L'ambulance
de Serge Brussolo

critiqué par Fantasio, le 1 juillet 2006
( - 71 ans)


La note:  étoiles
Un "bon" Brussolo
Une étrange épidémie s'est abattue sur le monde. Il s'agit d'un virus migratoire qui pousse les individus à abandonner leur travail, leur domicile, leur famille, pour se lancer sur les routes sans but réel. L'une après l'autre, les villes se vident, des milliers de personnes errent à travers le pays, marchant nuit et jour sans prendre le temps de dormir ni même de manger.
Si les plus forts avancent sans relâche, les plus faibles s'écroulent à bout de force.
Des ambulances talonnent les fuyards pour leur porter secours.
Des ambulances sur lesquelles courent les légendes les plus inquiétantes... (L'éditeur)

Les bouquins de Serge Brussolo se suivent et ne se ressemblent pas. Le précédent LES BRIGADES DU CHAOS était assez catastrophique malgré une deuxième partie qui sauvait un peu l’ensemble du ridicule. Par contre ce livre, L’AMBULANCE, se situe plutôt dans les « bons » livres de l’auteur. Paru pour la première fois dans le Fleuve Noir en 1985 sous le titre nettement plus évocateur : AMBULANCE CANNIBALE NON IDENTIFIÉE, le récit tient la route. Toujours les créations délirantes de l’auteur (maisons de sept étages qui se déplacent avec conducteurs dans le grenier par exemple) mais ici, Serge Brussolo se maîtrise un peu (un peu seulement) et contrôle son roman. Un roman assez paranoïaque d’ailleurs où jusqu’au bout du récit, on ne sait pas qui manipule qui. La fin, très souvent le point faible des ouvrages de cet auteur, est habile et si le roman n’est certes pas un chef d’œuvre, il est suffisamment prenant pour donner quelques heures de bonne détente à un amateur de littérature fantastique pas trop exigeant.
Lu dans sa première version 7 étoiles

Je sors un peu mitigé de la lecture du roman, dans sa première version ("Ambulance cannibale non identifiée"). L'écriture, au moins au départ, est dense, dans la veine des romans d'anticipation de l'auteur dans ces années-là. Quelques belles pages sur l'exil pour ce roman dont le thème principal est la manipulation du groupe. Le parti-pris est maintenu jusqu'au bout puisque comme les personnages, nous n'aurons jamais connaissance de l'"envers du décor". Deux groupes s'affrontent, les soldats de goudron et les Marcheurs, avec leurs responsables, leurs techniques de manipulation, de désinformation, de propagande, et à travers eux deux protagonistes, pas suffisamment conditionnés pour ne pas se poser des questions, Jane et Nath, que l'on suit selon le principe des chapitres alternés. Pas facile avec ce genre de roman de trouver une fin ; celle-ci a le mérite de maintenir les interrogations dans un but de cohérence narrative, et ne joue pas la carte de la facilité.
Un roman aux problématiques intéressantes, mais à réserver toutefois aux amateurs du genre.

Cecezi - Bourg-en-Bresse - 44 ans - 28 juillet 2012