Tricard Dixon et ses copains
de Philip Roth

critiqué par Tistou, le 2 octobre 2006
( - 68 ans)


La note:  étoiles
Charge féroce
Richard Nixon s’est prononcé clairement en son temps (discours à an Clemente en 1971, en exergue du livre) contre le droit à l’avortement. Philip Roth nous la joue à la Voltaire (avec Zadig ou Candide) et fait sa fête à Tricard Dixon.
Tricard Dixon est donc le Président des Etats Unis et Philip Roth nous fait assister aux prises de décision du Président entouré de ses différents conseillers. Il n’aimait manifestement pas Nixon, Philip Roth mais le pamphlet saute allègrement 30-35 ans et on se surprend à visualiser Georges Bush dans un passage où Tricard Dixon veut justifier une agression à venir contre le Danemark pour une cause que je vous laisse découvrir. C’est carrément prophétique (ou les actions américaines sont-elles répétitives plutôt ?) ; mauvaise foi, contrevérités, arrogance érigée en ligne de conduite, Tricard Dixon est habillé pour l’hiver ! Et l’Amérique avec lui.
C’est grand-guignolesque, le trait est forcé à en crever le papier mais la charge porte. On reconnait dans l’excès, des situations, des propos, des attitudes, qu’on regrette parfois de voir aux Etats Unis.
« Tricard Dixon et ses copains », ou comment passer de la justification à ne pas légaliser l’avortement à la volonté de massacrer des boys scouts à Washington, de demander l’extradition d’un joueur de base ball en villégiature au Danemark et subséquemment à la guerre déclarée au Danemark. De la fiction, certes, mais les armes de destruction massive d’Irak ne sont pas loin, non plus que les évènements qui s’ensuivirent.
Du Philip Roth polémiste.