Le portrait
de Iain Pears, Georges-Michel Sarotte (Traduction)

critiqué par Nothingman, le 21 novembre 2006
(Marche-en- Famenne - 44 ans)


La note:  étoiles
La critique du critique
Historien et spécialiste de l'art pictural des XVIIe et XVIIIe siècle, Iain Pears remet encore l'art à l'honneur avec ce roman. On lui devait déjà "L'affaire Raphaël ou Bernini ou le comité Tiziano". Il récidive ici en entrant bien plus loin dans la psychologie de ses personnages, au travers d'un monologue ininterrompu du portraitiste Henry Morris MacAlpine. Tout le long de ce roman, il s'adresse à son ancien ami William Nasmyth, éminent critique d'art, qui fait et défait les réputations dans le Londres mondain. Ce dernier vient le quérir pour réaliser son portrait sur l'île de Houat, où le peintre s'est retiré, en quasi ermite, fatigué de la vie urbaine.
Au fur et à mesure qu'il lâche les coups de pinceau sur la toile, le peintre raconte l'historique de cette amitié. Son admiration transie pour le critique tout d'abord qui le fera passer de peintre médiocre à portraitiste renommé. Mais au fil et à mesure de cette histoire se tisse quelque chose de plus inavouable, une inimitié croissante entre ces deux êtres que tout a fini par opposer. Un terrible secret existe entre eux …
IAIN Pears se livre ici à un véritable exercice de style à travers ce monologue que personnellement j'ai trouvé très (trop) long. Les explications d'exégète sur l'art de l'époque font que le roman est parfois un peu indigeste. On sent également la critique des critiques, qui d'une phrase assassine, peuvent détruire une carrière ou des rêves bien ancrés. Reste que la peinture pointilliste qu'il dresse de la psychologie de ses personnages est, elle, très réussie.
le portrait, miroir de l'âme 7 étoiles

Henry MacAlpine est portraitiste et William Nasmyth critique d’art. Ce dernier pose pour Henry.
Les romans d’Iain Pears donnent dans le genre policier ou historique. Les peintres de la Renaissance l’intéressent plus particulièrement mais ici, ce sont les milieux artistiques à Londres au début du XXème siècle qui constituent la trame de ce roman historique.
Henry MacAlpine reçoit William Nasmyth dans son gîte sur l’île d’Houat au large de Quiberon. C’est là que le peintre se réfugie depuis quatre ans, loin des milieux londoniens. Il les a quittés alors qu’il y jouissait d’une aura intéressante grâce à William Nasmyth qui avait découvert ce jeune Ecossais au talent prometteur. Ce retour en arrière permet au lecteur de faire la connaissance d’Evelyn, une jeune peintre non dénuée de talent et au tempérament indépendant. Au cours du roman, ces amitiés se métamorphosent en prise de distance, jalousie, haine.
L’auteur fait bien ressortir l’influence prépondérante des critiques d’art qui font ou défont les réputations où le talent n’est pas toujours au premier rang.
L’art du portrait est particulier, il permet de faire transparaître l’âme du modèle, tellement mieux qu’une photographie.
Ce roman est d’un style tout particulier : Henry MacAlpine, narrateur, s’adresse tout au long du livre à William Nasmyth sans que celui-ci ne réponde. Une prouesse. De fréquents flash-backs titillent l’intérêt du lecteur.

Ddh - Mouscron - 83 ans - 29 septembre 2013


original 9 étoiles

Tout d'abord déroutée par le style d'écriture (je n'avais jamais lu de monologue), j'ai adoré ce livre très original qui restera comme l'un des meilleurs livres que j'ai pu lire en 2007 (après l'élégance du hérisson et Irlande ... )

A découvrir ...

Eilathan - - 55 ans - 25 janvier 2008


Trop long? Trop bon oui! 9 étoiles

Désolé Nothigman, autant j'étais d'accord pour "Le cercle et la Croix" autant là, je prends la défense de l'auteur.

Personellement j'ai adoré ce style d'écriture. Ce monologue d'un homme blessé et meutri, cette histoire d'amitié trahie qui finit d'une manière... mais chuuuuuuut, lisez-le et faites vous votre propre opinion sur le sujet!

Iain Pears signe ici ce qui me semble être un excellent livre, qui sort de l'ordinaire.
Si vous êtes un habitué de Pears, c'est clair qu'on sort de son style habituel, ne vous attendez pas à retouver des éléments qui ont fait son succès.
C'est nouveau de sa part, inattendu, surprenant même.

Mais pour moi, pas de doute, c'est excellent!

Olivier1180 - Bruxelles - 53 ans - 29 octobre 2007