La porte obscure
de Philip K. Dick

critiqué par Joehill, le 16 août 2006
( - 46 ans)


La note:  étoiles
S'il ne fallait en choisir qu'un
Ce serait Le Temps désarticulé, même si figurent dans La porte obscure d'autres perles comme Les pantins cosmiques ou L'oeil dans le ciel. En effet, résumer et critiquer les huit romans qui composent le recueil serait tentant, mais aussi long et fastidieux. Le dernier roman de ce volume est assez représentatif de l'esprit qui anime l'ensemble et de l'art de Philip K. Dick.
La réalité n’est-elle pas différente de celle que nous percevons ou que nous croyons percevoir ? Qu’est-ce qui nous prouve que ce qui se présente comme réel est effectivement réel ? Telles sont les questions auxquelles Philip K. Dick nous invite à réfléchir dans la plupart de ses romans. Dans Le temps désarticulé, Ragle Gumm est un Américain moyen, ordinaire, voire médiocre. Il gagne sa vie en répondant à l’énigme qui paraît quotidiennement dans le journal local : « Où sera le petit bonhomme vert demain ? » Il se consacre chaque jour à cette énigme, si bien qu’il trouve systématiquement la solution. Et ce, depuis des années. La vie suit son cours paisiblement jusqu’à ce qu’un jour Ragle Gumm découvre que le monde dans lequel il vit semble par endroits quelque peu factice. Le plus troublant, c’est quand il trouve un vieux magazine sur la couverture duquel apparaît une certaine Marylin Monroe, dont il n’a jamais entendu parler… Il cherche alors à en savoir davantage et voudrait surtout comprendre pourquoi on le retient dans cette petite ville. Lorsqu’il parvient à s’aventurer un peu plus loin, il constate que ce n’est pas du goût de tout le monde. Et il finit par deviner le véritable enjeu du concours grâce auquel il gagne sa vie…
Un roman fascinant, qui par moments évoque le film The Truman show, qui s’en est sûrement inspiré.