Les sardines sont cuites
de Guillaume Long

critiqué par Sahkti, le 17 avril 2006
(Genève - 50 ans)


La note:  étoiles
On est chez les grands
Après "Comme un poisson dans l'huile", c'est au tour de la seconde année de l'école des Beaux-Arts de passer à la moulinette de Guillaume Long. Le plus dur semble être derrière le narrateur qui, maintenant qu'il a décroché le droit de poursuivre dans la voie qu'il a choisie, doit décider de quoi celle-ci sera composée. Et là, c'est un peu la misère, l'imagination n'est pas vraiment au rendez-vous. Un voyage d'étude rocambolesque, des expérimentations douteuses, une alimentation bio qui fait peur, une relation toujours aussi étrange et dépendante à l'ami Rémi, le regard méprisant des filles et celui humiliant des professeurs... autant d'ingrédients que Guillaume Long manie avec humour et talent. Pas de rupture avec le premier volume de la série, on sent toujours autant l'implication personnelle de l'auteur dans ce qu'il raconte, avec cette fois un point de maturité supplémentaire. ben oui, on est en seconde, chez les grands, ça se mérite, fini de faire le clown... quoique!
Toujours la même ligne graphique, le trait caustique et ravageur, les expressions surprenantes des personnages et ce regard décalé sur la vie étudiante qui peut être drôlement affreuse ou affreusement drôle au choix. je n'ai pas été déçue par cet album dans la parfaite continuité du précédent, avec des qualités identiques et, heureusement, une absence quasi totale de répétitions, ce que je craignais un peu avec une deuxième année à passer aux Beaux-Arts.