Les grandes blondes
de Jean Echenoz

critiqué par Catva, le 31 juillet 2006
( - 53 ans)


La note:  étoiles
un très bon échenoz
Un producteur de télé est obsédé par les grandes blondes... il en recherche une en particulier, Gloria, ex star éphémère qui a mal tourné, et qui n'a aucune envie d’être retrouvée, au point d'éliminer les enquêteurs!

Quand on aime Echenoz, son écriture pleine d'humour et sa façon bien à lui de vous embarquer dans une histoire un peu farfelue, Les grandes blondes est un vrai plaisir : plus loufoque que d'autres romans du même auteur (ah, l'ange gardien anti-héros qui se perche sur l'épaule de Gloria!!), prenant, sans temps morts... un bonheur de lecture.
Blonde et oui ! 9 étoiles

Ce roman est sorti en 1995 et à cette date, je ne connaissais pas Jean Echenoz.
Lire Jean Echenoz, c'est à part, c'est une parenthèse, une bouffée d'oxygène, un intense plaisir, une délectation... je suis toujours fan, fasciné par cette belle littérature et ce style inimitable.

Tout d'abord mannequin puis éphémère vedette du monde des variétés (elle est l'interprète de deux 45 tours à succès), Gloire Abgrall est une grande blonde qui a défrayé la chronique. Enfin, ... était une grande blonde. La chute de popularité a été aussi vive pour elle que, semble-t-il, la chute de son ex-amant et imprésario dont elle a été portée responsable (le pauvre homme est tombé du 4ème étage...). Personne charmante au demeurant, Gloire a cette fâcheuse manie de pousser dans le vide les gens qui lui déplaisent. Et donc après l'épisode de l'amant qui bascule dans le vide, la vie de Gloire a été le procès, la prison, la remise de peine pour bonne conduite et une disparition...
Ainsi, depuis quatre ans, Gloire vit en recluse dans un petit village breton, loin des caméras et des journalistes, loin des gens tout court d'ailleurs. Elle a purgé sa peine, s'est refait un look et, en voyant ses cheveux bruns et sales, son maquillage outrancier, si mal attifée, personne ne peut se douter qu'elle est cette ancienne chanteuse. Elle vit dans un modeste pavillon aux lumières de néon blafardes, entourée de formica, de cigarettes et de médicaments dont elle abuse souvent. Seul un marin du nom d'Alain vient lui rendre visite et lui apporter du poisson ou des coquillages, lui racontant ses périples en Australie. Mais attention, qu'il ne s'approche pas de trop près, la sale manie de Gloire pourrait lui valoir quelques ennuis et les falaises ne sont pas si loin...
Parallèlement à ceci, on découvre un dénommé Salvador qui est producteur de télévision et qui veut faire une émission ou une série d'émissions sur les grandes blondes. Aidée de sa collaboratrice Donatienne, splendide créature cambrée, Salvador ne sait pas trop comment s'y prendre pour présenter ses fameuses grandes blondes, se replongeant dans des images d'archives ou cherchant des grandes blondes toujours en vogue. Puis, lui vient l'idée de retrouver Gloire Abgrall...
Celle-ci sent qu'on s'intéresse de trop près à elle, elle quitte la Bretagne et s'enfuit de l'autre côté de la planète, direction Sydney. Puis Bombay où elle fera des rencontres particulières. Poursuivi par des enquêteurs atypiques, Gloire cherche à semer ses poursuivants et le roman devient une sorte de road-movie drolatique. Dans sa fuite, Gloire est accompagné d'un dénommé Béliard, petit homoncule visible d'elle uniquement, sorte d'ange gardien qui la conseille et la guide.

Un roman d'une extrême fantaisie et d'une grande inventivité avec toute une palanquée de personnages truculents où l'auteur nous mène encore par le bout des... mots dans des aventures presque rocambolesques mais qui, toujours garde les pieds sur terre: la réalité de notre monde est bien là dans ces descriptions si fines de la vie de tous les jours. C'est vraiment délicieux à lire, une fois de plus, je suis séduit par son sens de la narration, le choix des mots, l'humour subtil, distillé dans des phrases alambiquées mais pas trop, des dialogues réussis. Et puis, comme toujours ou comme souvent, Jean Echenoz nous implique dans le roman, nous prenant parfois à témoin comme ami, employant le "on" comme pour accompagner les personnages: un style inimitable....

Laugo2 - Paris - 58 ans - 23 décembre 2014


Un livre qui fait du bien 8 étoiles

Voici un livre qui sait nous réconcilier avec la femme, notamment la grande blonde aux jambes interminables et à la silhouette élancée, aux yeux de velours et aux lèvres boudeuses, bref, avec ces filles qui nous énervent franchement par leur attitude hautaine...

"Les grandes blondes" balaie tous les stéréotypes, puisque celle que recherche absolument le producteur d'émission télé est une vraie... teigne ! Elle se cache sous un visage quelconque, s'habille mal et veut se fondre dans le paysage pour disparaître absolument, se sentant en danger constamment, ayant par le passé vécu et provoqué des choses abominables... Gare à ceux qui s'en approchent, c'est une véritable bête sauvage qui sommeille en elle, les détectives lancés à ses trousses l'apprendront à leurs dépens.

Histoire loufoque, oui, pour le moins, quand on imagine Gloire en compagnie de son homoncule qui ne lui souffle pas toujours les meilleures idées. Aventure complètement déjantée, qui nous fait traverser une bonne partie du globe et nous rend témoins d'actes plus que répréhensibles.

Un livre qu'il fait bon lire, pour passer un bon moment, le sourire aux lèvres.

Nathafi - SAINT-SOUPLET - 57 ans - 30 janvier 2014


Road-movie à la mode Echenoz 9 étoiles

Deuxième roman d'Echenoz que je découvre, deuxième road-movie. Il faut dire que pour répéter ce procédé, l'auteur ne s'épuise pas et renouvelle l'intrigue en profondeur.

Il nous emmène en Europe, en Océanie, en Asie, sur les autoroutes, dans les aéroports, nous transporte d'appartements en hôtels et ce d'une manière tout à fait divertissante dans un style toujours original qui s'accorde parfaitement aux rebondissements multiples.

Le fil conducteur: la recherche d'une de ces fameuses grandes blondes qui font le titre de l'œuvre; la fuite de celle-ci, Gloire.

Un vrai divertissement. Un roman qui nous tient en haleine.

Justine J - - 38 ans - 7 août 2013