La méthode Schopenhauer
de Irvin D. Yalom

critiqué par Antonin2.3, le 31 octobre 2006
( - 46 ans)


La note:  étoiles
Apprendre à lire en soi...
L'histoire est celle d'un psychothérapeute (ce qu'est lui même le romancier) qui apprend avoir un mélanome malin et n'en avoir plus que pour une année de bonne santé. Il se retourne sur sa vie, feuillette ses anciens dossiers et veut faire un bilan. Il appréhende très mal sa future mort. Cette compilation de vieux dossiers l'amène à reprendre contact avec l'un de ses patients qui n'a jamais pu être soigné. Il veut savoir comment cet homme s'en est sorti, ou s'il en est toujours au même stade.
Ce fameux patient, Philippe, qui s'est finalement soigné, dit devoir cette guérison à un magnifique psychothérapeute : Arthur Schopenhauer. Alors pourtant que tout en Schopenhauer s'oppose, a priori, à ce que ce doit d'être un psychothérapeute.
Mêlant petits chapitres biographiques sur la vie et la personnalité de Schopenhauer, l'histoire se construit autour d'une psychothérapie de groupe dans laquelle doit s'engager ce fameux patient, et au cours de laquelle le psychothérapeute va doucement apprendre à mourir.

Quelques charges de psychothérapie, s'ajoutent à des notions de philosophie (basiques) pour faire un roman qu'il est salvateur de lire.
Intense. 8 étoiles

Voici probablement le livre de plus ardu de cet immense personnage qu'est Irvin Yalom. Le roman c'est le condensé d'une psychothérapie de groupe menée de main de maître par un éminent psychothérapeute de San Francisco, Julius Hertzfeld.
Pour être honnête, lire les observations de gens qui parlent pendant 90 minutes chaque semaine, on peut légitimement trouver l'exercice très ennuyeux. Mais une fois qu'on prend la peine d'essayer de comprendre le drame inhérent à chaque patient et d'apprécier l'interaction fabuleusement complexe qui se joue entre les différents membres du groupe, la chose devient plus claire et on attend le prochain épisode avec impatience.
Kant, Spinoza, Nietzsche, Platon, Schopenhauer (et les autres) disent tous tout et un peu son contraire. C'est à s'y perdre ; les concepts s'enchaînent, s'entrecroisent et se démêlent. A se gratter la tête jusqu'au sang. Un lecteur de roman -non initié au langage philosophique et psychanalytique- pourrait renoncer ou s'adonner aux substances pour tenter de comprendre.
Schopenhauer (philosophe ambigu du 18ème siècle, précurseur de Freud) a les mérite d'une vision claire sur la mort : Après notre mort nous serons ce que nous étions avant notre naissance, la preuve, pour lui, qu'il ne peut pas exister plusieurs formes de néant.
Voici ses consignes pour affronter cette vie qui n'est qu'une vilaine farce : Restez indépendant d'autrui. Pensez à vous comme le seul ayant l'heure juste, évitez l'émotion et limitez vos relations avec les autres bipèdes.
Zarathoustra pensait : "c'était donc ça la vie ?... recommençons"
Arthur Schopenhauer pensait au contraire que le solitaire n'a pas peur de la mort, il l'attend comme une délivrance.

Voici donc 560 pages d'introspection minutieuse. Je suis satisfait d'avoir fait l'effort d'entrer dans ce monde particulier, même si par moment... !

Monocle - tournai - 64 ans - 10 mai 2019


Schopenhauer, (grand-)père de la psychothérapie 9 étoiles

Grâce à un récit mouillé de bons mots, d'aphorismes accrocheurs et d'un humour bien balancé, ce roman devrait enchanter de nombreux lecteurs.

Julius et Philip s'accordent pour troquer leurs compétences, l'un psychanalyste à l'article de la mort, l'autre philosophe à la recherche de reconnaissance. Chacun devant trouver le moyen d'atteindre leur objectif grâce au penseur allemand qui servira de fil rouge tout au long d'une thérapie de groupe.

Il s'agit sans conteste d'une petite réussite d'associer ces deux sciences humaines, même si Arthur Schopenhauer, maintenant comme de son vivant, n'a pas eu et n'a toujours pas que des adeptes en raison du pessimisme qui dirige toutes ses réflexions.

Très bon livre que je conseille vivement.

Pacmann - Tamise - 59 ans - 18 août 2015


Yalom toujours aussi bon 9 étoiles

C'est le troisième roman d'Irvin Yalom que je lis et je suis toujours aussi stupéfait de la qualité de ses livres. On passe de la psychothérapie à la philosophie avec beaucoup de légèreté et d'humour. Riche, intéressant et drôle, Irwin Yalom fait parti de mes auteurs préférés, à lire absolument!

Maxrun - - 45 ans - 17 mars 2011


Un peu trop gros pour trop peu de choses dedans... 5 étoiles

J'ai lu ce livre il y a 2 ou 3 ans. Il m'a laissé une assez bonne impression d'ensemble, mais je me souviens avoir été déçue après "et Nietzsche a pleuré". L'histoire est franchement plate, des longueurs, bref, je ne suis pas vraiment rentrée dans l'histoire.
Le style est par ailleurs nettement moins enlevé que "et Nietzsche a pleuré".

Un peu déçue donc, mais cela reste un bon livre.

Lucile - Stockholm - 36 ans - 5 octobre 2010