Quelque chose à déclarer
de Julian Barnes

critiqué par Eireann 32, le 5 mai 2006
(Lorient - 77 ans)


La note:  étoiles
Oui, un peu d’humour !
Ayant envie d’une lecture légère et n’ayant jamais lu Julian Barnes, j’ai fait d’une pierre deux coups.
La France vue par un anglais est toujours un exercice jouissif, mais parfois, dangereux.
Commençons par ce qui concerne les Anglais, la mort de Tom Simpson sur les routes du Ventoux en 1967 ; ayant habité 13 ans à Carpentras, ce passage m’a marqué. Surtout que ce sont des routes que j’ai souvent empruntées en vélo (pas le Ventoux, trop dur). Puis vient une longue parenthèse sur le cyclisme.
Un détour par la chanson, les très grands Brel Brassens, Ferré, Barnes nous dit l’admiration qu’il porte à ces troubadours des temps modernes.
Ne connaissant pratiquement pas la littérature française, ce livre m’a intéressé, car il fourmille d’anecdotes (pas toujours glorieuses) sur bon nombres d'écrivains. Flaubert et ses correspondances avec Tourgueniev, Sand et le chagrin qu’il éprouva à sa mort, puis des portrais sans complaisance sur Mallarmé, Simenon, Baudelaire.
Un long chapitre aussi sur le peintre Courbet et l’époque de la « Commune »
Un moment d’humour assez macabre, avec le transport par l’auteur des cendres de ses parents entre l’Angleterre et la France.
Pas un grand livre, mais un bon divertissement. Un peu long et répétitif par moment, ce qui mène à une envie assez forte d’en avoir fini.
C’est bien écrit, bien documenté (d’après ce que je peux en juger). Je pense ne pas être assez féru de littérature française pour avoir réellement apprécié ce livre.
Une épitaphe cruelle. : De Du Camp pour Madame Louise Colet
« Ci-Gît/ Celle qui compromit Victor Cousin/ Ridiculisa Alfred de Musset/ Vilipenda Gustave Flaubert/ Et tenta d’assassiner Alphonse Karr »
Extraits :
-Ils se brossaient les dents avec du dentifrice à l’ail.
-Les Français sont sincèrement intrigués par la virulence de notre presse envers eux.
-Notre siècle a vu disparaître la «France profonde »
-ce sont nos amis les plus riches qui nous coûtent le plus.