Les Pères apostoliques
de France Quéré

critiqué par Saint Jean-Baptiste, le 9 mai 2006
(Ottignies - 88 ans)


La note: étoiles
Ceux qui ont cru sans avoir vu.
C'est un petit livre de 250 pages à lire lentement et à méditer longuement.
C'est un recueil de textes de premiers chrétiens qui n'ont pas été les témoins directs de la vie de Jésus. Donc les premiers bienheureux qui ont cru sans avoir vu. Leur foi, ils l'ont reçue des Apôtres en personne, ce qui leur vaut le titre de Pères apostoliques de l'Eglise.
Ces écrits sont des lettres qui circulaient dans les premières communautés chrétiennes. Elles avaient pour but de transmettre les nouvelles des communautés, de maintenir la Révélation dans son intégralité, d'assurer l'unité de la chrétienté et d'encourager les chrétiens à tenir bon face aux persécutions.
On découvre dans ces lettres toutes les préoccupations de l'Eglise primitive ; et on voit que dés le début, les problèmes qui sont encore ceux de l'Eglise actuelle, sont présents.
La foi a pénétré toutes les classes sociales et il y a des querelles de personnes à l'intérieur des communautés ; les Pères doivent dicter des règles de vie sociale ; mais les règlements ne doivent pas prendre le pas sur la doctrine ; ce qui hélas, est arrivé si souvent par la suite ! La foi s'étend déjà à tous les peuples de la terre et les Pères doivent lutter pour l'unité de la foi. Le contenu de la foi n'est pas perçu de la même manière par les Grecs, les Juifs, les Egyptiens, les Asiatiques, les Gnostiques... Les Gnostiques, par exemple, prône le mépris de la chair et la perfection dans l'abstinence. L'Eglise, qui reconnaît l'homme dans sa plénitude, doit recommander les jouissances charnelles du mariage ; donc le rôle inverse de celui qu'on lui a tant reproché par après. On voit que, dés les origines, des mauvaises perceptions de la Révélation ont engendré des hérésies, qui deviendront plus tard, des schismes. Et puis, il y a déjà toutes les sortes de faux prophètes et de charlatans qui tiraient de plantureux profits de la crédulité des gens : rien de nouveau sous le soleil depuis 2000 ans !
Ces textes laissent aussi prévoir le gigantesque changement de civilisation que propose le Christianisme, surtout dans le monde romain dominé par la pensée grecque. Désormais, aux doutes et aux questionnements des philosophes et des scientifiques, la nouvelle religion oppose les certitudes de la foi. (Ce qui incontestablement, sera un recul pour la science.)
C'est tout un programme ! Tout un monde qui bascule ! Il est intéressant, ne fusse que d'un point de vue historique, de voir comment ces quelques lettres contiennent déjà tous les ferments d'un monde nouveau, un monde qui est encore le nôtre aujourd'hui !
Ce livre sera donc une source de connaissances pour tous ceux qui s'intéressent à la théologie chrétienne et à l'histoire des religions.