Le Dernier Jour d'un condamné
de Victor Hugo

critiqué par Jules, le 25 juillet 2001
(Bruxelles - 80 ans)


La note:  étoiles
Un grand débat toujours d'actualité !
Ce livre a déclenché un véritable chambard à sa sortie ! Les gens étaient scandalisés que l'on pouvait écrire sur un tel sujet ! Quelle faute de goût !.
D'ailleurs, Victor Hugo se moque d’eux dans l'introduction de son livre en faisant parler quelques personnages réunis dans un salon. Il y a là un poète, qui ne se veut surtout pas « romantique », un philosophe, quelques hommes et femmes… Tous critiquent tant qu'ils peuvent ce qu'il a écrit !… Comment ?. Défendre des assassins ?. Lutter contre la peine de mort ?. Où va la société !. Mais d'un romantique, d’un certain Hugo, tout est possible !.
Le condamné n’a pas de nom et c’est lui qui raconte son histoire. On est de suite dans le sujet ! Il n'a plus qu'une seule pensée : « condamné à mort ! » Cette pensée ne le quitte plus : « Elle se glisse sous toutes les formes où mon esprit voudrait la fuir, se mêle comme un refrain horrible à toutes les paroles qu'on m’adresse, se colle avec moi aux grilles de mon cachot ; m'obsède éveillé, épie mon sommeil convulsif, et reparaît dans mes rêves sous la forme d’un couteau. »
Cinq semaines plus tôt, se tenait son procès. Il n’y avait pas été plus attentif que cela, mais avait quand-même sursauté quand son avocat avait plaidé pour le bagne et contre « la mort » Il n’était pas d’accord ! Le bagne à vie lui semblait la pire peine possible !… En une scène terrible, Hugo nous décrit, d’un style puissant et vif, les préparatifs de départ d’un groupe de condamnés au bagne. Et notre condamné à mort y assiste. Une seconde fois il se dira qu’il vaut mieux la mort que cela !. Mais ce sera la dernière fois !…
Il est au Fort de Bicêtre et sa cellule est réservée aux condamnés à mort. Il en parcourt les murs et y lit, gravés, les noms d’assassins dont il a entendu parler : un parricide, un infanticide, un politique, un qui a seulement tenté de tuer sa femme. Tous exécutés !… Comme Meursault, dans « L'Etranger », il se dira, par moment, qu’après tout, il ne s’agit que de mourir un peu plus tôt que d'autres et que la ville est pleine de gens qui mourront avant lui, sans pour autant avoir été condamné.
Mais ces pensées sont brèves, assaillis qu’il est constamment par l'idée de sa mort, par la façon qu’il aura de mourir. Il ne peut s’empêcher de penser que sa mort sera un assassinat et non une juste punition. Il tentera de trouver le secours dans la religion, mais n'arrivera pas à parler au prêtre, tant celui-ci ne peut se mettre à sa place et ne lui débite que des banalités qui n’arrivent pas à forcer son écoute, à lui faire accepter ce qu'on va lui faire.
Il reconnaît son crime, s’en repend vraiment, mais nous ne le connaîtrons jamais. C’était voulu par Hugo qui entendait avant tout faire un plaidoyer contre la peine de mort en elle-même, quel que soit le crime accompli. Il ne voulait pas que ses lecteurs puissent croire qu’il défendait un seul type de condamné, qu’ils puissent trouver que ce type de crime là ne méritait pas cette mort là. Pour Hugo, c'est clair ! Aucun crime ne mérite une telle peine !.
Les pensées du condamné évolueront avec le temps, mais l’heure approchant, il rassemblera tout son courage, sans pour autant arriver à ne pas se révolter et se convaincre qu'une grâce lui arrivera en dernière seconde…
Peut-on s’y préparer ?. « Trois heures sonnaient, on est venu m’avertir qu'il était temps. J'ai tremblé, comme si j’eusse pensé à autre chose depuis six heures, depuis six semaines, depuis six mois. Cela m’a fait l'effet de quelque chose d’inattendu. »
Le style d'Hugo est très réaliste mais on y sent aussi l'homme convaincu par sa cause et qui se bat pour tenter de la faire triompher. On se doute qu’il lui a fallu du courage pour écrire ce livre qui allait tout à fait à contre-courant des opinions de son époque.

Les minutes d'un assassinat 7 étoiles

Dans ce livre écrit dans le dessein de servir l'abolition de la peine de mort, Victor Hugo n'emploie pas de rhétorique savante, d'argumentation construite, ne se base pas sur des événements réels et circonstanciés. Il se place dans la peau d'un condamné dont on ne connait pas grand chose, précipité dans des jeux du cirque modernes et dont l'exécution semble réduite par la chaîne judiciaire, du procureur au bourreau, à une simple tâche à mener à bien.

Hugo veut replacer l'humain au cœur du débat et présente ici la psychologie du condamné les heures précédant sa mort. C'est fort et glaçant.

Elko - Niort - 48 ans - 29 octobre 2021


Troublant 8 étoiles

Hugo décrit froidement, sans parti pris, sans jugement, ce que ressent ce condamné à mort dans les jours précédant son exécution.
Le livre est solidement appuyé sur un énorme travail journalistique effectué par l'auteur.
Impossible de terminer ce livre sans se questionner sur la nécessité et la cruauté de la peine de mort.
Un livre que tout le monde devrait avoir lu avant d'émettre une opinion sur le sujet.

Pierraf - Paimpol - 67 ans - 23 août 2020


Une référence 8 étoiles

Impressionnant et bref récit où Victor Hugo se glisse dans la peau et surtout dans la tête d’un condamné à mort (pour un crime dont on ne saura rien).
Je n’ose pas employer le qualificatif de réaliste, n’ayant aucun moyen d’approcher ce que peut être la réalité des pensées d’un homme qui se sait condamné depuis des semaines et à qui il ne reste plus que quelques jours à vivre. Mais ses affres, ses débats et souffrances intérieures sont tellement plausibles, paraissent tellement justes psychologiquement, que le lecteur est happé par cet état de tension croissante et accompagne les phases d’abattement, d’espoir, de résignation. Les dialogues avec « ceux qui restent » alternent entre commisération, mépris et surréalisme, et culminent lors de l’entrevue pathétique avec sa petite fille qui ne le reconnait pas.
Le rythme du récit est remarquable, du fort de Bicêtre (pendant quelques dizaines de jours), à la Conciergerie (quelques dizaines d’heures) à la place de Grève (quelques dizaines de minutes).

Romur - Viroflay - 51 ans - 2 janvier 2016


Les dernier jour d'un condamné 8 étoiles

Avec ce livre, Victor Hugo prend position contre le peine de mort. Il exprime les sentiments d'un condamné à mort du jour du verdict jusqu'à quelques minutes avant de se faire guillotiner. Étant moi même contre la peine de mort, j'ai vraiment apprécié ce livre. Il y a un préface où l'auteur exprime clairement sa position en argumentant. Je ne sais pas si la nouvelle de Jean-Paul Sartre, Le Mur, a été influencée par ce livre mais l'idée générale des deux est la même à l'exception qu'ici, le prisonnier est seul. C'est un très bon livre de Victor Hugo.

Exarkun1979 - Montréal - 45 ans - 21 novembre 2012


Texte engagé 10 étoiles

Au-delà du reste, le Dernier Jour d’un Condamné est surtout une œuvre dotée d’un engagement incommensurable comme j’en ai rarement lu.
La peine capitale… Elle est abolie, certes, mais le manque de compatissance est toujours présent. Victor Hugo s’est mis à la place du condamné, il a vécu sa souffrance morale durant toute l’écriture du livre, et ça, bien peu sont capables de cette qualité ou même de la comprendre (comme l’atteste la préface de l’époque écrite sous forme de pièce de théâtre dans laquelle beaucoup de monde peste contre la réalité, la brutalité, les sensations qui sont mises en avant dans l’œuvre). Toute la force du livre est due à l’engagement de l’auteur. Je garderais surtout en tête le passage (le plus marquant d’après moi) où le Condamné voit pour la dernière fois sa petite fille, un moment d’une émotion indescriptible et troublante.
Troublant. L’utilisation de la première personne du singulier nous efforce à nous mettre à la place du Condamné comme l’a fait l’auteur. Le lecteur rajoute ainsi automatiquement une proportion inhabituelle de gravité à sa lecture qui va le laisser à réfléchir. Quand le livre s’est clos aussi brutalement que tombe le couteau d’une guillotine, je suis bien resté sans voix à cogiter toute la nuit. Très fort.
Une œuvre très forte pour l’époque.
Une œuvre très forte pour le monde contemporain.

Je n’ai rien d’autre à ajouter.

Benson01 - - 28 ans - 25 juin 2012


Un témoignage marquant 8 étoiles

C'est un livre intéressant pour en apprendre sur la peine de mort et tout ce qu'elle comporte outre l'exécution. Je ne regrette pas d'avoir dû le lire en 5ème secondaire. L'impression que m'a fait ce livre a été vive, car le lecteur entrevoit la peine de mort à travers les pensées d'une personne s'apprêtant à la subir. Ce qu'elle ressent, ce n'est certainement pas une délivrance face au fardeau de la vie, mais bien la solitude extrême, l'angoisse de l'avenir de ses enfants et bien au-delà. À lire pour comprendre la réalité des prisonniers innocents.

Mariefleur26 - Paris - 30 ans - 16 mai 2012


A faire lire aux idots en faveur de la peine capitale 9 étoiles

Contrairement à ce qui a été dit, ce débat n'est plus d'actualité.
Administrer étatiquement la mort est une barbarie ignorante de la nature profonde de ce qu'est l'être humain. Comment peut-on être **** au point de vouloir la remettre au goût du jour avec le cynisme de dire : "les prisons ça coûte cher et en plus ils ont canal +" !

Kreuvar - - 41 ans - 2 mai 2012


Epatée 8 étoiles

Pour parfaire ma culture générale, je me suis acheté plusieurs ouvrages de grands auteurs, dont celui-ci. Et j'ai été étonnée de la facilité de lecture!!! Bon OK il y a quelques passages pas très simples avec le langage de prison, mais en somme il se lit et comprend très bien.
J'aime beaucoup la manière dont il est écrit, en faisant abstraction de la vie du personnage, en ne pensant qu'au présent (et au futur puisqu'il sera très court!).
Livre très prenant et tranchant (sans jeu de mot :p), je le conseille à tous, que ce soit pour les études ou pour le plaisir.

Loranne - - 36 ans - 6 juin 2011


A couper le souffle (c'est le cas de le dire) 10 étoiles

Un homme ordinaire, encore jeune, est condamné à mort. L’exécution est pour bientôt. Que faire pour conjurer l’angoisse de l’attente ? L’homme anonyme décide de tenir un journal. Que raconte-t-il ? Les souffrances quotidiennes des prisonniers (ferrage des forçats), les circonstances de son procès, les souvenirs de sa vie passée, heureuse, et surtout la terreur à mesure que le temps le rapproche de l’échafaud avec des cauchemars, des hallucinations… L’espoir fou aussi, pour ne pas sombrer, l’espoir jusqu’au bout d’une grâce royale qui ne viendra pas… Et enfin, la cruauté : sa fille Marie, venue lui rendre visite, ne le reconnait pas. Le récit s’arrête : Place de Grève, le bourreau le décapite.

On ne sait pas vraiment quel crime a commis cet homme. Peu importe : Hugo nous fait comprendre que l’on aurait pu être à sa place. C’est ce qui fait la force de ce livre bouleversant, où pas un mot n’est de trop, sur l'absurdité et la barbarie de toute peine de mort.

Nowhereboy - Rennes - 45 ans - 30 mars 2011


Marquant! 9 étoiles

On sort marqué de ce livre. Ce récit d'un homme qui sait qu'il n'a plus que quelques jours à vivre est poignant.

L'écriture est superbe comme d'habitude chez Victor Hugo et les faits rapportés par le narrateur sont vraiment touchants. Le moment qui m'a le plus émue est certainement quand la petite fille du condamné vient le voir quelques heures avant sa mort. C'est bouleversant.

A découvrir sans hésiter.

(Livre découvert par audiobook)

Lalie2548 - - 39 ans - 23 janvier 2011


Quelques critiques 7 étoiles

Un homme couche sur papier ses doutes, ses dernières angoisses et sa condition de vie de prisonnier condamné à mort.

« N’y aurait-il pas dans ce procès-verbal de la pensée agonisante, dans cette progression toujours croissante de douleurs, dans cette espèce d’autopsie intellectuelle d’un condamné, plus d’une leçon pour ceux qui condamnent ? »

Plaidoyer contre la peine de mort et pour une plus grande humanité dans les façons de faire du milieu carcéral ? Moi-même je suis contre la peine capitale et pour des conditions raisonnables des détenus, mais je dois dire que le réquisitoire de Victor Hugo me convainc qu’à moitié.

Si j’accepte (bien que difficilement) que l’auteur reste muet quant aux circonstances du meurtre du protagoniste, pour donner au livre un côté universel, je ne peux m’empêcher de me demander si son plaidoyer tiendrait autant si le condamné du titre aurait été un violeur ou tueur en série d’enfants, comme le personnage de « Papavoine, l’horrible fou qui tuait les enfants à coups de couteau sur la tête » ? Est-ce qu’on pleurerait sur son sort et se dirait que la justice est trop dure ?

Est-ce que je m’identifie au narrateur pour autant ? Non. Le fait justement de ne pas parler de son crime me le rendait moins palpable, son manque de remords, qu’il « souhaite » à sa femme et sa mère de mourir pour ne pas vivre dans la désolation, se victimise, beaucoup de moi, moi, moi, moi, dénie ses responsabilités et les conséquences de ses actes (quand il veut qu’on le gracie), dénonce mais n’apporte aucune solution alternative, cherche plus à nous faire pleurer sur son sort que donner des arguments... disons que ça ne me rendait pas vraiment empathique au personnage, oui c’est touchant et même si c’est parfois compréhensible étant donné les circonstances, souvent je trouvais qu’on desservait le plaidoyer.

Mais l’écriture est là, c’est sûr, c’est du Victor Hugo, elle est sublime et toute pleine de qualités. Ça reste un récit que j’ai trouvé intéressant à lire, un grand livre assurément, beau, avec plusieurs moments forts et j’imagine que ça devait être encore plus puissant à l’époque (bien que plusieurs membres du site le trouvent encore très actuel), mais bon, comme je le dis, je ne suis qu’à demi convaincue.

Nance - - - ans - 14 janvier 2011


Tempête sous le crâne d'un condamné 9 étoiles

Monologue intérieur d'un condamné à mort anonyme vingt-quatre heures avant son exécution... Souvenirs, angoisses, réflexions, souffrances... Un récit poignant et un réquisitoire toujours d'actualité...

Chameau - - 44 ans - 31 décembre 2010


A interpréter 7 étoiles

Du Victor Hugo, certes, mais qu'il faut interpréter et ne pas aligner à un degré de certitude formelle. Ce que Hugo écrit ici, c'est une séries de pensées complexes et légitimes qui habitent le condamné.
Un plaidoyer efficace, qui cependant n'assure pas les arguments nécessaires pour contrer le fait de la peine de mort, toujours d'actualité dans de nombreux pays du monde ...

Laenan - - 32 ans - 19 septembre 2010


"Les hommes sont tous condamnés à mort avec des sursis indéfinis." 9 étoiles

C'est le premier livre, parmi toutes mes lectures, qui m'arracha une larme...
Rien de plus poignant que de lire un livre où chaque phrase, rigoureusement construite, nous mène, à travers un homme que l'on aurait pu être, pas à pas au bourreau...

Le Cerveau-Lent - - 31 ans - 19 juin 2010


Ouvrons le débat ! 9 étoiles

un ouvrage majeur pour débattre autour le la peine de mort .
Débat qui reste d'actualité et partage les hommes .
Ce roman - superbement écrit - nous fait réfléchir sur la peine de mort.
Oeuvre majeure !

Frunny - PARIS - 59 ans - 30 avril 2010


Un livre fondamental 10 étoiles

J'aime vraiment profondément le livre de Hugo pour sa force, son humanisme et son intelligence. Un autre auteur, Clément Hadès, a écrit un livre qui vient éclairer d'un jour totalement nouveau cette difficile question de la peine de mort.

Attila - - 63 ans - 17 août 2009


Magnifique 10 étoiles

Trop court (100 pages de texte !), mais fondamental. Un récit dur, puissant, engagé. Un des meilleurs de Hugo.

Bookivore - MENUCOURT - 42 ans - 5 mars 2009


EPATANT et plein d'humanité 10 étoiles

Ce livre n'est pas très conséquent en pages mais il est splendide. En effet le thème est traité de façon magnifique et exemplaire. Nous sommes obligés d'adhérer au point de vue de Hugo. Dans la collection livre de poche nous avons en plus une préface très bien écrite signée Robert Badinter. Cela souligne que le problème de l'abolition de la peine de mort est encore d'actualité. Enfin, le style est simple et facile d'accès. L'auteur désirait vraiment être compris de toutes les couches sociales de l'époque. Bref en deux mots MAGNIFIQUE et TOUCHANT.

Pounette - - 48 ans - 4 mars 2009


Bon ! 8 étoiles

J'ai lu de notre feu V. Hugo national "Les Misérables", "Notre-Dame de Paris" et récemment "Quatre-vingt treize"...
Évidemment, ce "récit" d'un condamné à mort apparaît comme une œuvre "à part" dans ce qui, pour moi, représentait le roman Hugolien jusqu'à présent.
Je dois dire que, si je n'ai guère été profondément bouleversé à la lecture de chacun des brefs chapitres (pas autant que je ne l'ai été, par exemple, à la découverte du magnifique "Quatrevingt-Treize"), certains passages demeurent touchants, voire plus...mais...
Ce "mais", qui est le mien, je ne sais trop comment l'argumenter, le justifier...Peut-être par l'utilisation trop préméditée de certains procédés littéraires, comme la référence à son amour pour sa fille, le fait que sa femme le fasse passer pour mort...
Je sais, c'est une argumentation difficile à soutenir, mais tel est ce que j'ai ressenti (en plus de quelques sillons de larmes, il me faut l'avouer) à la fermeture de cette (néanmoins) très belle œuvre.
Dans le registre "romantique", je me rappelle avoir été plus touché par l' "Atala" de Chateaubriand ou par (encore, mais quel chef d'œuvre) "Quatrevingt-Treize" d'Hugo.

Post-Scriptum : Malgré ces quelques objections, je tiens à mettre un 4/5... car les souffrances et doléances de ce malheureux condamné sont condensées, finalement, en peu de pages bien remplies.

Nicolas D. - Lille - 42 ans - 2 janvier 2009


superbe et poignante histoire 9 étoiles

Ce roman est très moderne par sa facture : écrit à la première personne et au présent: Victor Hugo nous fait partager les états d'âme du condamné à mort, ses angoisses devant la mort et renvoie à des réflexions qui montrent l'atrocité de la barbarie de l'exécution.
C'est un texte de combat pour l'abolition de la peine de mort : l'auteur a été frappé dans son enfance par des images fortes et violentes de la guillotine , du ferraillement des forçats qu'on conduisait au bagne!!
C'est absolument poignant car on vit vraiment ses dernières heures avec l'angoisse qu'il a de ne pas savoir si sa demande de grâce sera acceptée ou pas.
J'ai beaucoup aimé les pages pleines d'émotion de sa rencontre avec sa fille en prison qui ne le reconnait plus... et aussi sa préface ironique " une comédie à propos d'une tragédie" mettant en scène des personnages reprenant les critiques et arguments de ses détracteurs de l'époque.
Ce roman est d'une grande humanité et d'une belle écriture.

Francesco - Bruxelles - 79 ans - 15 novembre 2008


Oui mais non. 5 étoiles

J'ai étudié ce livre en classe et j'ai fais une expression écrite où je devais me mettre dans la peau de Victor Hugo pour expliquer à mon éditeur pourquoi il manquait le récit de la vie du condamné.

Pour ce qui est de l'idée directrice je suis en accord avec l'auteur mais pour la forme je dois dire que je l'ai trouvé assez ennuyeuse.
Pour ce qui est de l'introduction justificative de V.Hugo, elle est en accord avec son courant romantique mais m'est apparue des plus ennuyantes (malgré les bonnes idées) et certains propos sur Dieu peut-être un peu trop exagéré.
Le récit du journal ne m'as rien évoqué comme sentiment car dès le début on connaissais la fin (j'ai pu argumenter en classe sur des passages du livre sans les avoirs lu...) et je trouve celà dommage mais il est est vrai que sur ce thème il était difficile de ne pas être prévisible.
Par contre je n'ai pas lu Claude Gueux, le livre en lui même ne m'emballant pas je n'ai pas eu le courage de le lire entier donc je ne me prononcerais pas pour cette partie.


Donc oui à lire pour sa culture et pour la thèse défendue mais sinon sans coup de coeur.

Lait-Ah - - 32 ans - 17 juillet 2008


du très bon Hugo 8 étoiles

bon, classique au premier abord c'est pas ma tasse de thé
puis l'argumentaire de Hugo sur la peine de mort se met en place et là on apprécie le livre
à lire même si on est pour la peine de mort

Calimero champenois - - 41 ans - 10 juillet 2008


"Quel crime je fais commettre à la société!" 10 étoiles

Peut-être la phrase la plus bouleversante du livre? Victor Hugo est un visionnaire, un génie, un homme généreux, qui réussit à nous bouleverser de fond en comble avec ce magnifique ouvrage. Il aurait pu raconter le calvaire d'un innocent injustement condamné, mais il a choisi de raconter celui d'un coupable, et son livre n'en a que plus de force. On se sent glacé par l'horreur tout au long de cette agonie de six semaines, on ne peut pas ne pas ressentir une profonde compassion pour cet homme qui vit ses derniers instants. On s'identifie à lui, on souffre de la visite de sa fille chérie à qui il a été arraché il y a un an et qui ne le reconnait pas. Après cette scène atroce, il écrit qu'il est prêt, qu'on vient de lui couper la dernière fibre de son coeur.

Hugo vomit la peine de mort, par tous ses pores, il ne se pose même pas la question de savoir si c'est une utopie. La société n'a pas le droit de traiter même le pire des criminels de cette manière, la peine de mort est un crime abominable, et il ne se gêne pas pour le dire, avec le courage qu'il fallait à une époque où les exécutions étaient un spectacle public extrêmement prisé par la foule.

Du génie à l'état pur, une oeuvre de visionnaire, à lire absolument.

Le rat des champs - - 74 ans - 18 janvier 2008


Un choc 10 étoiles

Court, dense, vif comme un coup de poing, "Le dernier jour d'un condamné" retentit comme un cri d'alarme percutant et extrêmement bouleversant.
On ne termine pas sa lecture indemne, tant l'ouvrage est intelligemment structuré et pertinemment écrit. La pluma magistrale d'un jeune Victor Hugo dont le style n'est pas encore trop pondéré met en scène un personnage à portée universelle, capable d'incarner tous les condamnés à mort (comme le dit Murielle Szac dans une préface).
Novatrice sur tous les plans ainsi que sur le plan littéraire (c'est le premier monologue intérieur de la littérature), cette oeuvre aux échos tragiques et quasiment parfaite semble, hélas, encore terriblement d'actualité. Indispensable.

Matthias1992 - - 32 ans - 24 novembre 2007


Respect 9 étoiles

Choisir de ne pas raconter l'histoire de ce condamné est une très très bonne idée. A l'époque, les gens souhaitaient connaître le passé de cet assassin, surement parce qu'ils voulaient voir en ce livre plus un roman qu'un véritable réquisitoire contre la peine de mort. Je ne dis pas que les gens de l'époque étaient bêtes au point de ne rien comprendre, je pense juste que le seul but de ce livre, comme le dit si bien Lolo2000, était de faire avancer les choses et de réveiller les consciences, pas de raconter l'histoire d'un assassin ou d'un voleur de poules. La note comme quoi "l'éditeur a perdu les feuillets" où le condamné raconte sa vie est géniale!

L'édition Folio donne quelques éléments annexes qui sont très intéressants : une lettre de Hugo, les critiques de l'époque, etc, montrent bien le contexte de l'époque.

Quant au récit en lui-même, je le trouve poignant et très humain. Hugo n'est pas tombé dans le cliché de l'assassin sans remords qui affronte sa mort prochaine presque héroïquement. L'homme qu'il décrit ressent de la tritesse, de la colère, du regret, de la peur!!

Hugo est décidément un des plus grands écrivains français.

Mane - Bordeaux - 37 ans - 26 mars 2007


Polémique et moderne 10 étoiles

J'ai acheté l'édition de poche comportant donc "le journal d'un condamné", "Claude Gueux" et "L'affaire Tapner" et introduit par une superbe préface de Robert Badinter, initiateur de l'abolition en France en 1981.
Je n'ajouterai rien à ce qui a été dit puisque bien sur la peine de mort est le thème central de ce livre; néanmoins il me semble que ce bouquin est indispensable à ceux qui peinent à se faire une idée quant à la peine capitale. Pas de sentimentalisme exacerbé ici mais juste des faits et l'approche psychologique terrible de ce billot.
Un livre puissant qu'on devrait étudier à l'école afin de sensibiliser sur cette question éternelle: Peut-on tuer celui qui a tué ?

Oxymore - Nantes - 52 ans - 2 novembre 2006


Plaidoirie 7 étoiles

La puissance de feu de Victor Hugo au service de la cause abolitionniste de la peine de mort. Limite du genre ; on juge un peu selon ses convictions. On va abonder à la moindre trouvaille si l’on est abolitionniste, on va chercher la bêbête si l’on est partisan de la peine de mort.
Ce texte n’en reste pas moins extrêmement puissant. Il m’a fait penser par les sensations d’enfermement qu’il génère (c’est le condamné qui raconte le dernier jour) et de retour sur soi constant à « L’étranger » de Camus.
On n’est pas dans l’absolu, dans des considérations éthérées et fumeuses. On est le condamné qui attend entre ses quatre murs une improbable grâce et l’heure de monter à l’échafaud. Et l’heure se rapprochant, la volonté du condamné s’émousse, son sang s’échauffe et ses idées se dispersent. C’est poignant, plein de vérités et comme de juste, finement imaginé. Imaginé, et pas observé. On ne saura pas quel fût le crime de ce condamné. On assiste à sa mort anticipée quand sa fille, qu’on lui a amenée juste avant l’exécution ne le reconnait pas puisqu’on lui a dit que son père était mort. L’exécution sociale avant la capitale. On devient fou avec lui quand le mouvement vers le lieu d’exécution s’engage. On est sensible à tout cela. Je doute pourtant que cela ait pu jouer un grand rôle dans le mouvement abolitionniste. D’autant que l’erreur judiciaire n’est pas ici de mise puisqu’on comprend tout de même qu’il y a eu crime.
Beau texte néanmoins. Et pas un petit sujet !

Tistou - - 68 ans - 28 juillet 2006


captivant 8 étoiles

Très émouvant, on a l'impression de vivre aux côtés du condamné, d'être son ami, de partager ses pensées! Victor Hugo voulait nous montrer ce qui se passe dans la tête d'un homme qui sait qu'il va être assassiné et c'est très réussi! En revanche j'aurais aimé que l'auteur intervienne un peu plus dans le récit pour accentuer certains détails.

Lecteur n°1 - - 39 ans - 30 octobre 2005


Génial!! 10 étoiles

Mon livre préféré!!
Je le trouve beau, déchirant, émouvant, triste, tous les adjectifs de l'émotion... on peut les attribuer à cette oeuvre!!
J'ai adoré!!

Poupi - Montpellier - 34 ans - 10 septembre 2005


Prenant 10 étoiles

Comment être pour la peine de mort après avoir lu ce livre. On y comprend combien ce procédé dit "indolore" est en fait la cause de souffrances morales insoutenables.
Le style de ce livre nous met vraiment dans la peau de ce condamné et le fait que Hugo n'ait pas précisé la nature du crime montre qu'en toute circonstance cette attente avant la mort est inhumaine.
En ce qui me concerne un débat sur la peine de mort me semble inutile, tout a été dit et, s'il faut protéger la société de personnes dangereuses, ce procédé rend ceux qui l'appliquent au moins autant coupables que ceux à qui ils l'appliquent, car ils font preuve de cruauté en se justifiant par le mince argument de l'absence (qu'en savent-ils) de douleur physique.

Lestat - - 36 ans - 7 août 2005


Bon 9 étoiles

Le seul argumznt valable et définitif en faveur de la peine de mort est celui de l'erreur judiciaire.
Je partage donc l'utopie d'Hugo. Il décrit à merveille la brièveté de l'exécution face à l'horreur de l'attente du condamné et la longueur des frayeurs qu'il a à subir avant l'issue qu'on ne peut pas écarter.
Il faut savoir provoquer pour convaincre. Et la description analytique est un bon moyen, car il prend l'allure de l'imparable.
Il y a juste un léger reproche que je ferais, mais qui est inhérent au combat de l'époque : on ne sait quasiment rien de l'infraction qui a été commise, outre le fait qu'il puisse s'agir d'un crime, qui n'est que juste évoqué. Le débat n'est pas totalement complet, mais une circonstance atténuante justifie ce défaut, le même qui condamne la peine de mort, celui qui exécute un innocent, à savoir l'erreur judiciaire.

Veneziano - Paris - 47 ans - 10 mai 2005


plaidoyer progressiste 8 étoiles

Un courageux plaidoyer contre la peine de mort, écrit par V. Hugo en 1828... cela peut, de prime abord, sembler dépassé pour la jeunesse d’aujourd’hui mais il faut se rappeler que ce n’est qu’en 1981 qu’elle a été abolie, soit 153 ans plus tard !

Le roman est très réaliste : il est écrit à la première personne du singulier, nous mettant dans la peau du personnage, nous faisant vivre ses derniers jours, ses dernières heures en prison avant son exécution. C’est terriblement bien écrit : la tension monte au fur et à mesure que le livre avance, qu’approche l’heure de la mort.

Le personnage, dont on ignore le crime, nous fait part de sa peur de la mort, de ses remords pour son crime, même s’il n’insiste pas trop, le propos du texte n’étant pas le crime qu’il a commis mais l’exécution de « la justice » qui en découle. Le livre est donc ambitieux puisqu’il veut nous dire qu’aucun crime ne peut justifier la condamnation à mort.

Le condamné fait preuve de fierté même devant la mort, il tient à garder sa dignité jusqu’au bout, ce qui tend à l’humaniser. Hugo humanise d’ailleurs au maximum son personnage :
alors qu’il ne lui reste plus que quelques heures à vivre, il reçoit la visite de sa fille qui ne le reconnaît pas (il est déjà mort a ses yeux), ce qui le bouleverse complètement. Quelle image va t’elle garder de lui, que va t’il lui laisser ? Elle représente la vie et l’innocence alors qu’il est « déjà mort » ; elle grandira sans lui ce qui apparaît comme un gâchis inutile, lui qui semble désormais si plein d’Amour pour elle, qui n’est après tout qu’un être humain comme les autres.

Le livre critique également l’exécution en tant que spectacle et non plus exécution de la justice. La foule est détestable (c’est oh combien d’actualité !), elle veut voir du sang, a des réflexes morbides. De même, le prêtre est insensible, seulement un instrument de l’hypocrisie de la religion.

La volonté de réalisme, la critique de la condamnation à mort, la réflexion sur l’être humain et sur l’absurdité d’une telle sentence (on est tous des condamnés à mort, seulement les autres ne savent pas quand la sentence tombera) font que c’est ouvrage vaut le coup d’être lu, d’autant plus que la peine de mort est encore en vigueur dans de nombreux pays et même en Europe, nous ne sommes jamais à l’abri d’un retour de valeurs plus radicales…

Hadrien - - 47 ans - 20 avril 2005


La peine de mort 8 étoiles

Si Victor Hugo laisse libre choix au lecteur de décider si c'est le journal de bord d'un condamné dans les heures qui précèdent son exécution ("une liasse de papiers jaunes et inégaux sur lesquels on a trouvé, enregistrées une à une, les dernières pensées d'un misérable") ou l'oeuvre d'un écrivain qui voulait aborder le sujet, il se tient à l'écart pendant toute la durée du récit, se contenant de livrer les dernières paroles d'un homme et ne prenant pas ouvertement position contre la peine de mort. Tâche qui aurait de toutes façons été bien inutile tant ce texte parle de lui-même!
Un homme, simple quidam, a commis un meurtre (pas vraiment d'explications à ce sujet, tout est dit entre les lignes) et se retrouve condamné pour son crime. A l'époque, la mort est le prix à payer. Après des procès hasardeux et expédiés, des semaines de détention dans des conditions carcérales affreuses, des humiliations et, omniprésente, cette peur au ventre qui détruit tout sur son passage.
C'est cela qui est proposé au lecteur, l'âme d'un homme qui va être guillotiné, sa peur, ses angoisses, sa résignation, sa volonté d'échapper au massacre humain.
Un récit noir et dur qui ne peut qu'interpeller.
En effet, tout crime doit être puni, mais comment et par qui. Ôter la vie de quelqu'un parce qu'il l'a lui-même fait auparavant, est-ce moral?
Délicate question qui suscita et suscite encore les passions. Hugo a pris position sur le sujet, son discours est connu, il a énormément oeuvré pour l'abolition de la peine de mort et cette subjectivité se ressent dans son texte, même si il reste en retrait. Hugo insiste finalement peu sur la faute commise par l'homme pour insister sur la souffrance qui est devenue sienne. Il nous demande de prendre en pitié un homme qui va être exécuté, le lecteur fait complète abstraction du crime pour ne retenir que les mots de ce malheureux. Jusqu'au bout, on espère (la porte de sortie de Hugo est d'ailleurs sur ce point très subtile et cruelle), on prend position à propos de la peine de mort, il nous est impossible de rester indifférent face au problème.

Sahkti - Genève - 50 ans - 22 septembre 2004


SANS SURPRISE 6 étoiles

Pour ce qui est du côté de l'histoire, il y a dans ce livre tout ce à quoi on pouvait s'attendre. Du côté du sujet ce livre donne des possibilités de débat et le livre reste actuel bien qu'il soit du 19eme siècle. On peut regretter l'absence du point de vue direct et franc de l'auteur (bien que celui-ci soit exprimé), ce qui aurait pu faire bouger le débat.
Un livre à lire, pour faire bouger les idées (et non pas dans un but de divertissement).

Lolo2000 - - 38 ans - 10 août 2004


style 6 étoiles

Ces jours-ci j'ai lu des contes de Dostoievski, dont "La Douce". Le maître lui-même donne un préface disant que le style, la facon d'écrire est un peu pas comme normalement car en lisant cette petite histoire nous devons avoir l'impression que "le héros" nous la raconte, tout en réfléchissant et ce qui est le plus bizarre, ce n'est pas qu#il nous la raconte mais qu'il pense, réfléchit, songe .. et parle à haute voix tout le temps soit nous sommes dans la mesure de lire ses pensées.
Des pensées sans ordre car sa bien-aimée vient de décéder et sera enterrée le lendemain. Alors il n'a qu'une nuit pour dire au revoir et ne se remet pas de "l'incident".
Nous sommes obligés de le suivre, plonger dans sa tête en quelque sorte, pour tout comprendre ....
Dostoievski dit lui-même de cette facon d'écrire que de telles ruses existent déjà dans la littérature, par exemple pour le livre "Le dernier jour .... " de Victor Hugo. Dans ce chef-d'oevre (dit D.) Monsieur Hugo nous fait croire que le condamné a eu la chance/occasion/possibilité (et le temps) de noter ces pensées pendant ses derniers jours, même minutes!! mais que si Hugo n'avait pas fait comme ca cet oeuvre n'existait pas et pour finir qu'il considérait ce roman le plus réaliste et vrai de tous les romans (de Victor Hugo).

Dostoievski, lui-même condamné à mort, devait savoir de quoi il parlait ... une "critique" qui m'a persuadée que je dois acheter ce petit (?) bouquin:)

Etant donné que je ne l'ai pas encore lu je ne peux pas donner des étoiles ... tsss - par contre on me demande d'en donner, alors je donne trois et vais me corriger après l'avoir lu.

Daniela

Elahub - Göttingen - 62 ans - 14 février 2004


C'est vrai que c'est utopique 9 étoiles

C'est vrai que si tu parles des tueurs en série américains et des assassins européens, le texte de Hugo et ma critique n'englobent pas ceux-ci, car il y a meurtriers (pour être condamné à mort le héros du "dernier jour d'un condamné" a vraisemblablement tué, soit dans un duel soit de sang froid) et meurtriers: un homme qui tue dans un accès de rage, par jalousie, s'il était victime d'un chantage, bref s'il y a des circonstances atténuantes, cet individu a droit à une seconde chance (ça dépend de la personnalité de l'individu, de son désir de retrouver une vie normale, etc) car les prisons doivent servir uniquement à des gens "irrécupérables" (je parle uniquement des meurtriers volontaires, les autres délits interviendront dans un autre débat) certes un meurtrier doit être emprisonné, mais si on peut faire de la réinsertion et qu'il y a une chance de réussir pourquoi pas? Quand aux cas que tu cites, le problème est psychologique, ce qu'il faut faire c'est comprendre comment un homme a pu commettre ces atrocités et empêcher qu'il y ait des cas semblables à l'avenir.

Killeur.extreme - Genève - 43 ans - 4 juin 2003


utopique ? 8 étoiles

je crois que tu as mal compris ce que je voulais dire. Je n'entends pas la peine de mort comme étant un moyen de justice et de vengeance pour les victimes mais plutôt dans un but de protection de la société.
Ta solution me semble utopique et restrictive. Il existe déjà pas mal de détenus qui fournissent un travail en prison, qui génèrent de l'argent pour celles-ci, même si ce n'est pas le cas général. Ce travail fonctionne sur la base du volontariat et si un détenu ne veut pas travailler, tu ne pourras pas le forcer ou alors ça s'appelle le bagne et donc la société sera bien obligée de payer.
Nous ne sommes pas dans un monde "tout le monde il est beau tout le monde il est gentil" (petit clin d'oeil au regretté Jean Yanne) , il existe également des condamnés qui n'ont pas la volonté de travailler, d'entreprendre une vie dite normale.
Et évidemment, comme je l'ai dit, je ne suis pas pour la peine de mort si une "réinsertion" est possible mais malheureusement, je ne connais aucun tueur en série ou violeur du type guy georges qui ait réussi cela alors qu'à l'inverse, les exemples de récidives dramatiques sont nombreux.

Tophiv - Reignier (Fr) - 49 ans - 4 juin 2003


aujourd'hui comme demain 9 étoiles

Certes on peut se poser la question: "Faut-il être pour ou contre la peine de mort?" Moi personnellement je suis contre, car tuer un meurtrier ça peut peut-être soulager les proches de la victime ou des victimes, mais ce n'est pas ça qui refera revenir le ou les êtres disparus, je suis aussi contre garder 25 ans aux frais des contribuables et donc des proches des victimes, il faudrait que ce soit le meurtrier qui paie sa détention quitte à le réintégrer peu à peu dans la société, lui trouver un travail, et bien entendu continuer la détention mais aux frais de l'assassin. Quant au roman de Hugo, sa force est qu'il peut encore faire état aujourd'hui dans les pays où l'on favorise la guerre au détriment de l'éducation.

Killeur.extreme - Genève - 43 ans - 3 juin 2003


Le discours d'Hugo serait-il le même aujourd'hui ? 8 étoiles

Tout d'abord, il y a la beauté du texte, la force des images évoquées par Hugo, l'horreur palpable de ces derniers jours du condamné. Hugo nous le rend proche, oriente notre pitié et pourtant, durant toute la lecture, je n'ai eu en tête qu'une interrogation : qu'a-t-il fait pour mériter la mort ?
En cela, il me semble qu'il faut garder à l'esprit la justice de l'époque qui envoyait au bagne des voleurs de pain affamés, et à la guillotine pour des crimes bien moins horribles que ceux que l'on peut rencontrer de nos jours.
Comme l'a souligné Jules, Hugo a choisi de taire son crime, ce qui diffèrencie son texte de la plupart des brûlots contre la peine de mort qui présentent souvent un condamné innocent ou aux larges circonstances atténuantes et pourtant, Hugo a choisi un homme intelligent que l'on n'imagine pas coupable de crimes affreux. On ne l'imagine d'ailleurs capable d'aucun crime, il semble intelligent et on l'imagine sans mal reprendre une vie d'honnête père de famille.
Ainsi, si Hugo constitue son plaidoyer contre la peine de mort, ne nous parle-t-il pas plutôt de la mesure de la justice ? Serait-il toujours de cet avis envers nos tueurs ou/et violeurs en série ne pouvant être récupérés par la société ? Ce n'est pas certain. Pourrait-il prendre en compte les douleurs morales d'un Charles Manson ou d'un homme ayant torturé, assassiné, enterré des cadavres autour de sa maison [...], en regard des douleurs des victimes et de leurs proches ? Ne penserait-il pas alors à la protection du plus grand nombre quand on sait par exemple que dans le cas des violeurs / tueurs, ceux ci récidivent parfois (souvent ?) à leur sortie (la prison à perpétuité n'existant plus), causant d'autres morts atroces.
Se posent alors deux questions :
la peine de mort peut-elle être justifiée par la protection de la société (dans les cas de certitudes absolues sur la culpabilité de la personne) ?
a-t-on le droit d'ôter la vie (notamment du point de vue de la religion) dans un tel cas ?
Pour ma part, je pense oui aux deux questions même si en son temps, la réponse de Victor Hugo me semble juste pour ce qui était de la plupart des condamnations à mort !

Tophiv - Reignier (Fr) - 49 ans - 2 juin 2003


une bonne édition 10 étoiles

Je conseille à tous ceux à qui cette critique a donné envie d'acheter ce livre, de choisir l'édition du livre de poche qui contient outre "le dernier jour d'un condamné", "Claude Gueux" basé sur une histoire vraie, mais embellie par la poésie de Hugo et "L'affaire Tapner" qui montre les démarches de Hugo pour sauver un condamné, qui sera malgré tout exécuté. Voici les références de cette édition: livre de poche no 6646. le Titre: Le dernier jour d'un condamné suivi de Claude Gueux et de L'affaire Tapner, si vous l'avez déjà, j'attend vos impressions.

Killeur.extreme - Genève - 43 ans - 8 avril 2003


Poignant 8 étoiles

Il n'y a pas à dire, ce livre nous a tous plus ou moins bouleversé... Emouvant et poignant, on ne peut plus le quitter. C'est comme si à notre tour on était enfermé dans la cellule du condamné.
Lisez le, en plus il est très court.

Lolita - Bormes les mimosas - 38 ans - 2 décembre 2002


Un grand moment 8 étoiles

Grace à un grand auteur, on ne peut vivre que des grands moments. Meme si le sujet vous lasse, ou ne vous intéresse pas a priori, vous apprendrez à vivre 24h dans la peau d'un condamné, à perser le poids de votre vie, à relativiser sur les hommes et sur la mort, à admirer la conscience et l'empathie de Victor Hugo pour ce personnage qui ne vaut pas un clou pour la France mais tellement pour nous...

C_bibi - Bruxelles - 49 ans - 9 avril 2002


20 ans 10 étoiles

en France, on fête actuellement les 20 ans de l'abolition de la peine de mort, ce qui peut nous donner l'occasion de lire ( voire relire ) ce livre. c'est vrai qu'il est poignant, qu'on ne s'en détache pas facilement. La question de la punition est toujours une question difficile... de quel droit? Ceci dit, en se basant sur "les justes" de Camus, doit-on éliminer un individu pour sauver le collectif ou doit-on privilégier chaque individualité même si le collectif pourra en souffrir ( cas de récidive ). Difficile question que celle_la. Qu'en pensez-vous?

Pétoman - Tournai - 49 ans - 8 octobre 2001