Les armes secrètes
de Julio Cortázar

critiqué par DomPerro, le 18 octobre 2006
( - - ans)


La note:  étoiles
SHEBAM ! POW ! BANG !
Quand on a lu certaines nouvelles de Cortazar, on ne s’en remet pas complètement.

Les Armes secrètes semblent appartenir à un monde autre que celui qu’on imagine réel et celui qu’on croit imaginé. Un univers en abyme où les histoires, vraies ou fictives, s’entremêlent et que le lecteur traverse incessamment, en perte de contrôle, grâce à une écriture fluide, concise et sobre qui donne l’impression très violente que le récit déraille, qu’il nous échappe, qu’il fuit sans cesse vers un ailleurs inconnu.

La grande simplicité de langue n’est qu’illusion, car les thèmes qui sont abordés dans ce recueil de onze nouvelles sont, eux, lourds de sens et complexes : réalité insoutenable, mort, maladie, dédoublement de personnalité, peur, obsession, remord, cauchemar et apparition. Le tout dans une atmosphère qui rappelle forcément Jorge Luis Borges.

À noter : Deux coups de cœur pour Axolotl et la Continuité des parcs qui se ressortent beaucoup par rapport aux autres nouvelles qui sont un peu moins étranges ou bizarres. Aussi, le récit L’Homme à l’affût s’inspire du saxophoniste Charlie Parker et l’histoire intitulée Les Fils de la Vierge est à la base du film Blow-up de Michelangelo Antonioni. Toutefois, la qualité littéraire de l’ensemble du recueil est un peu inégale.

Quelles sont les Armes secrètes que Julio Cortazar propose pour s’extraire à une réalité parfois incroyable ? Notamment l’évasion que permettent les arts tels la lecture (Continuité des parcs), la photographie (Les Fils de la Vierge) ou la musique (L’Homme à l’affût).

Hallucinations garanties.