Monsieur Gallet, décédé
de Georges Simenon

critiqué par Mieke Maaike, le 4 octobre 2006
(Bruxelles - 51 ans)


La note:  étoiles
Un des premiers Maigret
L’inspecteur Maigret est envoyé, en raison de la trêve estivale, sur une affaire qui ne lui était pas destinée : un homme est retrouvé mort dans sa chambre d’hôtel, tué par une balle dans la tête et un coup de poignard dans le cœur. Très vite, Maigret sera hanté par l’image de ce mort trop maigre (« il était au régime »), à la bouche trop large « comme une grenouille » qui lui semble trop difficilement cadrer dans sa famille et son entourage.

Il s’agit d’un des premiers Maigret de Simenon. On reconnaît immédiatement le personnage de Maigret, la pipe entre les dents, sa silhouette massive et ses méthodes d’enquête basée sur la recherche de la personnalité de la victime. On retrouve également les ambiances sonores de la vie quotidienne et les personnes ordinaires qui gravitent autour de l’enquête. Mais on relève malheureusement encore certaines imperfections et hésitations dans l’écriture (clichés, effets littéraires déjà usités,…). Néanmoins, ce policier à l’enquête bien ficelée du début à la fin annonce clairement la longue série très prometteuse.
3ème écrit mais le premier publié ! 9 étoiles

Chronologiquement, ce roman est le 3ème Maigret écrit par Simenon (écrit durant l'été 1930) mais il sera le premier publié en février 1931 en même temps que le "Pendu de St Pholien" (écrit lui à l'automne 1930).

A cette époque, les imprécisions et invraisemblances sont encore fréquentes car Georges Simenon n'a pas encore été présenté au "vrai" Maigret, le commissaire Guillaume, qui lui donnera des conseils et fera de Maigret un personnage beaucoup plus consistant par la suite !

Patman - Paris - 62 ans - 12 septembre 2016


Quand Maigret, fait le mur…pour mieux retomber sur ses pattes ! 7 étoiles

Cette histoire particulièrement obscure (Et peut-être tirée par les cheveux de mon humble avis) m’a paru plus claire à sa deuxième lecture. Car ce Gallet passé ; n’en finit pas de faire des ricochets dans une enquête qui prend l’eau plus d’une fois avant d’être étanchée et enfin résolue par notre fin commissaire commençant seulement sa longue carrière.
Il paraitrait même, de source sûre, qu’en faisant transpirer son héros, Simenon rendait hommage à Eugène Sue…. Sans se mouiller !
Du même tonneau de Pietr Le letton .

Pierrot - Villeurbanne - 72 ans - 12 septembre 2016


Une histoire assez complexe 9 étoiles

Emile Gallet a épouse, fils et maison. On croit qu’il travaille comme représentant de commerce mais voilà belle lurette que notre homme mène une double vie. On le retrouve mort dans un hôtel, flingué par deux balles sans oublier une blessure aussi mortelle que fatale, en plein cœur, faite au couteau. Maigret mène l’enquête qui s’avère difficile et passablement compliquée. Si on voulait étaler des mots-clés de ce roman, on obtiendrait ceci : achat d’un nom de noblesse, pressions familiales, maladie du foie, prescription, suicide + cette citation « vous l’avez dit, monsieur de Saint-Hilaire ! Il n’y a pas de crime ! … Il n’y a pas d’assassin, pas de coupable ! … Il n’y a personne à jeter en prison. »

Un excellent Maigret si vous aimez une histoire assez complexe.


Extraits :


- (à propos de Maigret) Il pesait ses cent kilos (…)

- Ecoutez, vieux ! Je n’en peux plus ! Je vous admire, mais vous ne pesez pas vos deux cent dix livres.

- Le commissaire eu honte de se sentir si lourd.

- A mi-côte, Maigret du descendre de machine et pousser son vélo.
- Un révolver automatique de précision, de modèle courant, sortant sans doute de la fabrique national d’Herstal.

Catinus - Liège - 73 ans - 24 octobre 2014


Un bon Maigret 8 étoiles

Un bonne intrigue et un personnage - celui de Gallet - que nous apprenons à connaître au fur et à mesure que l'enquête progresse.

Un homme politique français évoquait récemment sa "part d'ombre" pour rendre ses fautes plus humaines.Cette notion - moquée par les médias et le premier ministre - se trouve ici très bien évoquée.

Certes, il s'agit ici d'un roman et non une fable mais qui peut - le livre refermé - prétendre ne pas avoir sa propre petite (ou non) part d'ombre ?
De nombreux romans de Simenon prennent cette part de notre humanité comme terreau de ses intrigues.
L'homme est vraiment "nu" lorsqu'il ne peut plus cacher "son" ombre....

Fredericpaul - Chereng - 63 ans - 28 juillet 2013