Circus
de Marie Bennett

critiqué par Tistou, le 15 août 2006
( - 68 ans)


La note:  étoiles
Bon séjour dans la contrée utopico-réelle d'Ambroise Tulipe
« Bon séjour dans la contrée utopico-réelle d’Ambroise Tulipe ». Je ne me suis pas trop fatigué pour le titre puisque c’est la première phrase de dédicace qui figure sur mon exemplaire de « Circus » !
Marie Bennett est une jeune « auteuse » iséroise qui vient de publier son premier roman (et donc dédicace).
Alors résumons : vous prenez le monde bancal de Boris Vian où l’irruption du réel dans le foldingue du quotidien fait peur, vous enlevez la tristesse et l’angoisse qui suintent de toutes les pages du même Vian que vous remplacez par la tendresse, vous y rajoutez Ambroise Tulipe en héros principal et des jeux d’esprit qui m’ont fait penser à un certain Yali (pour les initiés , les autres ne cherchez pas !) et vous avez la substantifique moelle de « Circus ».
Ambroise Tulipe est un obscur fonctionnaire d’une obscure Administration, aussi adapté à ce monde particulier qu’un mérou à un Salon du Livre. Il est rêveur, idéaliste, …
Il habite un immeuble dont les locataires constitueront l’autre partie du casting de « Circus » :
Angelina Costella, la concierge qui devient transparente tant elle est proche de sa montée au ciel. Cette vieille femme, proche de l’immatérialité, est le seul objet d’amour d’Ambroise Tulipe (jusqu’à ce qu’il fasse la connaissance de Lilydome),
Monsieur et Madame Aspirant, Simon et Albertine Piochegallet, Monsieur et Madame Djouahra, …
Interviennent aussi, et pas de la moindre des façons, Monsieur le Gouvernement, qui réside à l’Ilusée, et avec qui Ambroise entame la correspondance qui déclenchera les évènements de « Circus ». Et les agents Blate et Déquerre, et … Madame la Lune, alias … dont on finira par connaître l’identité véritable.
Il est suffisant de savoir que la correspondance d’Ambroise Tulipe provoquera la fuite de Monsieur le Gouvernement de l’Ilusée, l’intervention d’agents spéciaux pour le pister, … et que pendant ce temps, protégé par les habitants de l’immeuble, protégeant lui-même Angelina, Ambroise Tulipe continue de divaguer plutôt doux qu’amer et de penser à sa belle. De la plus belle des façons, façon poésie surréaliste :
« Si ça se trouve c’est de naissance. Oui, … maintenant que je le dis c’est bien ça. Elle brille comme si c’était de naissance. Une brillance innée, vous voyez. D ‘ailleurs quand elle était encore dedans, le ventre rond de sa maman devait lui aussi luire par transparence. Ca devait être ravissant de le voir déambuler dans les rues de là-bas, la nuit. Et à la maternité, imaginez un peu ! Ils ont dû rester sans voix lorsque, une fois sa maman allongée sur la table d’accouchement les deux jambes écartées, ils ont aperçu en signe avant-coureur un faisceau lumineux. Mais il fallait bien qu'ils disent quelque chose alors ils ont dit « Poussez Madame. S’il vous plait. » parce que là-bas dans les maternités on reste poli en toutes circonstances, même quand on vous braque un rayon lumineux en plein dans les yeux alors que vous ne faites qu’exercer humblement votre métier. »
Une certaine façon de mettre en avant les manques ou les excès de notre société tant il est vrai que pointer des incohérences en creux les met particulièrement en relief !
Quant à l’écriture, elle est de celles dont il est évident qu’elle devait écrire cette histoire. Et pas une autre.
à consommer sans modération 10 étoiles

Je ferais une critique éclair, Tistou ayant déjà fait le résumé détaillé du livre. Je suis tombée sous le charme de cet Ambroise, qui déambule tout au long de l'histoire avec un optimisme hallucinant, déstabillisant tous les préjugés ancrés en nous !!! Marie bennet écrit avec toute l'imagination dont elle est naturellement comblée, inventive, originale, un livre qui se dévore avec passion et sourire ! Madame Bennet , outre une femme adorable par sa gentillesse, peut se venter de m'avoir fait rire !
un humour qui me sied à merveille !! Merci Madame Bennet.

Calire - - 33 ans - 19 août 2006