Morale des épicentres
de Marcel Moreau

critiqué par Sahkti, le 19 juin 2006
(Genève - 50 ans)


La note:  étoiles
La vie, mode d'emploi
Marcel Moreau se livre et se raconte sans sacrifier pour autant à la mode de la biographie ou des souvenirs empilés les uns sur les autres.
C’est une leçon de vie qu’il nous offre, la possibilité de chercher en nous notre propre morale, une morale qui ne doit rien aux codes et aux dogmes, un mode de vie qui donne leur juste place aux idées et aux mots, ces derniers prenant divers sens que l’on se doit d’assumer quand c’est nous qui leur donnons.
Les mots occupent une place très importante dans la vie de Marcel Moreau, il joue avec la langue, la châtie à merveille et se méfie des termes qui se veulent triomphateurs et dominants.
Ce livre, c’est une bouffée d’énergie et d’optimisme, il rend la pêche et l’envie de croquer la vie à pleines dents en entreprenant des choses et en acceptant de porter la responsabilité de ses choix. Pas toujours facile.
Cette "responsabilisation" m'a beaucoup parlé, elle fait partie d'un processus de compréhension de soi qui apporte lucidité et apaisement et Marcel Moreau semble avoir trouvé ici quelques unes des clés importantes menant sinon à la sagesse, du moins à la sérénité.
A apprécier également, la quinzaine de lettres envoyées par Anaïs Nin à Marcel Moreau, perles de douceur et de tendresse.


Un extrait:
"Je suis né bien. Je ne pouvais rêver mieux comme berceau : des terrils, des corons, la pauvreté, une mère viscérale, une sœur maternelle, un père rompu. Je parle sérieusement. (...) J'avais un bon chaos, sans généalogie connue, avide de s'en créer une. Certes, j'étais la proie d'instincts tantôt primaires, tantôt patibulaires. N'empêche, c'était les miens, ils devaient donc bien avoir un sens. Le tout était de savoir s'ils accepteraient d'apprendre le français."