Nouvelles américaines
de Vladimir Volkoff

critiqué par Sahkti, le 12 novembre 2006
(Genève - 50 ans)


La note:  étoiles
On dirait le Sud...
A la fin de ce recueil de dix nouvelles, Vladimir Volkoff explique à quel point il lui a été difficile d'écrire sur les Etats-Unis et en particulier sur le Sud. Non seulement à cause des trop nombreux clichés véhiculés à ce sujet (l'Amérique, c'est New-York, la Californie et puis, peut-être Scarlett O'Hara, ça réduit...), mais aussi parce qu'il ne ressentait pas de véritable appropriation du territoire et de ses habitants. C'est en France qu'il a conquis le sentiment d'être Russe et c'est aux Etats-Unis, qu'il s'est découvert Français. Il fallait donc essayer, d'une manière ou d'une autre, de se glisser dans la peau d'un Américain, du Sud de préférence. Ce que Volkoff a tenté à travers ces textes courts qui évoquent des personnages comme Monsieur et Madame tout le monde, des situations de la vie de tous les jours, avec toutefois et chaque fois, un élement qui fait toute la différence. L'attachement à une terre passe avant tout par ceux qui l'occupent et s'en occupent.
Pour un essai (sur le Sud américain mais aussi dans la nouvelle, Volkoff étant un habitué des formats plus longs), l'auteur s'en sort bien, même si il lui manque le charisme ou la symbiose territoriale d'un Jim Harrison, par exemple. Les récits tombent parfois à plat et Volkoff ne va pas tout le temps au fond des choses, ce qui laisse un sentiment d'inachevé. Cela ne l'empêche cependant pas de dresser de beaux portraits et d'offrir sa vision du Sud, une vision teintée de nostalgie et de fureur.