuel, à la façon d’un film.

Nance - - - ans - 6 juillet 2008


La vie tumultueuse 7 étoiles

Aaaah Hammett, moins intéressant que Chandler, oui, mais quel écrivain, quel alchimiste de personnages tous plus louches et peu dignes de confiance les uns que les autres.

Les aventures de Sam Spade ici le mènent a servir une cliente du nom de Brigid O'Shaughnessy, une intrigante femme fatale Irlandaise, qui fera tout pour essayer de mettre le privé sous son aile.

C'est cependant dans le refus de s'assujettir que Spade découvrira un univers aliéné, à qui il devra résister de toute sa volonté.

C'est un curieux constat de volonté et subjectivité que Hammett nous donne dans les années de l'onde de choc de Freud et plus loin de Nietzsche.

Un livre étonnant, fort, qui vous tiendra bien scotché à votre siège.

FightingIntellectual - Montréal - 42 ans - 1 août 2007