André Gide et la tentation de la modernité
de Collectif, Robert Kopp, Peter Schnyder

critiqué par Clair Couffay, le 30 octobre 2006
( - 50 ans)


La note:  étoiles
Faire corps avec " l'époque " ?
Un éventail critique d'études analytiques et synthétiques, historiques, thématiques ou encore génériques sur André Gide et la modernité, réunies par Robert Kopp et Peter Schnyder à l'occasion d'un colloque tenu à l'Université de Haute Alsace en octobre 2001.


" Questionner la modernité de Gide, c’était donc aborder plusieurs axes, impliquer l’histoire littéraire de son temps, suivre les attitudes – actions et réactions – du jeune auteur, de celui qui salue, avec une véritable ferveur, la « modernité » du Paris de l’Exposition universelle de 1900, qui comprend combien la « nouvelle » littérature (H.G. Wells, R.L. Stevenson, Dostoïevski, Claudel et Valéry) risquera de bousculer les valeurs établies (Anatole France, Maurice Barrès). C’était revisiter quelques-unes de ses découvertes originales – Nietzsche, Thomas Carlyle, Blake (qu’il a traduit), réexaminer la courbe de sa propre œuvre poétique, scénique, romanesque, étudier ses relations avec les milieux littéraires français, étrangers, sans pour autant négliger ses très nombreuses impressions de lecture, ni son infatigable activité d’épistolier, de critique et d’observateur vigilant. Et c’était ne pas perdre de vue quelques-unes de ses faiblesses, de ses oublis, de ses partis pris. Connaître les enjeux qui ont conduit Gide à être un écrivain délibérément « moderne » demandait de reconnaître les limites de « sa » modernité […]. " (Robert Kopp et Peter Schnyder.)

Table des matières :

Robert KOPP et Peter SCHNYDER : avant-propos.

LIRE

Valérie MICHELET : André Gide : un nouveau contrat de lecture au tournant du siècle.
Luc FRAISSE : La norme et l’écart : André Gide commentateur de Proust.
Robert KOPP : Gide entre Tzara et Breton.
Roger KEMPF : Gide aux prises avec Balzac. Notes de lecture.
Regina BOLLHALDER Mayer : L’amour des esthètes : Rachilde, Wilde et Gide.
Sidonie RIVALIN-PADIOU : Le corps gidien et l’imaginaire fin-de-siècle, entre rupture et continuité.
Peter André BLOCH : Gide, disciple de Nietzsche, face au nihilisme européen.
Patrick POLLARD : Autour de Thomas Carlyle et d’André Gide.
Jean-Jacques QUELOZ : un point de rencontre entre Gide et Soupault : William Blake.
Thomas CAZENTRE : Gide, la littérature et l’histoire : l’avenir d’une illusion.

ECRIRE

Pierre MASSON : Des « Cahiers d’André Walter » aux « Faux-Monnayeurs ». Le chemin qui mène à la modernité.
Deborah HEISSLER : « Les Poésies d’André Walter » ou « L’Itinéraire symbolique », vie et mort d’un poète.
Eric LYSOE : « Le Voyage d’Urien » ou la tentation de la magie.
Martine SAGAERT : Modernité de « Paludes ».
Daniel BENGSCH : l’absence présente : échec et prosopopée dans les premières œuvres d’André Gide.
Isabelle GUILLAUME : André Gide et la tentation du roman d’aventures.
Christine LIGIER : Une paradoxale modernité : classicisme et ironie chez André Gide.
Matthew ESCOBAR : L’abyme différencié : vers une nouvelle approche de la mise en abyme gidienne.
Peter SCHNYDER : Gide et la tentation du fragment. Notes sur l’inachèvement.
Philippe WEIGEL : Les spectacles populaires dans les voyages d’André Gide.
Christian DOUMET : Gide, Barthes : musique.

CONCLUSION

David STEEL : Les modernités de Gide ou Gide moderne d’emploi.
Alain GOULET : Les sept étapes de l’invention de la modernité selon Gide.