Cristal qui songe
de Theodore Sturgeon

critiqué par Elric, le 23 juillet 2001
(Boussu - 50 ans)

La note: étoiles

Tout simplement beau

Sturgeon est un cas à part dans la science-fiction. C'est un peu l’écrivain qu’apprécient ceux qui n’aiment pas le fantastique. Mais rassurez-vous, ceux qui aiment l'apprécient encore plus.
Parce que Sturgeon écrit, non pas avec son cerveau, mais bien avec son coeur. Et c’est pour cela que ses romans sont beaux, et tristes, comme la vie. Parce qu’il a une foi aveugle dans l’humanité, parce qu'il met en scène des personnages marginaux et solitaires, dont les dons paranormaux ne réussissent qu’à les isoler davantage de leurs contemporains. Les histoires de Sturgeon sont courtes ( il n'a écrit qu'une petite poignée de romans mais d'innombrables nouvelles, souvent magnifiques ) et dégraissées de tout le superflu pour se concentrer, simplement, sur l’intrigue et ses protagonistes. Elles donnent parfois envie de pleurer, parfois même de rire ou au moins de sourire et, souvent, elles parviennent à émouvoir et à nous rendre optimistes. Si il existait plus de personnes comme Sturgeon nul doute que le monde serait meilleur. Et c'est pourquoi ses romans sont précieux. Et beaux.

Une merveille
le livre Cristal qui songe est une pure merveille.. rempli de jolies images, de délicatesse de fragilité avec plein de personnages plus attachants les uns que les autres.. on le dévore à une vitesse grand V... Lya - Paris - 44 ans - 18 mars 2009

un petit trésor
Une belle histoire, avec un suspense et des retournements savamment dosés. Que dire sinon: "voilà un beau livre", émouvant sans jamais tomber dans le mélo, fantastique et plein de personnages hauts en couleurs, avec des bons et des méchants et leur souffrance. Un livre qui nous entraîne du début jusqu'à la fin sans avoir à nous forcer. Magicite - Sud-Est - 46 ans - 8 mars 2006

Des cristaux créateurs de différences
Horty, jeune orphelin maltraité par son père adoptif, fuit son domicile pour se réfugier auprès de deux jeunes naines, Zena et Bunny, intégrant ainsi une troupe de cirque itinérant. Dans ce milieu pour le moins marginal de phénomènes de foire, Zena saura néanmoins protéger et surtout éduquer Horty face au mystérieux Cannibale, directeur terrifiant de la troupe obnubilé par ses étranges cristaux. Le jeune héros, lui-même attaché de toute évidence viscéralement aux débris de son jouet d’enfance aux yeux de cristal, va révéler des pouvoirs paranormaux : il conservera les apparences de l’enfance alors que les années passent, ses doigts mutilés repousseront, il mémorisera et restituera l’ensemble de ses innombrables lectures, il lira dans les pensées… Sous la houlette philanthropique de sa protectrice, l’essence de ce héros non humain puisque créé par les rêves des cristaux, va s’humaniser à son degré le plus accompli. Dans cet univers des différences et de la marginalité, les valeurs fondamentales de l’humanité sont menées à leur paroxysme. Un livre d’un humanisme d’une grande noblesse qui emporte malgré tout avec lui le mystère des cristaux et de ce monde parallèle laissant libre cours à l’imagination du lecteur. Une lecture intense et très profonde. Du grand art ! Voni - Moselle - 64 ans - 21 décembre 2005