Madrid, cette année-là
de Daniel Chavarría

critiqué par Anne-Lise, le 25 avril 2006
( - 76 ans)


La note:  étoiles
Incroyable mais vrai
Dans ce roman autobiographique où Daniel Chavarría nous raconte une histoire très romanesque, la réalité dépasse vraiment la fiction. Pourtant, l'auteur avertit le lecteur dans le préambule:" Ce roman raconte donc des faits réels; mais trois personnes étant encore vivantes, cela ne ressemblera pas à des mémoires. Pour les protéger, j'ai modifié les dates, les lieux et les noms."

En 1953, Daniel Chavarría a 19 ans. Passionné de théâtre et de littérature, il quitte son Uruguay natal et s'embarque pour l'Europe.
Sur le bateau, il rencontre Gaby, une jeune femme belle, mariée, un peu plus âgée que lui. Ils se côtoient quelques mois à Madrid, vivant dans la même pension de famille.
Le comportement de Gaby, dont l'auteur devient éperdument amoureux, le fait passer constamment de l'espoir au désespoir. Elle se cache derrière ses mensonges et se révèle manipulatrice."La seule qui ait jamais fait de moi un pantin", écrit-il.
Lorsqu'elle quitte Madrid pour Munich, le monde semble s'écrouler pour l'auteur et toute sa vie durant, cette femme hantera son esprit.

En 1992, près de 40 années plus tard, lors d'une tournée littéraire en Allemagne, Daniel Chavarría réussira alors à percer le mystère de cette femme et le pourquoi de ses agissements.

Ce roman est pétri de multiples rebondissements qui ont soutenu mon intérêt dès la première page. Il m'a parfois été difficile de croire que c'était une histoire vraie, tant elle est rocambolesque.
L'émotion de D. Chavarría est présente à chaque page. Son extrême compréhension et son indulgence vis-à-vis de Gaby et des situations qu'il a vécues sont aussi très touchantes.
Bref,c'est pour moi un livre émouvant auquel je donne la note maximum.
L'art de mentir 6 étoiles

Daniel Chavarria a eu une vie suffisamment aventureuse pour qu’on le croie quand il dit cette histoire vraie. Mais on sait bien aussi que la littérature « c’est inventer, créer c'est-à-dire mentir. L’art du roman est de savoir mentir » pour reprendre un propos de Louis Aragon. Cette histoire vraie, sur le mensonge, a donc été « recréée » et devient dès lors une œuvre littéraire, c'est-à-dire un mensonge. Chavarria le reconnaît lui-même quand il avoue notamment avoir réécrit une lettre de Gaby.
Le début m’a paru très conventionnel et au bout d’une centaine de pages je me disais que je ferais mieux, dans le genre littérature sud-américaine, de relire le très bon « Tours et détours d’une vilaine fille » de Mario Vargas Llosa. Mais ensuite le récit prend un tour inédit et un détour surprenant qui le rend intéressant et je reconnais que je me suis fait avoir à la fin.
Ce qui en revanche m’a beaucoup gêné, c’est le style que j’ai trouvé lourd, conventionnel, sans relief. Ne connaissant pas l’espagnol, je ne sais si c’est dû à la traduction mais toujours est-il que cette histoire qui, au fond est assez belle, aurait pu être mieux racontée.
Et finalement je me demande si Daniel Chavarria sait si bien mentir que ça !
Mais bien sûr, ce n’est que mon avis.

Jlc - - 81 ans - 2 février 2009


Un voyage surprenant 9 étoiles

Daniel Chavarria nous emmène avec lui dans un voyage étonnant : jeune aventurier, il quitte l'Uruguay pour gagner l'Europe ... En chemin, il tombe sous le charme de la belle Gaby. Un début "bateau", se dit-on aux premières pages. Cependant, les évènements qui s'ensuivent rompent avec tout caractère prévisible. L'auteur nous livre le récit de leur "romance", qui semble bien mal partagée, puis de son départ pour le Maroc dans l'espoir d'oublier Gaby, et enfin, son voyage en Allemagne en vue de la retrouver. En seconde partie, il nous dévoile les différentes étapes d'une enquête visant à comprendre le passé. Et bien vite l'on brûle de connaître le dénouement de cette énigme : qu'est devenue Gaby après leur émouvante séparation sur le quai de la gare de Madrid ? Un voyage dans le temps et à travers les continents au cours duquel les histoires individuelles s'inscrivent sur les remous de l'Histoire ... Un beau récit.

Natalina - Mulhouse - 52 ans - 23 août 2006