Pourquoi j'aime la bande dessinée
de Collectif

critiqué par Shelton, le 31 octobre 2006
(Chalon-sur-Saône - 68 ans)


La note:  étoiles
Beau résumé sur la bédé !!!
Je suis généralement prudent, pour ne pas dire méfiant, quand il s’agit de lire et d’apprécier un ouvrage de circonstance. Or, ce petit opus est réalisé à l’occasion de l’anniversaire de la maison Delcourt. Oui, il y a vingt ans, Guy Delcourt décide de créer sa propre maison, celle qui aurait le courage, le goût, la chance de publier ce qu’il souhaitait, ce qu’il aimait, ce qui le surprendrait… Guy Delcourt, qui était rédacteur en chef du magazine Pilote, décide en 1986, au moment de la fusion de Pilote et Charlie, de créer sa propre entreprise. Tout de suite, il décide de donner sa chance aux jeunes auteurs et «garde» avec lui deux nouveaux talents de Pilote, Olivier Vatine et Thierry Cailleteau. Mais, avoir des jeunes ne donne pas l’assurance de devenir un grand. Il faut trouver la perle rare, la série qui marche, trouver un public fidèle… ce qui ne tardera pas trop ! Prenons la mesure des réussites de cette maison d’éditions : Aquablue (1988), Julien Boisvert (1989), De cape et de crocs (1995), Carmen Mc Callum (1995), Sillage (1997), Jojo et Paco (1997), Arcanes (1998), Golden City (1999)… et tout ce qui suit depuis pour le plus grand plaisir des lecteurs. Guy Delcourt s’est demandé pourquoi il aimait ce mode narratif coincé entre littérature et art. Ce petit ouvrage est sa réponse mais aussi celles de tous ceux qui ont accepté de répondre à cette interrogation, à commencer par un grand nombre de ceux qui ont pu exister dans son catalogue…
Le livre se lit comme une merveilleuse aventure, comme une histoire passionnante dont on serait aussi un acteur puisque chaque réponse vient réveiller la notre… Je ne voudrais pas classer les éléments de réponse de façon à ne pas me fâcher avec ceux que j’oublierais, ceux que je ne mettrais pas en tête…
Mais, par honnêteté, je suis obligé de vous dire que trois m’ont marqué beaucoup plus que les autres. Je commencerais par le dessin [oui, ils répondent en textes, en dessins, en combinaisons multiples et imprévisibles…] d’Alfred qui affirme : Parce que ! Mais, plus complexe, la réponse d’Algésiras révèle en narration bédé ce que j’enseigne depuis très longtemps, à savoir que la bédé est magique, puissante, secrète… à cause de tout ce qui se passe entre les cases, en raison de cette part de l’histoire qu’on vous laisse écrire au grès de votre imagination [son récit est succulent, torride ou banal, à vous de choisir !]. Enfin, et ceux qui me connaissent comprendront, je citerais Suro qui offre une petite page de bédé qui rappelle que beaucoup d’entre nous avons commencé à découvrir ce mode narratif avec la lecture hebdomadaire des magazines… et c’est en attendant, une semaine, la suite de nos histoires que nous avons compris le bonheur de la lecture des bédés…
Voici, donc, un très bon petit ouvrage pour tous ceux qui aiment la bande dessinée qui permet d’effleurer un grand nombre d’univers!