Les aventures de Buck Danny, tome 51 : Mystère en Antarctique
de Francis Bergèse

critiqué par Shelton, le 2 mai 2006
(Chalon-sur-Saône - 68 ans)


La note:  étoiles
Un peu frais...
Depuis que Francis Bergèse a repris les aventures de Buck Danny à son compte, dessin et scénario, il faut bien avouer que le lecteur a beaucoup gagné car il a su faire vieillir la série, régénérer les scénarios, redonner du punch au héros fatigué – il y a de quoi puisqu’il commença sa carrière pendant la fin de la seconde guerre mondiale – et, enfin, redonner de la place aux femmes car Lady X, la seule femme importante, était une très méchante… depuis, la très méchante a montré des qualités certaines, en particulier un amour profond et caché pour Buck lui-même, et certaines femmes se sont engagées dans la Navy comme Cindy McPherson que l’on va retrouver dans cet épisode qui a pour cadre, comme le titre l’indique, le continent Antarctique… Une zone démilitarisée et réservée à la recherche scientifique…
Ces nouvelles aventures du colonel Buck Danny – oui, si vous n’avez pas suivi depuis un moment, il a pris du galon… – commence, comme souvent, alors qu’il est sur son porte-avions d’attache, celui qui est dirigé par l’amiral, maître d’un horrible et diabolique chien portant le nom de O’Connor et que hait profondément le capitaine Sonny Tuckson… Mais, cette fois, la mission est délicate, il faut trouver ce que pourrait bien signifier cette escadre de super étendards qui a été repérée dans une zone où, normalement, il n’aurait jamais du y avoir des matériels militaires de cette nature…
Tout semble très classique, trop classique… On imagine que l’on va tomber sur un groupe international en train de vouloir mettre la main sur des richesses minières cachées dans le but de dominer le monde… on pourrait même imaginer que Lady X soit à la tête d’un tel groupe de malfaiteurs… mais, là, en fait, rien de tout cela…
En fait, il s’agit d’un iceberg cachant une base spéciale habitée par une cinquantaine d’hommes dont la mission est de récupérer…
Pour les amateurs des aventures de Buck Danny – ce n’est pas une honte, j’en fais partie depuis mon plus jeune âge puisque j’ai la chance d’être né après la création de Buck Danny par Georges Troisfontaines, Victor Hubinon et Jean-Michel Charlier – cet épisode permettra de constater que le héros n’est pas encore mort et que l’âge ne le touche pas beaucoup et ne lui enlève aucune de ses qualités de pilote de chasse… Pour ceux qui ne connaissent pas ou qui pensent que c’est juste une histoire de militaires sans aucun intérêt, prenez le temps d’essayer et vous constaterez que les aventures de Buck Danny sont tout à fait lisibles et agréables, qu’elles sont basées sur l’amitié. Certes, ça reste bien de la lecture pour jeune garçon de 10 à 98 ans… et je crois pouvoir vous dire que c’est bien sympathique.
Mais côté narration graphique, c’est très classique, trop classique dirons certains et on ne peut pas dire qu’ils aient complètement tort… mais classique ne signifie pas que c’est mauvais car, finalement, ces anciens de la bande dessinée, je pense à Hubinon et Charlier en particulier, ont tant inventé et donné à cet art narratif que l’on pourrait penser qu’après eux il n’y avait plus rien à inventer… certes, c’est exagéré, mais lisez et vous serez surpris de la qualité de la narration de ces albums, en particulier ceux que je considère comme les meilleurs : Les Tigres Volants, Attaque en Birmanie, Le tigre de Malaisie, L’escadrille de la mort ou Ghost Queen…
Dans tous les cas, ce nouvel album mérite mieux que d’être réservé aux seuls nostalgiques de la série mythique…
Trésor nazi 8 étoiles

Quand l'équipage d'un bateau japonais prend un photo d'une formation de Super-Etendards en vol du côté de l’Antarctique, les autorités internationales s'émeuvent: le territoire est censé ne pas accueillir d'arme. Bientôt, Le CVN-75 Harry Truman est affecté à l'enquête et Buck Danny et ses inséparables compères Tumbler et Tuckson sont inévitablement de la partie.
La relecture de cet album dont je ne me souvenais plus très bien s'est avérée une bonne surprise: Bergèse seul aux commandes n'avait pas trop bonne réputation en tant que scénariste. Autant dire qu'il s'en sort bien... bien sûr l'histoire de ce trésor nazi n'est pas très originale mais on retrouve un rythme et une précision assez agréable dans le scénario. Plus agréable encore est l'impression que l'auteur maîtrise les fonctionnements et les procédures en cours dans l'US Navy. Les événements et les réactions des différents personnages sont totalement crédibles jusqu'à la collaboration étroite avec le PA Charles-de-Gaulle qui croise lui aussi dans les parages du continent glacé.
Un bon album, très divertissant dans la lignée des meilleurs Buck Danny.

Vince92 - Zürich - 47 ans - 6 janvier 2023


Une lecture nostalgique 7 étoiles

Après une cinquantième aventure fort décevante, c'est avec inquiétude que j'ai abordé cet opus. Et là, surprise, on retrouve un Bergèse bien inspiré dans ce scénario. En effet l'intrigue débute rapidement. Bien sûr, on retrouve un Sonny gaffeur, mais le plus surprenant reste ce personnage féminin, Cindy, qui semble faire de la figuration dans l'album (comme si Bergèse ne savait plus que faire de sa création). Bon, il reste toujours les imperfections propres à Bergèse : Tuckson toujours aussi mal dessiné, le "running gag" du chien qui commence à peser, le décor choisi (l'Antarctique) rappelle étrangement le mythique "NC 22654 ne répond plus"- mais après plus de 50 aventures, cela devient difficile de trouver des territoires vierges. Côté positif : Bergèse dessine toujours aussi bien les avions, les combats aériens et surtout, il m'a fait passer un agréable moment de lecture. En utilisant l'actualité militaire (le porte avion "Charles de Gaulle"), politique (l'écologie avec ces cousins de "Greenpeace", l'ONU), Bergèse s'en est plutôt bien sorti. Un petit bémol tout de même, avec le discours un peu naïf de Buck Danny sur "les victimes de toutes les guerres". Malgré une couverture ratée (un Buck Danny peu reconnaissable), j'ai été ravi, contrairement au précédent album, de retrouver mes héros d'enfance.

Hervé28 - Chartres - 55 ans - 26 février 2012