Play-back
de Didier Daeninckx

critiqué par Tistou, le 29 avril 2006
( - 68 ans)


La note: étoiles
Cap à l'Est, la Lorraine.
Didier Daeninckx nous emmène cette fois en Lorraine. Play-back est un polar écrit en 1986, les malheurs de la Lorraine sidérurgique étant depuis longtemps avérés, de même que les tentatives pathétiques pour fournir des alternatives. Didier Daeninckx qui n’a pas laissé sa conscience sociale dans sa poche s’appuie sur ce contexte pour nous fournir une histoire comme d’habitude digne d’intérêt.
Un écrivain non reconnu (comprendre non publié) est contacté ex abrupto par un ami de jeunesse surgi de nulle part pour lui proposer un deal ; lui faciliter la publication de ses romans en échange d’un service : jouer le nègre pour écrire la biographie d’une de ces vedettes éclair du Show Bizz, de celles qui sont lancées comme des savonnettes et aussi vite périmées. Il accepte et se trouve donc amené à la rencontrer dans son pays de naissance , la Lorraine donc, une de ces villes sinistrées, de celles dont l’avenir a perdu l’adresse.
Parallèle subliminal entre le projet de l’écrivain qui accepte de se mettre entre parenthèses, oublier sa personnalité, pour fournir de la daube à des gens sans scrupules, et une région qui, pour le moins, a mis, par la force des choses, sa personnalité également entre parenthèses.
L’histoire est rondement menée. L’écriture de Daeninckx est toujours aussi naturelle. Ses personnages ne sont pas du type « noir ou blanc ». On y croit, on les aime …
Une belle réussite.
La chansonnette 4 étoiles

Patrick Farrel est chargé d’écrire la biographie d’une jeune chanteuse à la mode. Dans l’Est des hauts-fourneaux il se rend. Sitôt commencé son enquête, l’auteur compositrice de la jeune chanteuse à la mode meurt de façon étrange. Atmosphère mystérieuse, le premier chapitre est plutôt bien rendu, plein de promesses. Puis patatras ! L’écriture devient banale, le roman une lourde charge contre le monde de l’édition littéraire et phonographique (tous des méchants capitalistes). L’intrigue est prévisible.

Ravenbac - Reims - 59 ans - 9 février 2013