Caresser le velours
de Sarah Waters

critiqué par Queenie, le 17 mai 2006
( - 44 ans)


La note:  étoiles
Sexe, amour et cruauté au féminin
Le roman de Sarah Waters tourne autour d'une jeune se découvrant une passion amoureuse pour une artiste de music hall.
Du jour au lendemain elle va quitter sa petite vie coincée entre l'entreprise familiale dans les huitres (sisi fallait oser), les amours ternes de paysans, pour aller à la rencontre d'un monde urbain, raffiné mais aussi manipulateur et cruel.

Caresser le velours est un roman d'amour lesbien se passant durant l'ère victorienne en angleterre. du coup, à la fois plus de libertinage dans les moeurs et plus de tabous dans les apparences.
Pour Nancy ça va être la découverte de l'autre côté du miroir : les butchs - les accessoires - les soirées... et tout celà écrit avec simplicité, avec un regard avide et pudique à la fois : le regard d'une jeune femme ignorante mais qui ne juge pas les choses, elle les vit.

il ne faut pas croire que ce roman est uniquement basé sur une histoire d'amour, et du coup, pourrait déplaire aux non romantiques. Ce roman va au-delà de l'histoire d'amour. Il est un peu une étude sociologique des minorités, de leur intégration, de leur façon de changer les choses.
Et comment l'humain peut sombrer dans une lâcheté sans nom pour sauver les apparences.

Le plus évident de ce livre, c'est qu'il parle de la sexualité lesbienne sans compromis ni voyeurisme, un exploit littéraire !
Sarah Waters dit les choses telles qu'elles sont, qu'elles pourraient être, et ne cherche pas à choquer ou à zapper les choses.

C'est un roman à lire sans aucun doute, parce qu'il est bien écrit, parce qu'il raconte une belle histoire, et parce qu'il peut aussi faire réfléchir !
Sublime 10 étoiles

J'ai adoré ce livre. C'est l'un des plus beaux romans que j'ai jamais lu.

J'ai été très touchée et émue par l'isolement de l'héroïne qui, sous les carcans de l'époque, "cache" sa véritable personnalité, et a du mal à se trouver aussi, à trouver le véritable amour, l'amour partagé sans être l'escave ou le jouet sexuel de l'autre.

Et en plus d'être une merveilleuse et douloureuse histoire d'amour, ce livre est historiquement très intéressant. J'y ai découvert les prémisces des mouvements lesbiens, qui, bien que secrets, couvaient déjà.

AnnyPeron - - 52 ans - 9 octobre 2006