Un jour Léonce a été retrouvé mort dans la grange. Accident avec le fusil de chasse dira-t-on. Léonce, le mari de Lisa, qui le trompait avec Thomas, le mari de sa soeur Camille. Camille qui a épousé Thomas sur ordre et conseil de la soeur aînée Léa.

C'est cet entrecroisement que nous raconte Gisèle Fournier par la voix de chaque protagoniste à qui elle donne tour à tour la parole. Au fil des pages, on annonce et on annonce encore que les secrets dans cette famille ont tué plus d'une fois.
Des secrets que l'on présente comme très mystérieux, voire dangereux, et qui se révèlent n'être que basses spéculations comme il en existe tant.
Gisèle Fournier joue sur les non-dits, les silences, les secrets trop lours à porter et tant pis si à un moment donné, ça donne l'impression d'un ballon de baudruche qui explose, avec juste de l'air dedans. Les courts chapitres, donnant la parole aux divers membres de la famille en qualité de narrateur, apportent autant de visions différentes des choses, avec une évolution dans le récit, parce qu'on en apprend un peu plus à chaque fois. Pour en arriver à la conclusion que ces fameux secrets de famille ne sont pas si secrets que cela et que voilà, ce n'est pas bien terrible ou en tout cas pas exceptionnel ni original.
Je déplore que l'auteur ait joué sur la tension et la confusion au fil des chapitres. Il faut chercher un peu qui parle, ce n'est pas toujours clair et j'ai la sensation d'une répétition qui alourdit considérablement le récit. Pas vraiment séduite par ce court roman.

Sahkti - Genève - 50 ans - 4 janvier 2007

Très touchée par ce premier roman de Gisèle Fournier, je reconnais à "Non-dits" d'enfermer dans ces maigres 158 pages un poids bien lourd à porter et à découvrir. Dans ce roman, on parle d'un thème très vendeur : les secrets de famille. Dans celle de Mathilde, la narratrice qui revient sur les lieux de son enfance au bout de trente ans, les secrets ont découlé comme des dominos qui s'écroulent les uns après les autres. D'un sentiment de trahison, on échaude un plan de vengeance, qui amplifie en drame. On meurt dans la famille de Mathilde - son père, Léonce. Pendant un été, toute la famille réunie dans la ferme, les non-dits ne cessent de s'accumuler. Et ils remontent de loin, ça on le découvre au fur et à mesure des chapitres où chaque protagoniste récite sa part d'histoire personnelle, fournissant ainsi une autre facette des faits. Une chape de plomb invisible couvre ce roman où Gisèle Fournier a excellé à décrire cette trame de suspicion au sein d'une famille qui se tait depuis des années. Un roman particulièrement captivant, qui se lit très vite et qui réussit à recréer l'ambiance glauque des non-dits familiaux.

Clarabel - - 48 ans - 9 novembre 2004