critiqué par Lolita, le 9 octobre 2006
(Bormes les mimosas - 38 ans)

La note: étoiles

Chut ! je lis

Non le héros de cette histoire n'est pas le narrateur ; pas même la jeune Mathilde dont il s'éprend. Le héros, fil rouge conducteur, est le livre. Tout au long de cette histoire, le livre est omniprésent : un Dostoïevski, un Ponge, un Kafka...
Le narrateur évolue dans un monde peuplé de livres, qui construisent petit à petit son univers. Mais il n'en a pas toujours été ainsi.
C'est en rencontrant Mathilde et en tombant accessoirement amoureuse d'elle, que le narrateur apprivoise l'univers littéraire. Car Mathilde est bibliothécaire. C'est un peu comme si pour adopter Mathilde, le narrateur devait d'abord adopter les livres.
Il faut quand même souligner le parcours singulier du narrateur avec ces livres : chez lui il possède une collection d'encyclopédies, son père n'a jamais lu mais achète parfois des livres, la photo de sa mère lisant un livre, enfin le livre de Jim Thompson que sa mère ne termina jamais faute de ne pas avoir eu assez de temps. Le livre lui a pris sa vie. En apprivoisant ses livres, c'est un peu comme s'il pardonnait à sa mère d'être partie si vite, sorte de réconciliation...

Un très beau livre, empreint de poésie (à mon sens) assez atypique.