Le livre de signe et d'ombre
de Linda Maria Baros

critiqué par Hafiz, le 31 octobre 2006
(Paris - 46 ans)


La note:  étoiles
Déchiffrer les signes
À son réveil, le lecteur se trouve naturellement en terre inconnue. « Dans l’horlogerie du jour, soudain, / s’insinue le signe – une espèce de poivre de Séchouan // » (p. 39). Comme tant d’autres visiteurs, il doit affronter un obstacle symbolique, une frontière qui coupe le chemin ou la route, et qu’un petit fonctionnaire actionne.

C’est au contact de la réalité que le monde du rêve dessine des paysages urbains projeté dans l’univers du désir, un désir singulier qui au final permet de pénétrer ici une gare, là la ville : « Un signe. / Et le chemin lui-même se change en barrière. // » (p. 41). L’effet est d’autant plus saisissant que le poète nous entraîne de l’autre côté : « […] leviers minces, vitreux // » (p. 20), « fumée » en spirales, tunnels, routes, autoroutes … « Les âmes […] descendent lentement sur terre, / comme des navires herciniens, / et fendent le cadenas de l’ombre et / son haleine végétale. // » (p. 37).

Un premier livre en français de Linda Maria Baros, poète publié aux éditions Cheyne dans la collection « Prix de la Vocation » avec le soutien de la Fondation Bleustein, Chambon-Sur-Lignon, 2004, 60 p., 13,50 euros.