Le pleure-misère, ou, La triste histoire d'une vie de chien
de Flann O'Brien

critiqué par Eireann 32, le 8 avril 2006
(Lorient - 77 ans)


La note:  étoiles
Flannerie en pays gaélique.
Flannerie en pays gaélique. (Cette faute d’orthographe, pour une fois est volontaire, merci)
Ce livre a une histoire à la Flann O’Brien : écrit en gaélique, l’auteur le traduit et en fit une parodie en anglais, qu’il retraduisit en gaélique.
Parodions, il en restera toujours quelque chose, en l’occurrence ce petit livre par le format et le nombre de pages.
Nous sommes quelque part dans le Gaeltach (région irlandaise où le gaélique est la première langue). Le héros et narrateur est Bonaparte O’Coonassa, fils de Michelangelo O’Coonassa, etc, etc.
Son enfance est heureuse, entre les cochons et les poulets au milieu de gens simples (cela c’est ma version) la vérité est que le cochon sentait si fort que «Les gens déguerpirent, partirent en Amérique et ne revinrent jamais» sa mère «lui parlait rarement et le frappait souvent» et son père était «au cruchon». Puis vint le temps de l’école, le maître apprend à parler anglais à ses élèves à coups d’aviron (nous sommes au bord de mer), ayons une pensée émue pour les enfants des îles d’Aran qui faisaient l’aller et retour à la nage ? On ne verra plus leurs pareils. Les parties de chasse (butin 5 shillings et un collier)s’inspire des textes anciens parodiant les épopées mythologiques et inventant des animaux maléfiques comme le «Chat de mer». Ce livre sous des côtés humoristes est une attaque féroce contre certains gaélisants, qui sous des airs de chercheurs sont en réalité des pseudo intellectuels, qui viennent donner des fêtes et qui envahissent les campagnes sous prétextes de collectes. Parlant une langue que les gens de la terre ne comprennent pas. Une phrase revient très souvent «On ne verra plus leurs pareils» O’ Brien règle ses comptes avec certains folkloristes passéistes, mais souvent une certaine amertume prend le pas sur son humour habituelle, il se rappelle avec nostalgie que «J’étais très jeune au moment de ma naissance».
Pensées de Bonaparte O’Coonassa :
Le mauvais temps de la région etait trop mauvais, la puanteur de la région était trop puante, la pauvreté de la région était trop pauvre, la gaélité de la région était trop gaélique et la tradition de la région était trop traditionnelle.
Les dernières nouvelles du narrateur sont les suivantes :
« Bonaparte est toujours vivant, en sûreté dans sa prison et libéré des vicissitudes de la vie »
Post-scriptum : Ces nouvelles datent de 1941, peut-être a t-il bénéficié depuis d’une remise de peine ?