Le Procès d'après Franz Kafka
de Ceka (Scénario), Clod (Dessin)

critiqué par Sahkti, le 2 juin 2006
(Genève - 50 ans)


La note:  étoiles
Procès minimaliste
Inutile de résumer une énième fois l'histoire du procès tel qu'écrite par Franz Kafka.
Ceka et Clod l'ont mise en scène en 46 planches, dans un style très épuré qui convient à merveille, je trouve, à l'absurdité de la situation. Ce n'est pas la première fois que Kafka se fait mettre en cases dessinées et c'est une réussite de plus. On doit peut-être ce potentiel d'adaptation à la nature particulière de ses textes, ce côté décalé et irréel qui permet de nombreuses interprétations.
J'ai particulièrement apprécié le traitement appliqué par les deux auteurs et qui fait ressortir le mécanisme implacable du procès. On ne se perd pas dans les méandres d'un esprit ou d'une méditation, on assiste à un décorticage de société. Pour ce faire, il fallait réussir, via le procédé graphique, à faire ressortir tout le côté absurde de la situation en maintenant intact - et puissant! - l'aspect grave et sombre de la situation. Pari réussi!
Trop superficiel 5 étoiles

Quel défi que celui de se lancer dans l'adaptation d'une oeuvre telle que le Procès de Kafka en bande dessinée!
Malheureusement, ce défi, est ici seulement partiellement relevé... il manque la densité du roman et le dessin finalement n'apporte rien au récit voire, il le dessert en formalisant des situations qui ne peuvent prendre forme que dans l'imaginaire du lecteur. Un simple exemple: Lorsque K. se met à la recherche du Tribunal, les auteurs le font évoluer dans une Prague labyrinthique, or de mes lectures du roman de Kafka, il me semblait au contraire que le personnage principal poursuivait sa quête dans une ville déserte, vide de gens, aux grandes avenues rectilignes.
Cette BD tient en 48 planches, c'est assurément trop peu pour restituer à la fois le récit et l'atmosphère qui suinte du roman.
L'intention était donc louable mais malheureusement condamnée d'avance...

Vince92 - Zürich - 46 ans - 23 juillet 2016


Un peu à côté 4 étoiles

Je suis tombée un peu à côté de cette œuvre et n'ai pas pu l'apprécier à sa juste valeur car je n'ai jamais lu l’œuvre d'origine. Sans référence, il est très compliqué de juger de l'adaptation voir simplement de comprendre certains détails narratifs (homme à la porte de la loi? relation avec la jeune femme?).
La simplicité de l'intrigue est accrocheuse et la BD fait bien ressortir le caractère absurde de l'aventure de monsieur K. Je pense que le dessin rend très bien l'absurdité de la situation avec un effet de simplicité et d'écrasement, de disproportion de taille entre les personnages.
Une bonne adaptation il me semble mais qui ne doit être abordée que si l'on connait l’œuvre afin d'en profiter pleinement.

Junos2005 - - 34 ans - 14 janvier 2014


Trop peu angoissant 4 étoiles

Monsieur Joseph K fut réveillé un matin par deux agents. La loi c’est la loi monsieur K est arrêté. Mais de quoi l’accuse-t-on ? Joseph va se lancer dans un combat pour se défendre. Mais se défendre contre quoi et contre qui ? Le combat n’est-il- pas perdu d’avance ?
Un autre aperçu de l’oeuvre de Kafka intéressant à découvrir.

Le récit est fidèle au livre, cependant je n’ai pas éprouvé les mêmes sentiments à la lecture de la BD. Le livre est angoissant, on sent le personnage principal proche de la folie, c’est noir, on se sent étouffé.
Pour la bande dessinée le trait est clair, c’est lumineux. La scène qui me semble la plus paradoxale est celle où monsieur K se fait suivre par les enfants qui sont sympatique dans la BD et tellement terrifiant dans le livre.

Je suis légérement déçu de ne pas éprouver les mêmes sensations lors de la lecture du livre de Kafka. Je trouve la BD trop "légère".

Julieh - - 43 ans - 5 octobre 2006


la couleur plutôt que le désespoir 4 étoiles

Très moyennement convaincu par cette adaptation. Je doute que j'y aurais compris grand chose si je n'avais lu le roman, que dis-je, le monument de notre ami Franz. Certes, le dessin est plaisant, mais les auteurs ont eu, je trouve, trop tendance à édulcorer la noirceur et le désespoir de l'original pour se contenter d'en transcrire l'aspect absurde. C'est peut-être déjà pas mal mais pour moi ce n'était pas assez (Il faut dire que ce roman est l'un des 10 meilleurs que j'aie jamais lu => ma "barre" de satisfaction était évidemment très élevée)

B1p - - 50 ans - 3 juin 2006