Samuel est revenu
de Xavier Deutsch

critiqué par Sahkti, le 17 août 2006
(Genève - 50 ans)


La note: étoiles
La guerre, la vengeance, l'amour
Verdun, les tranchées font des morts. La famille Milan y a envoyé ses trois fils, la soeur est restée à la ferme en compagnie des deux vieux domestiques. Paul et Emile Milan y resteront, seul reviendra Samuel, avec un lourd secret, celui d'une trahison, d'un complot machiavélique orchestré par tout le village, pressé de voir mourir les fils Milan afin de s'accaparer leurs terres, les plus belles de la région.
Mais Samuel n'est pas mort, il revient, il sait tout, l'heure de la vengeance a sonné, mais peut-être pas la vengeance brute et directe que certains attendent...

Si le début peine un peu à cause de descriptions longues, même si utiles, de guerre, de tranchées et de souffrances dues aux bombes, le récit gagne véritablement en puissance avec le retour de Samuel à la ferme des Milan.
Xavier Deutsch a pris le temps d'installer son personnage, de s'installer lui aussi, afin de laisser libre cours à une plume ravageuse. La vengeance qu'il propose est subtile, originale, parce que basée sur l'amour. Ses personnages en deviennent très attachants, tout comme l'ensemble de l'histoire. Je me suis surprise plusieurs fois à penser "Bien fait!" devant les tours joués par Milan et ses amis.
Derrière tout cela, il y a aussi et surtout une belle leçon sur l'absurdité de la guerre et les rancoeurs qui peuvent naître lorsqu'un de ses enfants meurt mais pas celui du voisin. Parce que c'est injuste. la guerre est injuste. Peu importe son camp.
La fin, assez surréaliste, illustre bien à mes yeux, la folie qu'un tel conflit peut provoquer. Après avoir vu l'horreur, comment vivre comme avant. Sans doute est-ce impossible. Alors il vaut mieux rêver...
Décalé 7 étoiles

« Voici l’histoire de Samuel et de ses frères, et de leur petite sœur, et de quelques hommes solennellement fous, mais presque tous les hommes sont fous, ça ne vaut pas la peine de le dire, sur le bord d’une rivière ».
Ainsi débute ce roman. Seul Samuel reviendra de la guerre 14-18. Mais au-delà de cette tragédie, il y a de la crapulerie fomentée par certains villageois. C’est également pour cette raison que Samuel est revenu.
On retrouve le côté décalé si cher à l’auteur.

Catinus - Liège - 73 ans - 28 mai 2020