La nuit du décret
de Michel Del Castillo

critiqué par Richard, le 4 juillet 2006
( - 78 ans)


La note: étoiles
police et culpabilité
Laredo est un jeune inspecteur de police. Il vient d’apprendre sa mutation dans une petite ville du nord de l’Espagne, très vite cette nouvelle qui le réjouissait : nouvelle vie familiale, région plus conforme à ses attentes, le perturbe, car collègues et supérieurs lui parlent de l’inquiétant Pared son futur patron.
La plus grande partie du texte de Michel del Castillo se situe chronologiquement entre l’annonce de la mutation et la première rencontre avec Pared. Laredo cherche avec véhémence, auprès d’anciens collègues, de familiers, la trace de Pared. Il y a dans cette démarche bien plus que de la curiosité, le besoin de sentir, de se fondre dans une trace. Avant de le rencontrer Laredo est fasciné par Pared.
La dernière partie décrit la rencontre entre Pared et Laredo et les quelques semaines qui suivent de relations très particulières qu’ont les deux hommes jusqu’à la conclusion évidement dramatique.
Sur fonds de réminiscence de la guerre civile la nuit du décret comme la plupart des textes de Michel del Castillo est un texte dramatique. On y retrouve des thèmes chers à l’auteur sur la culpabilité, la justice, la police. L’écriture est belle, lyrique, Michel del Castillo est un auteur, son univers se retrouve roman après roman, dans une œuvre originale et baroque.
Ca fait mal ! 10 étoiles

La rencontre entre un jeune inspecteur de police espagnol, peu marqué par la guerre fratricide, et un personnage déconcertant -son futur chef de surcroit- insaisissable, ouvert et cruel et, qui lui par contre, est chargé d’ histoires sulfureuses !

Et c'est la quête de ce jeune policier vers son inévitable chef, les liens qui se tissent entre ces deux êtres qui constituent la trame de cet ouvrage.
Terrible face à face !
Cruelle approche pour ce jeune flic, quasi idéaliste et ancré dans le réel, marié et père de famille, qui va tenter avant même la rencontre de découvrir qui est ce nouveau supérieur qu'on lui impose, au passé si cruellement troublant...
Une toile d'araignée dont il va lui falloir s'extirper, à quel prix ?
Un ouvrage fabuleux, qu'on n'oubliera jamais !
Un regard aigu sur hier, aujourd'hui et demain avec : comment se préserver, que doit-on comprendre, quand devons-nous agir ?

C'est magnifiquement écrit, ça gêne et c'est justement là, l'intérêt de ce livre !

Et nous, que ferions nous ?

DE GOUGE - Nantes - 68 ans - 5 novembre 2011