Tigane
de Guy Gavriel Kay

critiqué par Leodagane, le 27 juin 2006
( - 55 ans)


La note:  étoiles
Un régal
Déçue par "la tapisserie de Fionavar", du même auteur, mais n'aimant pas rester sur un échec, j'ai donc attaqué sans y croire ce pavé... Mais très vite j'ai été accrochée à l'histoire et surtout aux personnages, chacun étant tellement bien décrit qu'on croit les connaitre tous, et qu'ils sont tous attachants, même les plus noirs.

L'histoire à l'ambiance médiévale est celle de la péninsule de la Palme, conquise il y a une vingtaine d'années par deux sorciers qui se la partagent : Brandin d'Ygrath et Alberico de Barbadior. Lors de la conquête le fils de Brandin a été tué par les habitants de la province de Tigane. La punition a été pour eux que personne à part eux ne se souvient de ce nom, et que cette province est la plus asservie par Brandin. Mais plusieurs personnes ont décidé de redonner son nom à la Tigane, et vont s'y employer par divers moyens au cours du livre.

L'intrigue mêle un peu de fantastique, de politique, d'aventures, de sentiments de toutes sortes, et surtout on ne s'ennuie pas une seconde.

La fin est à la hauteur, vraiment aucune déception !!!
Vous allez aimer la Tigane ! 10 étoiles

Un très bel ouvrage de G.G.Kay ! (encore)

Pour ceux qui ont déjà eu la chance de lire 'Les lions d'Al-Rassan", n'hésitez pas, Tigane s’inscrit dans la même veine et la qualité est encore une fois au rendez-vous. Pour les autres, hâtez-vous de lire l'un ou l'autre (ou les deux) de ces superbes récits.

Tigane nous livre un récit épique, entre fantastique et réalité historique. Les personnages comme l'intrigue sont cohérents, en jouant sur l’ambiguïté de nos sentiments et la complexité de l'être humain, l'auteur évite le piège de la narration d'une pensée unique où régnerait l'ordre manichéen. La crédibilité des récits de G.G.K. ont toujours fait leur force.
Le tout servi par une écriture fine et néanmoins agréable à lire.

Ne vous laissez pas rebuter par l'épaisseur du livre, Tigane est un très beau récit qu'il ne faudrait en aucun cas manquer !

Titanototo - - 32 ans - 11 août 2016


Indubitablement, de l'excellent Kay 8 étoiles

4e de couverture (tome 1) : Affaiblies par des querelles internes, les provinces-États de la Palme ont cédé une à une devant Brandin, le sorcier venu d'Ygrath, et Alberico, le tyran venu de Barbadior. Le sort de la péninsule s'est joué à la bataille de la Deisa lorsque l'armée du prince Valentin, incapable de contrer la sorcellerie de Brandin, a été totalement anéantie. Vingt ans ont coulé sur la Palme depuis ce jour funeste et le fils du prince Valentin, Alessan, organise secrètement la résistance avec une poignée d'hommes et de femmes toujours fidèles à leur véritable souverain. Mais comment vaincre des sorciers lorsqu'on doit se cacher sous les traits de simples troubadours et que l'histoire et le nom même de son pays ont été effacés de toutes les mémoires ?

4e de couverture (tome 2) : Après des années de préparatifs silencieux, Alessan, prince de Tigane, sait que l'heure n'est plus aux subterfuges et aux manoeuvres en coulisse. Fort de la promesse que lui a faite le roi de la Quileia, il peut enfin sortir de l'ombre et affronter au grand jour ceux qui lui ont ravi son pays. Mais des événements imprévus risquent de perturber ses plans... Quant à Dianora, qui a sauvé d'une mort certaine l'homme qu'elle avait pourtant juré de tuer, une troublante rencontre dans les jardins du roi avec une riselka confirme sa destinée : elle sera la femme qui assurera la chute de Brandin d'Ygrath... ou celle qui lui permettra de devenir le roi légitime de la Palme ! La suite et la bouleversante conclusion du chef-d'oeuvre de Guy Gavriel Kay : Tigane.

Commentaire : Du grand Kay, une fois de plus. Encore aujourd'hui, je n'ai pas de honte à dire que cet auteur fait encore et toujours partie des maîtres de la fantasy. Bien que dans ce roman, il n'ait pas encore atteint la maîtrise dont il fait montre un peu plus tard ni n'utilise tout à fait ce cadre bien à lui que l'on appelle la fantasy historique, Tigane possède bel et bien sa griffe. Personnages bien campés, dans l'ensemble, profonds et qui conservent leur prédominance sur le récit lui-même contrairement à d'autres histoires qui portent leur personnage, au lieu de l'inverse. Et quelle fine perception de l'humain, de leurs désirs, de leurs contradictions, a Kay ! Contrairement à bien d'autres auteurs, sa plume, près des beautés artistiques et émotives, reste à mes yeux l'une des plus belles ! Le vécu des personnages est toujours aussi profond, pleine d'une humanité qui continue de nous en apprendre sur notre nature.

Outre l'aspect toujours élogieux que je vois en Kay, je m'aperçois que la place du merveilleux est beaucoup plus franc, contrairement à ses oeuvres suivantes où elle est plus diffuse, plus sous-entendue, plus fantomatique (donc, à mes yeux, beaucoup moins mise de l'avant à la place des personnages) presque à cheval sur le fantastique. Bien que ce soit un critère tout à fait personnel, je n'aime pas beaucoup l'escalade des pouvoirs magiques qui apportent trop souvent des solutions faciles aux problèmes bien humains. Ça me fait l'effet parfois de raccourcis de pensée, pour faire plus simple, au lieu d'utiliser une ruse ou une stratégie quelconque. Ça et la désagréable situation d'enflure de pouvoir. Autrement dit, du méchant toujours plus fort qui nécessite un pouvoir toujours plus grand pour le vaincre, ainsi de suite. Ça, ça m'énerve, car cette roue n'a jamais de fin. C'est d'ailleurs un peu ce que j'ai senti à la fin de Tigane, lors de la grande bataille. Comme si seul la magie était mise de l'avant comme élément nécessaire pour vaincre l'autre. On est bien loin par contre de certains navets qui consomment ce genre de problème de manière boulimique.

Quant au texte lui-même, certains passages m'ont paru plus ou moins nécessaires, quoique après ma lecture des deux tomes, j'aie mieux compris leur raison d'être. Le personnage de Dianora me laisse encore un peu perplexe. Bien qu'elle soit nécessaire, elle donne l'impression de n'être qu'un pion sans grand intérêt dans l'échiquier alors que j'aurais aimé qu'elle soit davantage exploitée. Tout comme j'aurais souhaité la même chose pour Alberico, qui reste un peu trop stéréotypé, contrairement à Brandin, tyran beaucoup plus savoureux. J'ai trouvé la fin un peu trop happy end à mon goût.

Au bout du compte, Tigane demeure un excellent roman, bien que Kay ait fait mieux.

Calepin - Québec - 43 ans - 13 novembre 2008


Purement jouissif! 9 étoiles

Peu d'écrivains peuvent se vanter d'avoir écrit un livre comme Tigane. Et Guy Gavriel Kay est de ceux là, vu que c'est lui qui a écrit Tigane...! Pour faire Tigane il vous faut:

1) une immense capacité à inventer, à façonner, à humaniser vos personnages. C'est impressionnant! On a le sentiment que tous les personnages sont des amis proches. On a l'impression de les connaître, de les comprendre. L'auteur donne une profondeur réelle à chaque personnage, les rendant tous plus attachants les uns que les autres.

2) Une base historique certaine et solide. Difficile de rendre plus évident qu'il s'agit d'une reconstitution de la botte italienne.

3) de la magie " en veux-tu? en voilà" mais pas dans ses grosse pompes. Une magie qui ne demande pas de traits de lumière verts, bleus, ou rouges. C'est une magie subtile, qui est omniprésente et à la fois inexistante. Ce qui donne un côté beaucoup plus profond à l'histoire magique.

Bref... Tigane c'est que du bonheur et une histoire prenante.

Thomas789000 - - 39 ans - 28 octobre 2008