La cavale du géomètre
de Arto Paasilinna

critiqué par Saint-Germain-des-Prés, le 17 juillet 2001
(Liernu - 56 ans)


La note:  étoiles
De péripéties en rebondissements, qu'elle est douce la folie de ce géomètre...
Taavetti Rytkšnen (géomètre) a 68 ans et souffre de troubles de la mémoire.
Il se souvient parfaitement des événements lointains, mais est incapable de dire où il habite, quel jour on est ou encore s’il est marié...
Il monte dans un taxi conduit par Seppo Sorjonen en demandant à celui-ci de le conduire là où il voudra.
Voilà comment démarre la cavale du géomètre. Une chose en entraînant une autre, c’est plusieurs semaines que nos deux protagonistes vont passer ensemble. L’action se passe en Finlande, rien d’étonnant puisque l'auteur est natif de ce pays.
Plusieurs situations cocasses dues au caractère « oublieux » de Taavetti devaient immanquablement arriver. Par exemple, installés dans un hôtel, Taavetti et Sorjonen seront dérangés en plein milieu de la nuit par des jeunes jouant au football dans le parc. Sorjonen appellera la police. Taavetti sort pour montrer à cette bande de malappris de quel bois il se chauffe. Mais sitôt sorti de l’hôtel, il oublie ce qui l’a amené dehors. Un ballon termine sa course dans ses pieds, il ne peut s'empêcher de le relancer et le voilà en train d’échafauder les buts avec des bancs !
Il finira dans une fontaine, nu, ses vêtements chapardés par un des jeunes loustics et c'est là que la police le découvrira !
A d'autres aventures de ce genre, il faut ajouter une histoire d’amitié touchante entre ces deux hommes.
Le style est très agréable à lire, il vous transporte en peu de mots. L'univers de Paasilinna est à la fois simple et si particulier.
A lire : c'est rafraîchissant !
Road movie finnois 8 étoiles

C'est farfelu, c'est un voyage à travers la Finlande, c'est plein de personnages étonnants et c'est décalé.
C'est clairement un roman de Paasilinna, il n'y a pas de doute !
On s'attache facilement aux héros et on les suit avec plaisir. Parfois, on trouve cela invraisemblable mais pas tant que cela finalement
Une fois accepté l'univers de cet auteur, on s'embarque avec plaisir et distraction dans le périple.
il y a aussi une réflexion sur la recherche de l'essentiel par chacun et moi j'ai trouvé un bon bouquin.

Vinmont - - 50 ans - 25 juin 2019


Lecture naïve 6 étoiles

Ce n'est pas le meilleur Paasilinna mais ce n'est pas le plus mauvais non plus.
Lorsque l'on s'attaque à un livre de cet auteur on attend avant tout de l'humour et de la distraction, et "la cavale du géomètre" tient ses promesses. Cependant là encore j'ai été un peu déçu, on sourit de temps en temps mais je n'ai pas retrouver l'humour tranchant rencontré dans d'autres de ses livres. Ca manque de mordant, il s'agit d'une lecture simple, un peu naïve même, idéale l'été sur la plage, mais qui manque d'intérêt tout simplement.

Sundernono - Nice - 41 ans - 18 avril 2011


Geomètre, taxi driver et architecte névrosé 9 étoiles

C'est une véritable cavale à travers le paysage sauvage et brutal de la Finlande que présente Arto Paasilinna, un voyage dans un pays, où le caractère des hommes, à l'image de la nature, est sans concession et intègre.

Un jeune homme qui jusqu'alors roulait sans fin dans les rues d' Helsinki, Seppo Sorjonen, prend à l'arrière de son taxi un vieil homme amnésique, qui va l'entraîner dans une véritable quête initiatique, à la recherche du passé, et de finalement leurs véritables identités.
L'amitié, et la camaraderie (entre Ryktönen et son camarade du guerre Heikki Mäkitalo, et même au coeur d'un groupe soudé d'aventurières française, sorte de naufragées volontaires dans les marais) sont les fils directeurs du récit.

Le ton est résolument décalé, il entraîne de façon humoristique et avec quelle candeur, le lecteur dans une fresque hétéroclite, qu'il s'agisse d'une reconstitution de bataille de char dans un musée de guerre désert, sur fond de vodka et d'oignons, ou de la destruction en règle d'une exploitation agricole.
L'alcool et la folie ne sont pas de reste, mais l'ambiance est fraternelle, et emplit un pays où l'on semble pouvoir se perdre dans l'ennui et la routine, de légèreté et de spontanéité.

Car finalement, que recherche Seppo, si ce n'est du contenu, aussi loufoque soit-il, à son mariage et à son métier? De chauffeur de taxi il s'improvise médecin, de fiancé il devient un mari.
La cavale du géomètre n'a pas de sens, elle assume juste l'intensité de chaque instant, et après tout le potentiel, créateur ou destructeur, contenu en chacun.
Tous les personnages flirtent entre ces deux pôles comme sur une corde tendue prête à rompre, et finalement le sens qu'ils empruntent se perd dans les brumes et la froideur d'un pays et d'un décor qui marque profondément le récit.

On appréciera ou non la candeur du récit, mais on note qu'il autorise une approche pas si naïve de sujets les plus douloureux: la maladie, la solitude que l'on trompe comme l'on peut, la nostalgie et les souvenirs de guerre.
On pense à des auteurs nordiques comme Ibsen, qui savaient marier les sujets les plus violents au ton le plus décalé, et il nous semble comprendre comment ces régions sauvages et froides engendrent des caractères aussi endurants.

Madame du B. - - 39 ans - 24 août 2009


FABLE LOUFOQUE 8 étoiles

Ce sont les personnages qui m'ont beaucoup, mais alors vraiment beaucoup plu dans cet opus ci du Finlandais.

Les personnages du vieux géomètre amnésique Taavetti Rytkönen et du jeune chauffeur de taxi Seppo Sorjonen et le "couple" qu'ils forment est vraiment étonnant et très bien assorti.
Leur psychologie est étonnamment fouillée et il sont très bien décrits, sans parler bien sûr de toutes les péripéties qu'il leur arrive dans leur longue "quête" d'on ne sait d'ailleurs pas quoi exactement.

Les autres personnages sont tout aussi loufoques : les naturistes Françaises végétariennes et écolos, l'architecte Albanais, l'interprète bosniaque, et surtout le couple de vieux paysans désenchantés qui ont décidé de mettre à sac leur propre exploitation...

Aarto PAASILINNA ne nous offre donc pas un portrait très flatteur de ses compatriotes et pourtant on en redemande...

Mention spéciale enfin pour la "drôle" d'histoire d'amour entre Seppo Sorjonen et sa fiancée qui d'une façon étonnante parcourt tout le roman, et bien que très belle se passe presque entièrement par... téléphone!

Enfin, comme toujours PAASILINNA nous fait toujours autant rire, et c'est peut-être ce que l'on recherche le plus en lisant ses livres... passer un bon moment et se détendre les zygomatiques...

Septularisen - - - ans - 13 août 2008


Arpentage burlesque 7 étoiles

L'auteur a concocté un récit a priori farfelu, mais qui prend sens au fil des pages. Ce qui captive c'est le fait de ne jamais savoir ce qui va se produire au chapitre suivant. Les évènements peuvent à tout moment déboucher sur des situations totalement improbables. Telle cette intrigante petite balle de caoutchouc qui, une fois lancée, ne cesse de rebondir partout autour de vous dans des directions aléatoires, au gré des reliefs qu'elle croise sur son parcours.

Sans en avoir l'air, l'auteur nous invite à observer et à réfléchir à cette société déterministe qui guide l'action des individus selon des critères abscons, bien plus qu'elle ne veille sur eux. Le passage avec le groupe de françaises en quête d'expériences susceptibles de leur permettre d'atteindre le nirvana de l'abstinence alimentaire et sexuelle est tout particulièrement excellent. Effectivement une histoire drôle, malicieuse et surtout politiquement incorrecte.

Heyrike - Eure - 57 ans - 2 novembre 2007


pas le plus drôle... 7 étoiles

Sous un air de comédie et de franche rigolade, l’auteur n’hésite pas à se manifester sur des sujets d’actualité inhérents à son pays : la maladie, l’économie, les difficultés rencontrées par l’agriculture,….

Malheureusement, je n’ai pas retrouvé l’humour dévastateur et les situations cocasses qui m’avaient tant plus dans « la petite empoisonneuse ». Pourtant, ils sont bel et bien présents mais la magie a moins bien opéré. Peut-être étais-je moins sensible à ce sujet. Le roman nous fait malgré tout passer un agréable moment de détente. Même si le personnage du géomètre m’a parfois franchement lassée et énervée.

Féline - Binche - 46 ans - 25 avril 2005


Pas mal ! 7 étoiles

J'ai voulu lire ce livre parce que je n'avais encore jamais lu des livres de cet auteur et je voulais essayer. J'ai bien aimé la majorité du livre mais moins la fin. J'ai eu l'impression, peut-être fausse, d'un ralentissement vers la fin. J'en garde quand même une lecture agréable dans l'ensemble, peut-être le mauvais moment pour lire ce livre et l'apprécier pleinement. Je reconnais que l'auteur a beaucoup d'humour et qu'il m'a fait rire. Je vais essayer d'en lire un autre. Tel est mon humble avis. Merci quand même à Saint-Germain-des-Près, à Darius et à Jules pour m'avoir donné envie de lire ce livre.

Moon - LYON - 44 ans - 4 février 2004


Humour finlandais 9 étoiles

La quatrième de couverture ne m'avait pas attirée, l’histoire d'un amnésique de près de soixante dix berges, n’étant pas ma
tasse de thé. Et pourtant, quel plaisir, j'ai pris à lire ce livre bourré d’humour! Ah ces finlandais ! J’ignore si c’est leur propension à s’imbiber d’alcool qui leur donne cette folie jubilatoire, mais cette peuplade du grand Nord se distingue totalement de leurs voisins suédois dont je tairais les autres mérites. On sent que l’auteur sait de quoi il parle, il est né en Laponie finlandaise, a été successivement bûcheron et ouvrier agricole, avant de se lancer dans le monde de l'écriture. Sur le monde forestier et agricole, il en connaît un radis, ce qui le pousse à pousser sa gueulante sur ces fonctionnaires européens et leurs drôles de directives «Il avait dû abattre ses vaches, à cause des quotas laitiers. Si on produisait trop, on avait une amende. Les champs, il fallait renoncer volontairement à les cultiver & de la bonne terre arable ! Aujourd'hui, il se contentait d'élever quelques taurillons et de faire un peu de céréales. Et même çà, il devrait y renoncer cet été. Au prix actuel, çà ne valait pas le coup. Il s’enflammait en expliquant les problèmes auxquels se heurtait son exploitation. On avait privé les paysans de leur liberté. Quand on voulait faire des coupes dans la forêt, il fallait demander toutes sortes d'autorisations et laisser les agents de l’administration forestière décider du terrain et du marquage. Les industriels du bois fixaient les prix avec leurs cartels et leurs contrats d'achat. Quand un exploitant coupait ses propres arbres, on le traînait en justice pour avoir dilapidé des ressources forestières. Quand on avait décidé que la Finlande devait adhérer à l’UE, on avait dit que les paysans constituaient un obstacle : sans eux, on pourrait goûter aux délices de l'Europe. Bref, les méfaits de l’adhésion de la Finlande à l’Union Européenne pour les petits exploitants dont les produits se retrouvent en concurrence avec ceux des régions européennes plus ensoleillées amèneront notre brave couple de métayers à détruire complètement son exploitation. Humour, verve et malice garantis !

Darius - Bruxelles - - ans - 5 février 2003


Encore un ! 8 étoiles

Le drame avec le site, ce sont les constantes tentations... Tant que ce n'est que pour des livres, il y a plus grave !... Ici, une fois de plus, je suis tenté et ce livre va venir augmenter la pile qui m'attend pour les vacances... Comme "La danseuse d'Isu" présentée par Vigno.

Jules - Bruxelles - 80 ans - 17 juillet 2001