Le marteau pique-coeur
de Azouz Begag

critiqué par Sahkti, le 19 avril 2006
(Genève - 50 ans)


La note:  étoiles
Etranger parmi les siens
Un vieil homme agonise en silence à Lyon. A ses côtés, son fils, le narrateur, venu près des siens pour assister aux dernières heures de son père. Outre la difficulté de retrouvailles en pareilles circonstances, le héros se retrouve confronté au choc du fossé culturel, à l’affrontement avec un monde qu’il a quitté, il existe un véritable décalage avec ses proches.
Je retrouve ici le thème central de "Si diable veut" de Mohammed Dib.
Ce fils, qui est partagé entre regrets d’avoir quitté les siens pour parcourir le monde moderne, poursuivre des études et vivre une autre vie, et cet amour pour son père refaisant surface.
Azouz Begag se livre encore plus que dans "Le Gone du Chaâba", c’est une longue réflexion sur le statut psychologique et socio-culturel d’immigré, sur la distance qui s’installe entre les membres d’une même famille.
On sent l'homme impliqué derrière ces lignes, le militantisme également et la qualité littéraire du texte ne suffit pas à effacer un message plus profond, plus politique, qui se veut un message d'ouverture et une revendication adressée au monde.