Studio
de Philippe Sollers

critiqué par Pendragon, le 3 octobre 2006
(Liernu - 54 ans)


La note:  étoiles
Roman, vous avez dit roman !?
Sollers est un auteur assez particulier ! Sur les sept œuvres de lui que j’ai lues, il y avait la moitié d’excellentes et la moitié à carrément jeter à la poubelle car elles étaient simplement illisibles et ressemblaient plus à un assemblage de phrases, pensées ou autres, qui n’étaient même pas toutes de Sollers, ce qui en soi ne me dérange pas trop, mais pourquoi appeler cela un roman alors !? Dans ce cas-ci, Sollers nous propose à nouveau un « roman » qui n’en est pas un dans le sens où il ne se passe rien, où il n’y a pas de trame, où il n’y a pas de schéma directif, pas d’action principale et même pas d’actions secondaires. On comprend vaguement que le personnage principal est professeur et qu’il vit dans un studio, qu’il fait vaguement de l’espionnage ou du contre-espionnage et qu’il est porté sur « la chose » (comme toujours chez Sollers), mais d’histoire point !!! Ce pseudo espionnage est donc l’excuse pour parler en code et pour justifier une couverture au professeur qui dès lors ne fera plus que des références à Rimbaud et à Hölderlin, vie, œuvres, et autres…

Même s’il est intéressant de lire ce genre de commentaires sur ces deux grands poètes, je ne puis adhérer à cette manière de « vendre » un soi-disant roman quand ce n’en est pas un. Si l’on veut faire du spécialisé, que l’on ait alors l’honnêteté de l’indiquer !

Sorry monsieur Sollers, mais depuis que vous aviez atteint le sommet du sommet avec Le Lys d’Or, la chute s’intensifie !
Digressions réflexives 8 étoiles

Ce livre constitue davantage une réflexion sur les goûts et plaisirs de l'auteur qu'un véritable roman. Sans établir une biographie, cette suite de digressions aimables retrace les intérêts de cet éminent écrivain, ne tentant qu'à peine de se dissimuler derrière un personnage de professeur qui sort de son studio dès que possible. Sont ainsi décrits ou évoqués dans une suite de fragments les lieux qui l'ont marqué, à Paris, Bordeaux et Venise, notamment, ses auteurs fétiches, Rimbaud et Heidegger notamment, les choses qui l'agacent et celles qui le transcendent.
Inévitablement décousu, cet ouvrage hors nome ne manque néanmoins pas de fraîcheur, la lectrice et le lecteur pouvant apprécier d'être menés dans cette promenade intellectuelle, assez agréable, qui permet, l'air de rien, de réfléchir, sur ses propres constructions culturelles.

Veneziano - Paris - 46 ans - 25 mai 2019